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Partager Partager L'Invité·e Carte blanche à Nathalie Locatelli : Avoir 20 ans en 1960, être instituteur et marocain et écrire en images son journal intime … La Rédaction13 octobre 2020 Temps de lecture estimé : 3minsPour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine, Nathalie Locatelli – la fondatrice et directrice de la galerie 127 – partage avec nous un cahier qu’elle a découvert il y a quelques années en chinant au marché aux puces de Marrakech. Il s’agit d’un journal intime tenu par Mohamed, un instituteur marocain au milieu des années 60. Un fragment de vie en mots et en images… Il y a de cela 3 ans, comme presque tous les dimanches, je m’en vais chiner à Bal El Khemis. Le « marche aux puces » de Marrakech. Ce jour là, un des rabateurs me tend un cahier noir, de ces grands cahiers à la couverture en tissu noir. Quelques images éparses s’en échappent … J’ouvre le cahier. « Mohamed » est écrit sur la première page … sur la deuxième « cahier de souvenirs » puis des pages avec des photographies, des dates et des annotations … je découvre à la manière d’un roman photo la vie en image d’un instituteur marrakechi qui débute le 5 octobre 1964 et ce pendant une dizaine d’années. Un journal intime au masculin … On y découvre Mohamed à l’école, Mohamed en vacances, Mohamed en famille Mohamed et ses amis, Mohamed seul. Mohamed est de toutes les photographies. Sur certaines pages les images ont disparu : on peut y lire écrit, à l’encre rouge de la main de Mohamed : « Bakouti ! oui vraiment c’était la fille avec qui j’ai passé ma plus grande partie de mon temps pendant l’année 64-65. C’était le beau temps. Nous étions des inséparables. Elle était trop sympathique. Elle m’aime aussi. Elle vient me chercher souvent. Les journées passées ensemble sont inoubliables. Ces deux photos m’ont été offertes à la fin de décembre 64, au cinéma Pasha. … Ou est-elle maintenant. Elle ne me reste d’elle que ces deux photos. On nous a séparé. Elle est maintenant loin de moi-même à Taza. Elle est devenue une femme. On parlait toujours de notre avenir mais ce n’était que des rêves, tout était fini pour nous, chacun à suivi son destin et le nom de Bakouti restera gravé dans mon esprit ainsi que dans mon cœur … » Une autre photographie datée 14 avril 1965. « Ce jour de la fête de l’aid el Kebir. C’était peu de temps après le départ de ma chère Bakouti. Je souris malgré moi car j’ai pas voulu montré mon chagrin aux amis. » EN CE MOMENT À LA GALERIE 127 : Galerie 127- Montreuil7, rue Arsène Chéreau 93100 Montreuil sam12sep(sep 12)15 h 00 minsam03oct(oct 3)19 h 00 min1, 2, 3 SoleilTina MerandonGalerie 127- Montreuil, 7, rue Arsène Chéreau 93100 Montreuil Détail de l'événement1,2,3 Souriez ! L’analogie est frappante et certainement Tina Merandon a joué de cette correspondance entre le jeu et la photographie où le regard caché et apparent régit les échanges Détail de l'événement 1,2,3 Souriez ! L’analogie est frappante et certainement Tina Merandon a joué de cette correspondance entre le jeu et la photographie où le regard caché et apparent régit les échanges : il s’agit toujours d’échanges et comment se vivent les interactions entre homme – animal ou entre eux. (Tina MERANDON) 1, 2, 3 Soleil est le fruit d’une résidence à Arles en 2019, initiée par le Réseau Diagonal, Voies Off et la Sampa, dans le quartier populaire de Griffeuille, à forte culture maghrébine. Il est alors apparu évident à Tina Merandon de proposer ce travail à la Galerie 127 de Marrakech, histoire aussi de mettre en parallèle ce regard, de l’autre côté. Le contexte récent a changé la donne et c’est, finalement, à Montreuil que nous débutons notre histoire commune et accueillons ainsi l’artiste au sein de la galerie. Pour cette première exposition de Tina Merandon à la Galerie 127 de Montreuil, nous avons choisi avec l’artiste de montrer des oeuvres parmi trois séries : Anima, Petites danseuses et 1,2,3 Soleil. La teneur de ce dernier projet – qui pourrait se résumer à cette question, selon Michel Poivert : comment formuler la question sociale dans un langage esthétique ? – réside dans cet interstice franco-marocain, franco-maghrébin, inter-culturel sublimé par la représentation photographique. Dans cette série, les silhouettes et les figures jouent à cache-cache avec l’environnement selon un procédé plastique qui permet subtilement à la photographe de respecter l’anonymat des figures humaines. Le corps est bien à l’oeuvre, cependant, comme souvent chez Tina Merandon Les deux séries Petites danseuses et Anima offrent des corps aussi, des corps ultra-stylisés, ramenés à l’essence d’un geste dansé pour la première et à la fusion corps-animal que la mythologie grecque n’aurait pas reniée, pour la seconde. Le corps ainsi transformé sous l’oeil de Tina Merandon est un corps transitionnel porteur d’identité, de langage, d’histoire commune. Il s’inscrit, selon la convention photographique, dans une bidimensionnalité qui s’offre à d’autres corps, nos corps de regardeurs fugaces. Tina Merandon affirme que la question des échanges, de la confrontation, de la fusion est au cœur de sa démarche. A la question fatidique, à laquelle bien peu d’entre nous peuvent répondre : qui sommes-nous et d’où venons-nous? Tina Merandon propose : que pouvons-nous être ? car un autre corps est possible selon Dominique Baqué. Le magique attrape-rêves qu’est l’appareil photographique promet l’infini. DatesSeptembre 12 (Samedi) 15 h 00 min - Octobre 3 (Samedi) 19 h 00 min(GMT+00:00) LieuGalerie 127- Montreuil7, rue Arsène Chéreau 93100 Montreuil Galerie 127- Montreuil7, rue Arsène Chéreau 93100 MontreuilOuvert de 15h à 19h du mercredi au samedi Get Directions CalendrierGoogleCal https://www.galerie127.com/ Favori0
Pascal Pique, fondateur du Musée de l’Invisible, co-commissaire Géométries de l’Invisible à l’EAC, Mouans-Sartoux
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