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Carte blanche à Roxane Daumas & Olivier Monge : La fondation Montresso

Temps de lecture estimé : 5mins

Pour leur première carte blanche, nos deux invités de la semaine, Roxane Daumas et Olivier Monge ont choisi de nous présenter la fondation Montresso basée au Maroc. Roxane y est en résidence depuis 2015 et elle y exposera son projet « There are Treasures Everywhere » à l’automne prochain. Olivier quant à lui, fera sa première résidence dès la rentrée de septembre. Pour nous présenter cette fondation, voici l’entretien avec Estelle Guilié, la directrice artistique.

Roxane Daumas est en résidence à la Fondation Montresso* depuis 2015. Après deux années à développer le projet Architectures Inachevées (présenté en 2018 à Jardin Rouge), elle travaille aujourd’hui sur le projet « There are Treasures Everywhere » qui sera présenté dans le cadre d’une exposition collective à l’Espace Montresso* en novembre 2019, avec Maya-Inès Touam, Tania Mouraud et Fatiha Zemmouri.
Olivier Monge fera, quand à lui, sa première résidence en septembre 2019.

La Fondation Montresso*, située à une vingtaine de kilomètres de Marrakech, est un lieu unique de création et un laboratoire de recherche.
Du soutient à l’accompagnement dans la production, la diffusion, la valorisation et la vente, la Fondation Montresso* s’engage sur le long terme à soutenir les artistes avec lesquels elle collabore.

Le temps devient alors une donnée positive de la construction d’un travail, d’une pensée.
Les moyens humains et matériels mis à disposition des artistes sont exceptionnels.
Cela en fait un lieu où tout devient possible, où les frontières recules… où l’envie, la projection la plus inenvisageable peut prendre forme et voir le jour.
C’est un espace de rencontre, de dialogue, d’expérimentation et de vie.
C’est une résidence d’artistes, Jardin Rouge et un espace d’exposition, L’Espace Montresso*.

Etre en résidence à Jardin Rouge offre un temps de créativité singulier. Quitter la solitude de l’atelier pour embrasser la vivacité et l’énergie collective. Rencontrer, découvrir, confronter aux regards, ne pas être d’accord, ouvrir le champ des possibles… Ces espaces/temps sont précieux… Ils s’inscrivent dans une temporalité suspendue où seul l’autre et le travail engagé demeurent une préoccupation.
Et plus que tout, le droit à l’erreur a sa place, un luxe inestimable, compte tenu de la configuration de notre monde… Pourtant, n’est il pas inhérent au travail de l’artiste?
Le droit à l’erreur nous offre le droit à l’expérience. Il est rare.

Son fondateur, Jean-Louis Haguenauer, en a inventé le concept et dessiné les lignes. Des bâtiments d’architectures aux jardins fleurissants en passant par le mobilier, son empreinte est partout. Elle est l’unité, le fond et la forme.
Son ambition première a toujours été le soutient et l’accompagnement des artistes. Du dialogue à la construction d’un projet, de la conception à l’optimisation de l’expression, JLH veille, décortique, questionne.

A ses cotés, Estelle Guilié, la directrice artistique, l’incontournable, la visionnaire, en est le maître d’orchestre.
Titulaire d’une maîtrise en droit ainsi que d’une licence en histoire de l’art, c’est après trois années passées au sein de la galerie casablancaise BCK Art Gallery qu’Estelle Guilié, 45 ans, intègre la Fondation Montresso*.

C’est elle que nous avons choisi d’interroger afin de vous présenter les enjeux de la Fondation Montresso*.

Estelle, as-tu une ligne directrice pour choisir les artistes que vous faites entrer en résidence à Jardin Rouge?
Le choix des artistes se fait de manière collégiale. Nous avons un centre de préoccupation: la notion des territoires. Axée sur cette thématique, la fondation Montresso* encourage ainsi les artistes à questionner les notions d’identités, de frontières et d’espaces. En nous intéressant à la fois aux territoires matériels et immatériels, nous sortons du contexte de défense d’un mouvement ou une école. Cela permet un dialogue plus ouvert, de recevoir des artistes de différentes cultures, notoriété et aux écritures plastiques diverses.

La photographie prend de plus en plus poids dans la Fondation… pourquoi ce choix?
Ce n’est pas un choix mais une évidence. La photographie appartient au langage plastique. La contrainte matérielle nous a empêché de soutenir ce médium au départ. Nous en avons aujourd’hui la possibilité, c’est pourquoi la Fondation s’engage également dans la promotion d’artistes photographes.

Souhaites-tu nous présenter un artiste, une démarche en particulier?
Dans ce choix de soutenir la photographie, nous accompagnons le projet de Mouna Saboni. Il s’agit d’un travail sur le long terme qui aborde la question de l’identité multiple, à travers l’idée d’un voyage aller et retour entre les deux rives de la Méditerranée. Nous l’avons ainsi soutenu dans la production et la réalisation d’un portfolio qui sera présenté en septembre 2019. Nous présenterons également les grands formats de l’artiste dans le cadre d’une exposition.

La fondation est un projet en perpétuelle mouvance qui fêtera bientôt ses 10 ans. Quelles sont ses ambitions de demain?
Nous souhaitons avant tout pouvoir assurer la pérennisation du lieu, tout en gardant les valeurs qui le fondent. Il s’agit de conserver ce rapport si particulier au lieu, au temps et à la création, ainsi que de perpétuer la diversité des artistes accueillis.

INFOS PRATIQUES
Fondation Montresso
Résidence d’artistes Jardin Rouge
20km de Marrakech, Maroc
info@montresso.com
Lien pour candidater à une résidence artistique : http://montresso.com/la-fondation-montresso/candidatures/
http://montresso.com

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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