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Photographie documentaire : La nouvelle génération à la Galerie Le Réverbère

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Catherine Derioz et Jacques Damez les deux fondateurs de la galerie Le Réverbère à Lyon, occupent les postes de directeurs artistique du Prix Levallois depuis l’an passé. Une année riche en rencontres, jusqu’à l’édition 2019 qui verra son lauréat annoncé lors des Rencontres d’Arles en juillet prochain. Ils ont donc décidé d’exposer les travaux de sept photographes nominés et les lauréats du Prix de l’an passé.

« Nous décidons de réunir 7 nominés du Prix Levallois, dont les trois lauréats en concevant une exposition dédiée à cette tendance de la photographie qui documente. Un retour nécessaire à la sémantique s’impose : nous employons volontairement le mot documente qui signifie « instruire, enseigner » qui s’éloigne de documentaire qui désigne le fait de ne pas introduire de fiction. De fait, pour nous, ces photographes échappent au courant que la photographie dite contemporaine a nommé le «nouveau documentaire». Ils sont des électrons libres qui déposent leurs grains de sel et leurs pixels. Ils fouillent, via la coupe du temps de la photographie, ce monde qui sans cesse échappe. Ils essayent, en le mettant sous l’ordre de leur regard, de le voir, pour tenter de le comprendre et de nous le dire. Les sujets sont graves, ils cartographient les inquiétudes du siècle engagé : la guerre, l’exil, la pollution implacable de l’économie, les conflits religieux, le choc des cultures, le cynisme de l’écroulement versus l’apparition d’industries… »  – Jacques Damez

Jusqu’au 27 juillet la galerie de la capitale des Gaules propose de plonger dans les univers de sept jeunes talents prometteurs. Avec « Svalbard, an Arcticficial Life « , Julia de Cooker est partie à la rencontre d’un peuple vivant au Pôle Nord et plus précisément à Longyearbyen, la région la plus septentrionale au monde. Elle interroge les conditions de vie et le quotidien de ceux qui vivent à de telles latitudes. Direction le sud, au Chili avec la série de Marion Esnault, intitulée « Chili, Zones sacrifiées », où elle fait un triste état des lieux d’un territoire pollué, où l’industrie prime sur la santé, qualifié de « tragédies environnementales ». Sur le même continent, nous nous rendons à Cuba avec Pierre-Elie de Pibrac, l’un des trois lauréats du prix,  à la rencontre des Cubains du sucre. Il y dépeint la souffrance des habitants des bateyes (villages) où se mêlent solitude, précarité, et isolement… Retour en Europe avec la photographe grecque Ioanna Sakellaraki, qui porte son regard sur son pays, huit ans après l’avoir quitté. Camille Shabestari quant à elle, est parvenue suivre la communauté difficilement accessible qu’est celle des zoroastristes en Iran. Depuis quelques années, de plus en plus de musulmans se tournent vers cette religion vieille de plus de trois millénaires, créant une tension avec le gouvernement iranien, et qui, indirectement, invite à la discrétion et au silence. Cette série recevra le Prix du public 2018, alors qu’une mention spéciale sera remise à Emmanuel Tussore avec « Home », un travail mêlant sculpture et photographie. Il sculpte le savon d’Alep – le plus vieux savon du monde – en constructions devenues ruines, en résonance avec la triste réalité de la Syrie aujourd’hui… Enfin, le photographe Emilien Urbano est parti à la rencontre, des Peshmergas irakiens, des combattants de Kobané ou des réfugiés Yézidis, exprimant le renouveau du sentiment national Kurde.

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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