Temps de lecture estimé : 4mins

Suite à l’occupation pendant 100 jours d’un groupe de 300 jeunes demandant des solutions de logements décents dans leur locaux, la Gaîté Lyrique est resté fermé durant cinq mois. Que se passe t-il aujourd’hui pour ce lieu de création artistique et d’engagement situé en plein cœur de Paris ? Face à l’abandon de la Mairie de Paris – qui refuse de participer au redressement économique de l’établissement – la Gaîté Lyrique est en danger, et avec elle, plus de 80 emplois. Le magazine 9 Lives apporte son soutien inconditionnel à cette structure et à toute son équipe et appelle au partage de cette situation au plus grand nombre.

© Ondine Bertrand & Ava du Parc. Exposition Trans*galactique qui a du fermer ses portes précipitamment

Les pertes financières de la fermeture de l’établissement culturel ont été estimées à près de 3 millions d’euros. La Mairie de Paris, propriétaire du bâtiment, a rendu les clés de l’établissement le 14 mai dernier pour que les équipe puissent réinvestir les lieux. Comment penser qu’une structure puisse reprendre sa programmation normalement après cinq mois d’inactivité forcée ? Face à cette situation tout à fait exceptionnel, la Gaîté Lyrique a demandé à la Ville de Paris, un soutien financier, accompagnant leurs efforts pour absorber les pertes financiers. Le Conseil municipal avait pris plusieurs résolutions en ce sens. Malheureusement, la municipalité fait volte face et refuse de participer au redressement économique de l’établissement. C’est une décision incompréhensible au regard des engagements pris, du rayonnement culturel de la Gaîté Lyrique et de ses conséquences sociales immédiates sur le maintien de plus de 80 emplois.

Comme le précise la Gaîté Lyrique :

« Cette décision d’abandonner la Gaîté Lyrique met directement en danger l’établissement, économiquement exsangue, conséquence directe de la perte d’exploitation associée aux 100 jours d’occupation, et très bientôt en procédure de sauvegarde, ses plus de 60 emplois salariés permanents et intermittents du spectacle, ainsi que les 20 emplois de prestataires directement rattachés au lieu (équipes de sécurité et de maintenance).

Un enjeu démocratique majeur

Cet abandon politique et économique met en grande difficulté un projet collectif, culturel, social et d’intérêt général au moment le plus tendu et risqué de notre vie démocratique. Au-delà de l’équipe, il a des conséquences économiques et sociales pour tous les partenaires, acteurs culturels, festivals, artistes, en particulier du territoire parisien. Plus globalement, ce revirement prive le public d’un lieu auquel il témoigne au quotidien la puissance de son attachement, comme l’a rappelé à plusieurs reprises l’adjointe à la Culture, Carine Rolland.

Il est urgent de rouvrir la Gaîté Lyrique

Chaque jour qui passe rend plus difficile et plus onéreuse la reconstruction économique indispensable de la Gaîté Lyrique. Il est désormais urgent que la collectivité respecte les engagements qu’elle a pris et qu’elle leur donne un cadre financier et un calendrier clair. C’est en ce sens que la Gaîté Lyrique a été contrainte de mettre en demeure la collectivité.

La Gaîté Lyrique SAS ne demande pas à la Ville de Paris de régler seule le problème. Les équipes et la gouvernance sont conscientes des tensions budgétaires qui existent et militent pour le respect et le bon usage du denier public. La Gaîté Lyrique réussit à s’autofinancer à près de 70%, ce qui est exceptionnel pour une institution de cette taille, et elle recommencera à le faire dès 2026. D’autres partenaires publics et privés sont prêts à apporter leur concours à ce redressement urgent et souhaité par tous. Mais elle demande à la Ville de Paris de tenir ses engagements et de participer financièrement à sa reconstruction économique, et plus encore de protéger les emplois qui œuvrent au quotidien pour le rayonnement culturel de son institution. »

https://www.gaite-lyrique.net/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

You may also like

En voir plus dans News