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Partager Partager EvénementsL'InterviewPhoto Planche(s) Contact – Deauville 2019 : La Fabrique Warholienne des rêves 2/2 Pascal Therme12 novembre 2019 Temps de lecture estimé : 8minsRetrouvez la suite de notre article publié hier sur le festival Planche contact de Deauville. Sous la magique présence de Sarah Moon, sa présidente, dixième édition, on se dit qu’au-delà de la programmation de sa directrice artistique Laura Serani et de la volonté de son Maire Philippe Augier (secondé par Philippe Normand) ce festival ambitieux vient de gagner tous ses paris, notamment en étendant son champ d’action et sa zone d’influence, gagnant plus de territoires. Question centrale de la périphérie et du centre en Deauville, une force centrifuge s’exerce. Dix ans de croissances et de rayonnements interrogent cette soif inextinguible de productions, de réussites. Gregory Dargent, série L’échappée . la plage de Deauville © Pascal Therme D’autres travaux rejoignent cette permanence de la question identitaire en faisant jouer le souvenir d’un évènement passé, Gregory Dargent, dans L’ Échappée, recherche les ombres que son jeune couple avait laissé derrière lui, des années auparavant, dans un noir et blanc granuleux, nuances matinées de gris, chair du temps qui a fui et qui inscrit cette mémoire dans son grain, devenu organique.Il est aussi ici question de corps, de cieux lourds de pluie, de nuit laiteuse, de plage déserte et abandonnée, ouverte sur l’espace poétique d’une photographie éclairée de l’intérieur, habitée d’un chant obscur et noir, faisant joué cette intensité du songe de la nuit, quand tout s’est dit et que se tient encore tout du monde passé, dans ces aveux dont la puissance d’aimer n’est plus au final due au passage du temps. Gregory est exposé dans la section Tremplin Jeunes talents avec 4 autres photographes dont Jean-Charles Remicourt-Marie, Abdoulaye Barry, Julia Vogelweith. Chau Cuong Lê, série lauréate Staring at the sea,standing on the beach © Pascal Therme Le prix de cette section a été attribué à Chau Cuong Lê, pour une série sur l’adolescence, où se parlent ses propres souvenirs. Le sujet assez conventionnel a été traité en noir et blanc et en couleur dans une double intention documentaire et formelle, esthétique, inspirée par le cinéma de Jarmush et de Gus Van Sant dont il se revendique, contaminé au demeurant par une esthétique assez”mode”. L’accrochage très soigné permet une lecture où l’association de différents “plans” fait émerger une continuité de point de vues assez ouvertes sur les corps et les visages dans un dialogue constant avec son propre statut de photographe cinéaste, réglant ceux-ci dans l’action, ou l’être là de ces adolescents dont il a fait ses personnages. Si la série connait une vraie belle mise en scénographie et en situation, tant elle semble glisser sur ce sable où la lumière digère les visages et les corps. Jean Charles Remicourt-Marie, série Je voulais enfermer la brume Dans Je voulais enfermer la brume, Jean-Charles Remicourt-Marie expose des valises qu’il a lui même fabriquées, de celles que l’on trimballe quand on bourlingue de part le monde et qui s’ouvrent pour faire apparaître un beau Noir et blanc dont l’inspiration est clairement surréaliste, théâtral, intrinsèquement littéraire. On y croise surtout des présences qui interrogent parce qu’elles sont issues d’un imaginaire qui ne montre pas mais qui suggère des récits, petits romans, heures des passages et des initiations secrètes, jeux avec le feu d’une post adolescence en proie au somnanbulisme, à l’intrigue, au mystère. Ici un jeu d’échecs, là, un beau jeune homme allongé sur un canapé de prix, en smoking et chemise blanche, les yeux bandés semble rêver tout haut, ou souffrir silencieusement tel un jeune Werther. Cette photographie dans son intention fait secret et texte, mais se rattache assez magiquement aux Maîtres du genre, De Breton à Man Ray. En Deauville, un miroir complexe s’est constitué travers une mosaïque de portraits de la ville, signatures prestigieuses, échos visuels des résidences, joies singulières de ces moments choisis, pépiements de roi. Cette dixième édition livre ici une sélection qui ne démérite pas et qui concentre un regard d’un au delà du temps. Le procès du temps est constamment questionné en Deauville par son festival, temps de la mémoire, du souvenir creusé par le cinéma, du lieu où se forgent de nouvelles mythologies, de nouveaux reflets; il y a là quelque chose d’un Holly Wood renaissant, une forme de fabrique wharolienne du rêve de Deauville comme une conquête des territoires futurs toujours en projection… c’est ce qui rend le festival , humainement assez poignant, brûlant presque…..et lui confère cette énergie pionnière victorieuse, comme une soif inextinguible; une passion dévore la ville et l’accorde, autant en cette folie de photographies qu’en cette passion du succès. Riverboom, , Et au milieu coule une rivière, © Pascal Therme Le collectif Riverboom s’éprend quand à lui dans sa série et au milieu coule une rivière de la compétition ouverte entre Deauville et Trouville, parodiant dans un humour assez corrosif, ces deux façons d’être au monde, logiques de lieux, pertinences des images montrées toujours par thème et par deux. Un mur toujours sépare les voisins, thématique largement éprouvée par tous et quasi universelle. Deauville cherche à renaitre éternellement comme un phénix, produisant sans cesse intensément, se retournant dans une sorte de quête permanente, séductions, identité plurielle en retour, voulues par ces images miroirs, infini des soleils qui la placent au centre d’elle même, comme un obscur objet du désir aurait écrit Bunuel. Un Art du Voir se prolonge dans l’Écoute et l’Agir, et sait traduire la vision de ses reflets à travers les miroirs de la création, répondant inconsciemment à la question d’une identité “organique” et visuelle au prétexte d’ une image de la ville fichée en son vouloir être toujours nouvelle, renaissance des renaissances, miroir qui se regarde dans un miroir, et qui multiplie les oeuvres, les preuves de ses aperçus….une pluie d’images, de photographies en résulte, propre à former ce fond photographique riche déjà de plus de huit cent oeuvres…. C’est dire la fièvre contagieuse qui a gagné les faubourgs, envahi la nuit, dissout le temps dans l’interstice magique de cette 25 ème heure au moment du changement d’heure, un concours de photographies, superbement doté , comme une trainée de poudre où s’allument les regards, le rêve fondé du festival s’empare des deauvillais…prolongeant les bras du festival hors les murs, dans les écoles, les rues. Ainsi va le sel de cette vie toujours en expansion, toujours conquérante. Rénovations dans le couvent des Franciscaines, nouvel écrin du futur musée de Deauville © Pascal Therme Et pour que se vivent ces passions de l’image, toutes ces productions en sont référantes quoiqu’il en soit, un trésor s’accumule. il faut pouvoir nourrir le rêve et le faire croitre, le rendre social, le proposer en partage à tous. Le futur Musée de Deauville en est un must avec Les Franciscaines, futur bateau amiral, ancien couvent rénové, où se concentreront toutes ces fonctions du Musée, de la médiathèque et d’une salle de concert polyvalente, dans une architecture claire et ouverte, conviviale. Dans un des plus anciens bâtiments de la ville, un haut lieux muséal moderne totalement fonctionnel sera dédié à toutes ses missions patrimoniales, éducatives, un lieu tourné vers un public averti. Un programme de prêt avec le Louvre est à l’étude, c’est dire l’ampleur du rêve en train de se forger… sa puissance pour une ville qui, finalement ne cesse de cumuler avec maestria semble t il, tous les financements …enlevant tous ses challenge. Le festival a fêté les 30 ans des éditions Filigranes Patrick Le Bescont, presque 700 ouvrages parus, et quels livres… Laura Serrani et Alisa Resnik sur le perron dela Chatonnière pour Low Season © Pascal Therme La conclusion revient à Laura Serani: <<< Retrouvez la première partie de cet article : https://www.9lives-magazine.com/58178/2019/11/11/planches-contact-deauville-2019-la-fabrique-wharolienne-des-reves-1-2/ A LIRE : Laura Serani est la nouvelle Directrice Artistique du festival Planche(s) Contact Laura Serani, Directrice artistique du festival Planche(s) Contact de Deauville, est notre invitée Carte blanche à Laura Serani : Le Festival Planche(s) Contact de Deauville 1/3 Carte blanche à Laura Serani : Le Festival Planche(s) Contact de Deauville 2/3 Carte blanche à Laura Serani : Le Festival Planche(s) Contact de Deauville 3/3 INFORMATIONS PRATIQUES Festival Planche(s) Contact143 Avenue de la République, 14800 Deauville sam19oct(oct 19)10 h 00 min2020dim05jan(jan 5)19 h 00 minFestival PLANCHE(S) CONTACT 2019Festival Planche(s) Contact, 143 Avenue de la République, 14800 Deauville Détail de l'événementDixième édition. Planche(s) Contact confirme son attachement à la commande publique en élargissant son regard. Après avoir invité les plus grands noms de la photographie à capter l’identité de Deauville, Détail de l'événement Dixième édition. Planche(s) Contact confirme son attachement à la commande publique en élargissant son regard. Après avoir invité les plus grands noms de la photographie à capter l’identité de Deauville, il les convie désormais à explorer également les territoires voisins. Planche(s) Contact, festival de créations artistiques où les photographes en résidence transmettent – chacun avec son propre langage – leur vision d’une ville, devient un observatoire des territoires et de leurs évolutions, des côtes normandes aux grandes villes à proximité, en passant par les paysages du Pays d’Auge. UNE NOUVELLE DIRECTRICE ARTISTIQUE Laura Serani a été invitée par la Ville en tant que nouvelle directrice artistique du Festival. Avec une programmation construite sur plusieurs éditions, le festival 2019 est l’amorce d’un nouveau cheminement. UN FESTIVAL QUE INVESTIT LA VILLE La Ville a été revisitée pour proposer de nouveaux lieux d’exposition tandis que le festival joue, pour cette édition anniversaire, la prolongation puisque les expositions seront visibles jusqu’au début janvier. SARAH MOON, PRÉSIDENTE DU NOUVEAU JURY Pour cette édition anniversaire, Sarah Moon a été invitée à présider le jury du Festival qui accompagne chaque année les jeunes talents de la photographie et désigne le lauréat du Prix Planche(s) Contact. Autrice d’une œuvre photographique très personnelle qui met en lumière la fugacité de la beauté, l’éphémère et l’usure du temps, Sarah Moon avait porté son regard sur Deauville en 2014 où elle avait signé une série intitulée Deauville face à la mer. DatesOctobre 19 (Samedi) 10 h 00 min - Janvier 5 (Dimanche) 19 h 00 min(GMT+00:00) LieuFestival Planche(s) Contact143 Avenue de la République, 14800 Deauville Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
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