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Partager Partager L'Invité·ePhoto Carte blanche à Patrick Wack : D’un désert à l’autre La Rédaction27 septembre 2019 Temps de lecture estimé : 6minsCette semaine, nous accueillons les 13 membres de la nouvelle coopérative Inland Stories ! Pour leur quatrième et dernière carte blanche, c’est l’un des 4 co-fondateurs, le photographe germanique Patrick Wack qui prend la parole. Il nous présente son parcours et raconte comment il a rencontré deux autres photographes qui l’ont rejoint au sein de Inland Stories : Mathias Depardon et Matjaz Tancic… D’un désert à l’autre Je suis à Shanghai, une ville dans laquelle j’ai vécu onze ans et vers laquelle je reviens régulièrement pour réaliser des commandes qui me font encore, deux ans après mon départ, en grande partie vivre. Je suis assis dans un café qui n’existait pas il y a un an, au milieu d’un quartier et de tours de cinquante étages qui n’existaient pas il y a deux ans, à boire un latte, boisson qui n’existait pas en Chine il y a dix ans. Dans le coin les choses vont vite. Je viens de finir une commande pour une grande marque de luxe française et un petit reportage sur l’art à Shanghai pour le magazine dominical d’un grand quotidien français. Avec ces quelques sous en poche, je repars donc les dépenser au Xinjiang, cette province du Far-West chinois sur laquelle je travaille depuis trois ans. Là bas aussi la Chine et les choses vont vite. La région est en grande partie un désert de sable et elle est en l’espace de deux ans devenue un désert de vie et de culture. J’y ai mis les pieds pour la première fois au printemps 2016, avec mon ami et écrivain Pierre Vinclair et où je rencontrai pour la première fois Mathias Depardon, autre photographe d’Inland. Je parcourai avec Pierre la partie sud de la région, le berceau de la nation ouïghoure. Les check points de l’armée et les contrôles de la police y étaient déjà omniprésents et l’ambiance à la répression. Une Algérie française à la sauce chinoise. Les similitudes étaient frappantes. Des autochtones musulmans considérés comme des citoyens de seconde zone, corvéables à souhaits, occupés par une puissance étrangère et séculaire qui exploite leurs riches ressources en hydrocarbure et se sert de leur désert pour développer son arsenal nucléaire. J’ai passé un total de deux mois dans la région en l’espace d’un an, la parcourant presque intégralement en train, bus, voiture et à pied pour produire mon projet « Out West ». En 2018, les premiers bruits au sujet de camps de concentration apparurent dans la presse. Je n’en croyais pas mes yeux. Comment ont-ils osé ? La Chine va vite et ose désormais tout. Les gardes fous sont tombés. Xi Jinping a amendé la constitution pour rester à la tête du pays aussi longtemps qu’il le souhaitera. En l’espace de deux ans un système concentrationnaire capable d’accueillir un million et demi d’individus a été construit et rempli. Rempli de musulmans ouïghours principalement mais également kazakhs et kirghizes, pour la simple raison qu’ils sont musulmans et donc potentiellement dangereux. Je mettrais ma main à couper que pas un des clients assis dans ce café à mes côtés n’est au courant. Ou alors auront-ils vaguement entendu parler de ces camps de formation que le gouvernement a généreusement financé pour aider ces « sous-developpés » de l’Ouest à sortir de leur ignorance et à s’intégrer à la glorieuse émergence de la Chine moderne. On ne leur dit rien et ils ne veulent rien savoir. L’élan démocratique de 1989 a été étouffé avec succès. La masse chinoise est apolitique. Je retourne dans deux jours dans le désert de vie du Xinjiang, là où la riche culture des ouïghoure a disparu pour laisser place à l’uniformisation chinoise. C’est donc là que j’ai rencontré pour la première fois Mathias Depardon, au détour d’une rue de Kashgar, photographe lui aussi des zones désertiques et de la nation turque dont les ouïghours font partie. Je connaissais déjà à l’époque son travail, surtout celui sur la mer noire. Alors basé depuis quelques années à Istanbul, il construit des narrations au long-cours qui donnent à voir et à penser la relation entre les êtres, les paysages et leur environnement. Mathias est un photographe de l’humain mais qui ne conçoit ce dernier dans sa photographie qu’en tant qu’un des éléments d’un tout. Ses récits journalistiques construits au terme de longues recherches et généralement photographiés dans des régions sous tension s’inscrivent parfaitement dans la pratique qui définit Inland. Son approche immersive et esthétique du journalisme photographique cherche à révéler les grandes questions sociales et économiques de territoires comme ceux d’Irak et de Turquie. Désormais basé à Paris, Mathias part et repart sans relâche au moyen et au proche orient pour documenter la thématique de l’eau. Matjaz Tancic est lui aussi un photographe qui s’intéresse au désert. Photographe slovène basé en Chine depuis cinq ans, nos chemins se sont d’abord croisés à Beijing. Basé depuis un an à Shanghai où il jongle avec facilité entre les pratiques commerciales, éditoriales et personnelles de long cours, Matjaz est plus particulièrement connu pour son travail de portraits en 3D construit en Corée du Nord. Son projet le plus récent « Ad Astra » s’intéresse aux différents programmes d’exploration de Mars, qu’il va photographier jusqu’aux confins du désert de Gobie en Chine et d’Utah aux US. Plus que tout, ces photographes d’Inland cherchent à vous montrer les différents aspects d’une humanité qui s’exprime où qu’elle soit par ses élans destructeurs mais également emprunts d’espérance. Cette humanité nous déçoit, nous inspire, nous passionne, nous fait souvent désespérer mais elle nous intéresse plus que tout. C’est pour cela que nous lui dédions notre temps, notre argent, notre énergie et notre amour. Inland est là pour vous montrer le monde et les humains qui le peuplent et cela nous l’espérons pour de nombreuses années à venir. INFORMATIONS PRATIQUES Membres : Jef Bonifacino (France) Tjorven Bruyneel (Belgique) Mathias Depardon (France) Phyllis B. Dooney (USA) Muhammad Fadli (Indonesie) Tim Franco (Coree) Jérémie Jung (France – représenté par Signatures) Tadas Kazakevicius (Lithuanie) Laura Pannack (UK) Romain Philippon (La Reunion) Matjaz Tancic (Chine) Patrick Wack (Allemagne) Melanie Wenger (Belgique) contact@inlandstories.com http://www.inlandstories.com A LIRE Bienvenue à Inland, la nouvelle structure de photographes documentaires Participez aux Rencontres Photographiques des Amis du Musée Albert-Khan pour devenir le.a prochain.e lauréat.e ! 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