Pour leur première carte blanche, nos invités de la semaine, Michel Bousquet et Gilles Coulon – les cofondateurs de la PODA, collection de petites œuvres d’art – rendent hommage au photographe Jérôme Brézillon. Il y a plus de dix ans, alors que le projet de la PODA germait, Jérôme faisait partie des photographes ayant contribué à l’élaboration de cette collection particulière de petits tirages. Disparu en 2012, il était impensable pour la petite équipe de ne pas intégrer ses images lorsque la PODA a vu le jour au printemps dernier. Une vingtaine de tirages sont disponibles au prix de 49 € !

Tirage PODA de Jérôme Brézillon

Il y a plus de dix ans, lorsque nous rêvions du projet PODA, Jérôme Brézillon était déjà à nos côtés. Nous enchaînions les réunions pour faire émerger cette idée de petites œuvres d’art. À l’origine, nous nous étions concentrés sur des productions d’images à Paris, en compagnie de plusieurs photographes : Bertrand Desprez, Laure Vasconi, Jean-Marc Fiess, Stéphane Lavoué et Patrick Tournebœuf.

Lorsqu’il s’agissait de choisir les photographies, Jérôme avait inventé une formule devenue culte entre nous : pour qualifier une image, il demandait si elle était « podable ou pas podable ». Cela résume parfaitement l’état d’esprit de Jérôme, un humour vif, fin, souvent incisif.

Fast food, Nord Dakota, États Unis. 2002.
Serie Stand Art Life
© Jérôme Brézillon

Clarksdale, Mississipi, États Unis. 2003.
Serie Stand Art Life.
© Jérôme Brézillon

Jérôme nous a quittés en mars 2012. Il n’a pas vu le projet PODA éclore, auquel il avait pourtant largement contribué. Pour cette carte blanche, nous souhaitons lui adresser un clin d’œil et vous montrer son travail.

Après plusieurs reportages en Irlande du Nord et à Sarajevo pendant la guerre en ex-Yougoslavie, Jérôme Brézillon s’est intéressé à l’Amérique du Nord : les peuples amérindiens et leur quête d’identité, la frontière mexicaine, la peine de mort, les pénitenciers, les vieilles voitures témoins d’un autre temps et les mythes du Grand Ouest. À propos de son obsession sur les États-Unis, il disait : « J’essaye de m’en détacher, de passer à autre chose, d’aller vers d’autres lieux, vers d’autre gens… mais chaque fois je retourne là-bas. Il suffit que les frères Cohen sortent un nouveau film, ou que j’écoute un disque du label Fat Possum et j’ai envie de repartir. Et chaque fois je suis content d’y être. »

Maison sur la réserve indienne de Pine Ridge, Sud Dakota, Etats Unis. 2004.
Serie Stand Art Life.
© Jérôme Brézillon

Tirage PODA de Jérôme Brézillon
Detail de voiture. El Paso, Texas, Etats Unis. 2001.
Serie Stand Art Life.
© Jérôme Brézillon

Jérôme avait fait du paysage sa spécialité, qu’il abordait souvent comme des tableaux abstraits : lignes géométriques, couleurs délicates, grandes plaines américaines balayées par le vent ou culs-de-sac urbains désertés par les humains. Dans sa série Stand Art Life proposée dans la collection PODA, il a sillonné les États-Unis sans but précis. Il racontait : « Je roule, je m’arrête, je regarde et je photographie… ou pas. » Aucune idée préconçue, juste l’envie de se laisser porter par ses intuitions et son désir de photographier.

https://www.poda-photo.com/collections/jerome-brezillon

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La Rédaction
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