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Le marathon de Martin Parr au Frac Bretagne, une première mondiale !

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Etienne Bernard, directeur du Frac Bretagne se félicite du nombre de visiteurs venus découvrir cette exposition synonyme de réouverture après des mois de confinement. Il faut dire que « Parrathon », (mot inventé qui dérive de photomaton), est un évènement, une première mondiale, produite avec Magnum Photos regroupant 14 séries du célèbre photographe et 500 photos de l’ensemble de sa carrière. Martin Parr est ce collectionneur obsessionnel d’images.

On se souvient de la Planète Parr au Jeu de Paume en 2009 et c’est avec la même gourmandise que l’on plonge dans les dérives de ce collecteur d’images mondialisées dans une scénographie en « all over » qui innerve l’ensemble du Frac et déborde même sur les murs de l’Orangerie du Parc du Thabor, dans le centre de Rennes.

« La hiérarchie est essentielle chez Martin Parr » comme le rappelle Etienne Bernard et les classes, que l’on passe de « The Cost of Living » ou « Last Resort » avec la classe ouvrière à la high society dans « Establishment ou Luxury » cette jet set, adepte des courses de chevaux, de polo et des défilés de mode. Il revendique une approche démocratique entre tendresse et sarcasme. Documenter les intérieurs des gens le fascine et il ira jusqu’à mettre en scène son propre salon. L’humour est toujours à fleur de peau et cette fameuse auto-dérision si chère aux anglais to laugh at yourself. « J’aime et je haie la Grande Bretagne en même temps » déclare t-il soulignant le Brexit notamment. Le bon goût et le mauvais goût vont jusqu’à l’obséder et c’est alors au spectateur de décider.

« Poursuivre l’ambiguité de ma relation avec ce pays par la photographie est thérapeutique ! »confie t-il.
Le tourisme de masse est l’autre de ses préoccupations constantes dont la perche à selfie est devenue l’emblème. Curieux de revoir ses vues saturées de Venise ou des salles du Louvre quand on sort du vide du confinement ! Il y ajoute une touche très personnelle se prenant en photo lui-même lors de ses voyages dans la série « Self Portraits », endossant différents costumes (le cosmonaute aux côtés des chiens embarqués dans l’espace) ou uniformes (Vladimir Poutine).
 » Je suis consommateur comme n’importe qui d’autre. Il y a 15 ans, je photographiais des Britanniques qui venaient en France pour acheter de l’alcool à bas prix. Et le confinement a fait ressortir cette frénésie de la grande consommation. » déclare le britannique, qui se dit avoir été frustré pendant cette période. Il se lance alors comme nouveau défi de capturer les différentes files d’attentes et la vie au temps de la distanciation sociale. Et parce que l’Angleterre manque de masques, La Martin Parr Foundation va vendre des masques customisés par le photographe au profit de jeunes photographes émergents fragilisés par la crise.

A LIRE :
Matthieu Chedid & Martin Parr : accords et désaccords !
Rencontre avec Etienne Bernard, directeur du Frac Bretagne : « Faire archipels »
Covid-19 et les agences : Rencontre avec Pauline Sain, Directrice de Magnum Photos Paris

INFOS PRATIQUES :

sam13jui(jui 13)12 h 00 min2021dim24jan(jan 24)19 h 00 minParrathon, une rétrospective de Martin ParrFRAC Bretagne, 19 Avenue André Mussat, 35000 Rennes


> Frac Bretagne, Rennes
Du mardi au dimanche de 12h à 19h
3€ tarif plein/2€ tarif réduit
> Parc du Thabor, Orangerie, Rennes
Été : tous les jours de 7h30 à 20h30
Hiver : tous les jours de 7h30 à 18h30
Gratuit

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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