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Partager Partager La série Nexus de Jérémy Appert révèle des images étonnantes sur la fusion homme–machine en salles de musculation. La référence principale du projet est Lewis Hine (1874-1940), figure de la photographie sociale. Jérémy Appert souhaitait interroger la dimension de l’aliénation, et la capacité de l’individu à créer des espaces de liberté. Dans une mise en parallèle à l’effort physique, le photographe a poussé à l’extrême limite les technologies d’impression pour donner vie aux tirages. Les photographies dans des tons métalliques ont un rendu sensuel et énigmatique. Ce travail photographique novateur réalisé en résidence au Planches Contact Festival de Deauville a été couronné du Second Prix du Jury de la Jeune Création photographique – une résidence au Festival InCadaqués (Espagne). Pendant la Cérémonie de remise du Prix, Jérémy Appert a remercié la scène photographique française et souligné son rôle dans son parcours de photographe autodidacte. Nexus © Jérémy Appert Fatma Alilate : Pendant la visite de l’exposition collective Intimités, à l’arrivée à votre section, vous avez fait part de votre grande émotion de découvrir Nexus sur les cimaises des Franciscaines. Jérémy Appert : Planches Contact, c’est quand même un lieu qui a formé mon regard. Je suis Normand, j’habite à deux heures de Deauville. Les Franciscaines par conséquent, c’était un lieu où je pouvais rêver de voir mes photos. Depuis le moment où j’ai arrêté d’aller en Californie, donc 2019-2020, je venais chaque année à cette période à Deauville. Et je pouvais voir les expositions et montrer mes projets photos. FA : C’est ça qui est drôle, d’être passé de l’autre côté. JA : C’était la première fois que je candidatais, donc j’ai attendu d’avoir une maturité, de me sentir prêt. Et sur les cinq dernières années, j’ai pu voir ce qui avait été produit. J’ai pu proposer un sujet qui n’avait pas été traité avec un angle un peu innovant. Nexus © Jérémy Appert Nexus © Jérémy Appert FA : Pendant la Cérémonie de remise du Prix du Jury Jeune Création photographique, vous avez rendu hommage à la scène photographique française et indiqué son rôle crucial dans votre parcours. JA : Dans le milieu du cinéma ou des arts plastiques, le concept de lecture en portfolio n’existe pas ou peu. Il y a davantage de gardiens du temple et il faut passer par des producteurs ou des visites d’ateliers. Donc oui, c’est une grande chance ce que propose la scène photo française aujourd’hui. C’est assez exceptionnel de pouvoir rencontrer des directeurs de Centres d’art nationaux, internationaux et de bénéficier de vingt minutes en tête à tête pour présenter ce qu’on a pu produire. Et donc ces rencontres ont pu me guider, m’aider à affirmer des choix où justement me remettre en question. C’est mon école. Je n’ai pas de diplôme en photo. On dit régulièrement que le métier d’artiste est un métier solitaire, ce qui est vrai, mais c’est avant tout une trajectoire collective qui est permise par une multitude d’acteurs, de mains invisibles. Dans les Festivals photos, j’ai pu non seulement former mon regard, mais aussi nouer de fortes amitiés avec des photographes comme moi en devenir, notamment Élie Monferier. FA : Votre série est très étonnante avec des images entre noir et gris. Elle a été réalisée dans des salles de musculation en Normandie. Et vous montrez de la fusion, une sorte de relation homme-machine. En parallèle, vous avez poussé les technologies, les imprimantes à un dépassement. JA : Aujourd’hui, le muscle devient de plus en plus obsolète avec l’avancée des technologies. Les lignes de production industrielles sont de plus en plus automatisées. Par contre, je suis particulièrement fasciné par cette alliance homme-machine. Et comme les machines poussent les corps dans leurs limites au sein de ces salles de musculation, j’ai souhaité pousser les machines – les appareils photos, les logiciels, les imprimantes -, dans les retranchements, afin de développer au tirage une matière sensuelle, qu’on peut regarder de très près. L’image peut paraître artificielle mais aussi organique, minérale. Nexus © Jérémy Appert Nexus © Jérémy Appert FA : D’où vient ce projet inédit ? Même les personnes qui sont adeptes de salles de musculation sont étonnées de cette approche photographique. JA : Ce qui me passionne en fait à travers mes projets, c’est comment l’être humain se crée des espaces de liberté dans les plis de la société, de la modernité, du libéralisme, mais aussi son pendant, l’aliénation. En 2013 pendant deux mois, avant de partir pour mes voyages en Amérique du Nord, j’ai été pratiquant de salles de sport pour muscler mon dos et pour me déplacer avec un lourd sac à dos. Au début, j’avais beaucoup d’a priori, et puis au final quand on va de l’autre côté du miroir, on découvre un autre monde. Et bien sûr, quand j’ai voulu réaliser ce projet, je voulais faire tout l’inverse de ce que j’ai pu faire pour ma série Ilinx de Marseille. C’était un sujet sur l’union de jeunes avec les forces élémentaires, des photos horizontales, en couleur, très légères, une certaine douceur. Alors que pour mon projet Planches Contact, je ne savais pas du tout comment j’allais créer ces images mais je les pressentais. J’ai privilégié cette fois le noir et blanc, et j’ai voulu montrer qu’au-delà des injonctions sociétales du désir de séduction, de conformité, il y a peut-être aussi une idée de transcendance. On s’en rend compte sur place, en discutant avec les personnes. Je pense qu’il y a quelque chose de plus profond. La volonté d’aller dans un ailleurs. Il y a de courts moments… Je les ai montrés par ces portraits. FA : C’est intéressant, ces portraits. On vous a fait confiance parce que vous les avez faits de près, non ? JA : Oui, c’est ça, ce sont des portraits d’assez près. Des moments où je passe du temps avec ces personnes qui me laissent accéder à leurs visages, dans l’effort. Enfin, c’est beaucoup de grimaces. Et à un certain moment, il y a une paix intérieure et en même temps une motivation, quelque chose qui les sublime. Et c’est cette micro seconde qui m’intéresse. FA : Vous avez dit qu’une jeune femme, ouvrière de profession, vous avez confié se réapproprier son corps en salle de musculation. JA : Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a beaucoup de moments où les personnes sont disponibles. Je consignais des échanges en sortant de la salle. Et cette personne en question avait une forte conscience de la similarité de sa pratique de la musculation avec sa posture physique au travail. C’est une ouvrière sur une chaîne de production au Havre. Elle a eu cette phrase assez magnifique. Elle a dit que ce qu’elle produit en salle de musculation c’est pour elle, c’est le fruit de son propre travail et ça lui appartient, et qu’elle se réapproprie son corps. – Propos recueillis par Fatma Alilate INFORMATIONS PRATIQUES Festival Planche(s) Contact143 Avenue de la République, 14800 Deauville sam18oct(oct 18)10 h 00 min2026dim04jan(jan 4)19 h 00 minPLANCHES CONTACT 2025Le Festival de Photographie de DeauvilleFestival Planche(s) Contact, 143 Avenue de la République, 14800 Deauville Détail de l'événementPhoto : © Lin Zhipeng, aka no.223 À partir du 18 octobre 2025, Planches Contact Festival revient à Deauville pour sa 16e édition et explore cette année le thème de l’intimité. Détail de l'événement Photo : © Lin Zhipeng, aka no.223 À partir du 18 octobre 2025, Planches Contact Festival revient à Deauville pour sa 16e édition et explore cette année le thème de l’intimité. Chaque automne, la ville se transforme en terrain d’expérimentation photographique, invitant artistes émergents et confirmés à poser un regard singulier sur la Normandie. Cette nouvelle édition interroge ce qui se joue derrière les apparences : les liens invisibles, les silences, les tensions et la mémoire, dans le paysage comme dans le corps, dans l’espace privé comme dans l’espace partagé. Parmi les artistes invités, deux figures majeures de la scène internationale incarnent cette traversée de l’intime : Arno Rafael Minkkinen, maître du corps-paysage, livre une méditation visuelle où le corps nu se fond dans la nature, et Lin Zhipeng (No. 223), voix éclatante de la nouvelle photographie chinoise, capte une intimité joyeuse, érotique et colorée. Dates18 Octobre 2025 10 h 00 min - 4 Janvier 2026 19 h 00 min(GMT-11:00) LieuFestival Planche(s) Contact143 Avenue de la République, 14800 DeauvilleOther Events Expand Get Directions Adresse CalendrierGoogleCal https://planchescontact.fr/ https://jeremyappert.com/ À LIRE Planches Contact Festival, une seizième édition entre intimité et renouveau Interview Lionel Charrier, co-directeur de Planches Contact Festival Marque-page1
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