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Insecurities : Tracing Displacement and Shelter au MoMA

Temps de lecture estimé : 2mins

ou Comment montrer 60 millions d’êtres humains en fuite dans le Monde ?

Dans le cadre de la mission « Citizens and Borders » (Citoyens et Frontières), que se donne le MoMA, avec les oeuvres en sa possession.

C’est par l’angle de l’Architecture contemporaine et d’une installation collective (68 artistes) que le MoMA nous embarque dans ce « chaos ». Le parti pris n’est pas alarmiste, mais esthétique et bien ancré dans le réel, comme pour toucher en plein coeur la sensibilité du visiteur.

L’entrée de l’exposition donne le ton avec le très grand format d’une montagne de gilets de sauvetage oranges en vue plongeante, « Europe’s New Borders » (les nouvelles frontières de l’Europe), du photographe danois Rasmus Degnbol. Puis on entre dans l’installation, un abri  (A Better Shelter) est érigé au centre. 

«Ces abris et ces camps sont en réalité quasi-permanents », déclare Sean Anderson, conservateur adjoint au Département d’Architecture et Design du MoMA, qui a organisé l’installation avec Ariele Dionne-Krosnick

En arrière plan, l’immense carte du monde, de l’artiste indienne Reena Saini Kallat, faite de filets, câbles électriques, haut-parleurs et circuits imprimés, intitulée « Woven Chronicles » (Chroniques Tissées), met en couleur les très complexes flux de l’exil.

Finalement aucun grand bouleversement n’est survenu entre 1937 avec « Young Mother, a Migrant, California » de Dorothea Lange et 2016, à Calais, vu par le photographe néerlandais Henk Wildschut.

Si peut-être un détail !  L’humain a disparu…

Il faut se mettre au ras du sol pour espérer « trouver son ombre dans les ruines et les décombres » avec l’installation de l’artiste vietnamienne Tiffany Chung («Finding One’s Shadow in Ruins & Rubble »). Ou le chercher encore dans l’extrait d’un funeste rapport sur les réfugiés morts pour la quête d’un meilleur lendemain en Europe (par UNITED for Intercultural Action). On pourra y trouver toute la description de décès absurdes et indolores…

On ressort de là, perplexe, face à l’échec de notre Monde « civilisé » à rendre le vivre ensemble possible et fondamental, mais rempli d’espoir que des artistes internationaux s’emparent de la problématique. 

EXPOSITION
Insecurities : Tracing Displacement and Shelter
Jusqu’au 22 janvier 2016
MoMA – The Museum of Modern Art
11 West 53 Street (btwn 5th and 6th Aves)
New York, NY 10019
USA
https://www.moma.org

Raphaël Cauhépé-François
Raphaël CAUHÉPÉ-FRANÇOIS est auteur photographe, créateur d’œuvres multimédia et directeur artistique. Il s’est formé à l’Image à l’Université Paris 8-Saint-Denis et sur des tournages pendant plus de 10 ans, comme 1er Assistant Chef Opérateur de Prise de Vue, essentiellement sur des longs-métrages de fiction. La recherche de nouveaux horizons le conduit à Marseille où il réalise des films de commande et des créations (documentaires, films expérimentaux). A l'École Nationale Supérieure de Photographie d’Arles, il concrétise son projet photographique, autour du Paysage, de l’Espace et de l’Ailleurs, avec des expositions dans des festivals et en galeries, des éditions et des publications. Tout au long de son parcours, les images fixes et animées interagissent et élargissent son champ d’action et de perception. Les outils numériques lui permettent d’œuvrer pour une réelle passerelle entre les deux disciplines. Basé au Pays Basque depuis 2012, il expose dans de nombreux lieux de la région, devient Directeur Artistique du festival « Les chemins de la Photographie d’Ascain » et co-fonde le Collectif IMAGINeART. Aujourd’hui et en parallèle de commandes privées et institutionnelles, Raphaël Cauhépé-François poursuit ses travaux de créations en région Nouvelle Aquitaine. http://www.raphart.net

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