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Lors d’une intervention sur France Inter, Rachida Dati, ministre de la Culture, a assuré qu’aucune coupe budgétaire n’était prévue pour son ministère — mieux encore, elle a évoqué une augmentation du budget. Pourtant, une analyse transmise par la CGT Culture raconte une tout autre réalité.

La loi de finances votée en début d’année a attribué des crédits de paiement à l’ensemble des ministères, y compris celui de la Culture. À ce stade, les coupes semblaient moins sévères que prévu. Mais, dans les faits, des efforts ont été exigés des collectivités territoriales : certaines régions, départements ou municipalités ont drastiquement réduit les budgets dédiés à la culture. Résultat : près de 2,2 milliards d’euros ont été supprimé du secteur culturel au nom de la rigueur budgétaire.

Le 25 avril dernier, un décret paru au Journal officiel est venu confirmer cette tendance, actant l’annulation de plus de trois millions d’euros de crédits. Si l’on cumule les annulations successives, ce sont au total 114 millions d’euros qui ont été soustraits aux ressources du ministère de la Culture.

Des chiffres qui contredisent frontalement les déclarations de la ministre. Derrière les discours rassurants, la réalité budgétaire reste bien plus inquiétante pour le secteur culturel.
Toutes les sommes annulées successivement concernant l’ensemble du ministère de la Culture s’élèverait à un total de 114 millions de crédits !

Tableau issue de l’analyse du budget du ministère de la Culture © CGT Culture

La CGT Culture alerte sur les nombreux impacts de ses annulations budgétaires.

  • La mise en danger d’associations et de lieux culturels ainsi que de professions artistiques, techniques et administratives
  • Le licenciements massifs de salarié.e.s et non renouvellements de contrats
  • L’annulation de nouveaux projets (seuls les projets acceptés en 2024 pour 2025 sont financés de manière certaine)
  • la détérioration du modèle de co-construction culturelle et du maillage territorial des structures et de leur articulation en réseaux
  • la mise en danger du réseau de l’éducation populaire alors que la ministre a signé une charte en 2024 sur Culture et éducation populaire et disparition de pratiques artistiques et d’actions artistiques et culturelles dans les centres sociaux, écoles, prisons, hôpitaux, EHPAD, théâtres, opéras, orchestres, centres d’arts, musées, monuments, etc. par l’amputation de 36% des crédits dédiés.

Une pétition est lancée, vous pouvez la signer en cliquant ici :
https://www.change.org/p/debout-pour-la-culture-debout-pour-le-service-public

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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