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Paranoïa, portrait des jeunes militants du mouvement pro-démocratie de Hong Kong par Martin Bertrand

Temps de lecture estimé : 5mins

Cette semaine, dans notre rubrique réservée aux photographes, nous vous présentons le travail documentaire de Martin Bertrand. En 2019, il se rend à Hong Kong pour couvrir les manifestations pro-démocratiques. Avec le fruit de son reportage, il est nominé au Prix Bayeux des Correspondants de guerre dans la catégorie Jeune Reporter. Il développe par la suite le projet « Paranoïa », où il interroge ces jeunes militants mêlant portraits masqués et témoignages, ponctués de photographie des manifestations.

Le projet « Paranoïa » est né de plusieurs observations de terrain. La peur était omniprésente dans les échanges que j’ai pu avoir avec les jeunes militants du mouvement pro-démocratie de Hong Kong. Une peur frôlant parfois la paranoïa dans laquelle il semble difficile de dénouer le vrai du faux. La peur de la surveillance constante du gouvernement pro-Pékin ainsi que des arrestations et des condamnations à répétition qui ont lieu depuis le début des manifestations, les poussant ainsi à s’employer à une grande prudence et à se cacher.
Il y a également des histoires qui circulent parlant de jeunes militants ayant été retrouvés morts dans le métro ou dans la baie après avoir été enlevé par la police. Là encore difficile de dénouer le vrai du faux. La majorité des manifestants y croient viscéralement, si bien qu’ils déposent régulièrement des fleurs auprès de certaines stations de métro. D’autres individus, plus éloignés du mouvement, qualifie cela de « complotisme » ou de « légendes urbaines ». Tandis que les journalistes locaux cherchent des preuves concrètes.
Parmi les choses participant à ce climat de peur, il y a 2047, date à laquelle Hong Kong sera complètement rétrocédée à la République Populaire de Chine et sera donc une ville chinoise comme les autres. Dans l’imaginaire collectif, cette date s’apparente à un décompte apocalyptique signifiant la fin concrète de leurs droits et libertés.
Ainsi ce projet documentaire mêlant portraits photographiques et interviews vise à donner la parole aux militants hongkongais sur ces questions tout en leur permettant de se présenter sous un pseudonyme et de cacher leur identité représentant à nouveau la peur qu’ils ressentent.

Depuis son enfance, Martin Bertrand a toujours été attiré par les arts. Ses vacances étaient chaque fois accompagnées d’UN appareil photo jetable, ses premier pas dans cet univers. La découverte de la photographie est véritablement apparue à ses 14 ans. De nature hyperactive, il est très vite séduit par l’instantanéité du médium photographique.
Après l’obtention de son baccalauréat, il suit naturellement une formation professionnelle de photographe qui lui permet de se forger une technique solide et d’apprendre les rouages du métier.
Au fil de ses expériences, il prend rapidement conscience de la force de la photographie et des possibles qui s’ouvrent à lui en matière de voyage et de découvertes. Sa curiosité lui permet de porter un regard singulier sur ses contemporains et sur le monde dans lequel nous vivons.
En juin 2016, Martin est un coup de coeur pour Hans Lucas. Le studio fait alors un pari sur son potentiel et décide de le propulser.
A travers ses nombreux projets personnels, il s’intéresse notamment à la jeunesse et aux enjeux géo-environnementaux. Le XXIe siècle et les chamboulements qui l’accompagnent le fascine tout particulièrement.
Courant 2017 et 2018, il a mené de nombreux projets en Asie du Sud-Est où il a pu travailler durant sept mois. Ayant pour fil conducteur le mythique fleuve Mekong et ses ressources, il dresse une grande mise en perspective des enjeux géo-environnementaux liés au développement dans la péninsule indochinoise (Vietnam, Cambodge, Laos, Thaïlande).
Il s’est également intéressé à la jeunesse vietnamienne et laotienne par le prisme des sports de rue et de la culture urbaine.
En 2019, il se rend à Hong Kong pour couvrir, en autre, le soulèvement du mouvement pro-démocratie ce qui lui vaudra une nomination pour le Prix Bayeux des Correspondants de guerre en catégorie Jeune Reporter.
En parallèle de ses projets, Martin répond également à des commandes venant de la presse, d’ONG et d’entreprises privées.
Ses travaux sont régulièrement publiés dans la presse française et internationale (Le Monde, Libération, The Washington Post, Le Figaro, Vice, Reporterre, Mr Mondialisation, Fisheye Magazine).
Ceux-ci ont été primés à plusieurs reprises, notamment par le Prix François Chalais du Jeune Reporter de l’année 2015 en catégorie photo. Il a été finaliste du Grand Prix Paris Match du Photoreporter étudiant et primé par le Young Talents Photo Prize by fotofever.
Ces projets donnent également lieu à des expositions et à des conférences.


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• Un texte de présentation de votre série (pas de format maximum ou minimum) ;
• Une courte biographie avec les coordonnées que vous souhaitez rendre public (site web, email, réseaux sociaux…)

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