Il est des photographies entêtantes pénétrantes qui voyagent en nous, se logent en nous, formulant une sorte de rencontre amoureuse pour rester inscrite, aux plis de l’être, dans l’étant, et qui sortent du lit, de cette infa-lecture du temps, circulent, disparaissent, renouent dans leur théâtralité avec l’existence, le rêve, le réel, jouent de nous, territoires autonomes et vivants, sollicitant attention et sensibilité, dans un retour de la mémoire, de l’histoire personnelle, individuelle ou collective.
Eaux sensibles, ivres et sages, ponts tournés vers le ciel, paroles invisibles, contenus manifestes et latents, tout un pays prend place à travers un geste su ou contraire, affirmé ou ébauché, prescrit puis libre de lui-même. Toujours, une volonté ou une involonté se joue aux ombres grises, aux couleurs fortes, par l’investissement d’un bout de terre projeté en plein ciel, intimité charbonneuse des étoiles, procès du temps dans ses secondes égrainées sur le mur, profondeurs lactées de l’instant, l’ombre se creuse entre son repli et son gain, rectangle, installation appelant dialogues et re-connaissances, voire résurrections…
L’élan métaphysique est une course impavide et légère, radiale, surprenante, le baiser de la nuit en son écrin et le chant stellaire, maitre mot des soleils au solstice de leurs gloires, paniers enrubannés d’air, levant des pains qui respirent et des alcools qui enivrent…
INFORMATIONS PRATIQUES
Dormir dit-elle
Irène Jonas
Arnaud Bizalion éditeur
Novembre 2018
ISBN 978-2-36980-163-4
18€
https://www.arnaudbizalion.fr
http://irenejonas.fr