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Stephen Dock, Architecture of Violence
L’Irlande du Nord sous tension

Temps de lecture estimé : 3mins

Stephen Dock est un photojournaliste français, il vient d’être nominé au Prix Oskar Barnack 2018 avec sa série sur l’Irlande du Nord : « Architecture of Violence ». Nous souhaitons vous présenter aujourd’hui sa série remarquée par le jury et exposée en ce moment à Berlin dans le cadre du Mois Européen de la Photographie et sera visible à l’Espace Photographique du Leica Store de la rue du Faubourg Saint Honoré à Paris du 3 novembre au 1er décembre, aux côtés de Stéphane Lavoué.

La paix effraie autant les Irlandais que la vie paisible m’inquiète. Pendant plus de cent ans, la violence a rythmé chacun de leurs jours. Difficile de se sevrer. Je le sais d’autant mieux que les conflits larvés ou déclarés sont devenus mon quotidien photographique. Sans vouloir en maîtriser le sens : de l’intérieur vers l’extérieur et non l’inverse. Suis-je incapable de vivre en paix ?

La violence inscrite sur les murs de Belfast est récurrente, comme sur les pages de nos journaux et de nos écrans. Je cherche à m’abstraire des règles journalistiques. J’avance sans boussole dans les rues en suivant cette mémoire collective cent fois gravée, affichée. Tel un mur porteur, la violence est fondatrice.

J’ai effectué un premier séjour à Belfast entre septembre et octobre 2012. Les loyalistes y célébraient le centenaire du pacte d’Ulster. Au-delà des tensions qui surgissent lors de ce type d’événement, le centre-ville reflète surtout la crise économique qui frappe la population nord irlandaise sans distinction confessionnelle. Je débute ce sujet dans une démarche purement journalistique, et je perçois très vite que le poids de l’histoire hante inéluctablement l’identité profonde du peuple irlandais et l’habite au quotidien.

Dès lors, j’oriente mon travail vers une retranscription sensible de cette charge émotionnelle.

L’heure des combats armés est révolue mais les âmes ne sont pas apaisées. Exister dans un monde en paix n’est pas aussi évident qu’il puisse y paraître, l’empreinte de la violence ne se dissipe pas facilement. La peur du vide, la non existence, la crainte du bonheur érigent une attitude, comme un mal-être et créent une tension constante que je tends à montrer.

http://www.stephendock.com/

A LIRE
Le Prix Leica Oskar Barnack 2018 est remis à Max Pinckers, celui du meilleur espoir revient à Mary Galman

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