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Partager Partager Actu Art ContemporainOtherSide Un autre monde au Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur Marie-Elisabeth De La Fresnaye10 avril 2019 Temps de lecture estimé : 4minsTroisième volet d’une aventure qui a commencé à la galerie du Jour agnès b en 2016, « Un autre monde dans notre monde » arrive dans une version enrichie au Frac Provence Alpes Côte d’Azur autour des territoires du réalisme fantastique investis par la création contemporaine. Ainsi de la pensée des pères fondateurs du mouvement de contre culture des années 60, Louis Pauwels et Jacques Bergier, auteurs du « Matin des magiciens » Jean-François Sanz, directeur du Fonds de dotation Agnès b et commissaire, tisse une constellation autour d’une réalité autre, à la croisée de l’ésotérisme, de la science fiction, de l’invisible, invitant à un état de conscience modifié. C’est à la suite des attentas de novembre 2015 qu’il commence avec Agnès b à imaginer ce vaste projet, perdant lui même dramatiquement la vue, ce qui renforce son impression de pénétrer dans un autre monde. Un défi à la fois personnel et universel qui invite à tester les limites de la perception dans un parcours sur les 3 niveaux du Frac rassemblant des œuvres de la collection Agnès b, du Frac Paca et du Frac des Hauts de France où se tiendra une version future du projet. Résolument transversal le panorama ouvre sur la vidéo de Laurent Grasso où un brouillard envahit peu à peu la ville, puis nous nous trouvons face aux portraits du photographe belge des années 20 Norbert Ghisoland d’étranges enfants masqués en Pierrot, sorte de bacchanale qui flotte sur des voiles imprimées nous incitant à nous faufiler au delà. L’artiste contemporain Yoan Beliard à partir de l’emblématique Revue Planète (créée par Pauwels et Bergier) au graphisme très novateur a imaginé une série de masques qui nous invitent à plonger le regard dans ces vestiges de civilisations disparues. Réminiscences de souvenirs comme avec ces rebuts soumis à la sédimentation de grottes qui deviennent des fossiles fantasmés. « L’essentiel n’est plus visible » comme le scande les phrases lumineuses de Magdalena Jetelova sur les anciens bunkers de la ligne Atlantique. La magie ne demande qu’à surgir sous l’action de procédés simples comme chez Alexis Choplain adepte du Do It Yourself qui interroge les lois de la gravité à l’aide de vibrations générées par un synthétiseur sur une chute d’eau, ou plus complexes chez Jackson avec « Fog news » autour du flux constant des actualités croisées à des couleurs ou Véronique Béland à partir d’un logiciel de langage connecté à un observatoire cosmique. Abraham Poincheval qui nous avait fasciné au Palais de Tokyo avec son séjour forcé dans son rocher, a décidé de partir sur les routes de la Bretagne vêtu d’une armure, tel un chevalier errant des temps modernes. Une performance Don Quichotesque qui renvoie aux bâtisseurs des cathédrales du photographe Markus Brunetti, insistant sur la richesse de ces monuments alchimiques. Des témoignages lointains des Peuples en terre de feu du missionnaire Martin Gusinde dont les clichés avaient mis le festival d’Arles en émoi à Adrian Paci qui dans cette vidéo moins connue repousse les limites du familier et de la vision, il est bien question de survivances de mythes dans une société hyper technologique. Des rapprochements audacieux qui se poursuivent au 2ème plateau. De nouveau une possible synesthésie se déroule avec le wall drawing in progress d’Abdelkader Benchamma autour de phénomènes célestes inexpliqués, les rayogrammes d’Agnès Tonder de végétaux contaminés sur la zone de Tchernobyl, la vidéo inédite d’Agnès b à partir des rushs de son film sur des danseurs Buto évoluant dans une forêt, des gravures du XIXème siècle du musée des Beaux Arts de Marseille d’êtres fantastiques, des trous noirs de Bertrand Lamarche, des zombies de Jim Shaw, des récifs artificiels immergés de Nicolas LeFloch, au discours pseudo scientifique d’Eric Duyckaerts, jusqu’au désert de Retz (Corey McCorckle) en passant par l’art brut avec la géométrie ésotérique d’Augustin Lesage. Un véritable voyage spatio temporel fixe comme le résume Jean François Sanz. Le dernier niveau expérimental est dédié à Bertrand Lamarche qui génère des formes aléatoires à partir de détournements visuels et Julien Prévieux avec cette collection de diapositives puisées dans des scènes d’aveuglement au cinéma. Une dialectique de l’aveuglement opposée à la connaissance pour clore ce cheminement à la fois théorique, scientifique et sensible, aussi déroutant que captivant. Pascal Neveux directeur du Frac et Jean François Sanz ont souhaité prolonger l’exposition par une programmation de rencontres autour de la psychanalyse, du chamanisme, de la performance extrême avec Pascal Pique notamment. La bibliothèque éphémère permet aussi de consulter les ouvrages clés des commissaires. Ouvrage aux Presses du Réel à paraître : Un autre monde dans notre monde. Tome 1. INFOS PRATIQUES : Un autre monde dans notre monde Jusqu’au 2 juin 2019 Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur 20 Boulevard de Dunkerque 13002 Marseille https://www.fracpaca.org Le fonds de dotation Agnès b : bientôt une nouvelle adresse parisienne ! Marque-page0
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