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Carte blanche à Laura Serani : Le Festival Planche(s) Contact de Deauville 2/3

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Pour sa seconde carte blanche, notre invitée de la semaine, la nouvelle directrice artistique du festival Planche(s) Contact, Laura Serani, poursuit la présentation de la manifestation deauvillaise qui ouvre ses portes ce week-end. L’occasion de partager avec nous cette nouvelle aventure artistique et nous révéler en avant-première les images des expositions.

Redessiner, à l’aide de la photographie, la physionomie des lieux et tracer des nouveaux parcours, réfléchir à des manières différentes de présenter les différents projets, sont mes préoccupations constantes, présents aussi dans cette édition de Planches contact.
Pouvoir investir une ville, choisir des espaces, trouver les projets pertinents, créer le dialogue entre images et locations est un vrai luxe, que notre métier parfois nous permet.

J’ai eu cette chance plusieurs fois, avec Fotografia Europea à Reggio Emilia, où nous avions présentée par exemple Kommunalka de Françoise Huguier telle une pièce de théâtre, dans des logements vides où on déambulait de cuisine en salle de bain, entre les tirages taille réelle et des projections qui rendaient les lieux habités. Ou avec l’exposition des ex-voto d’Alberto Biasucci gravés sur des plaques de métal et dissimulés dans les vitrines du Musée d’ethnologie, ou encore la soirée de projections consacrée à la photographie africaine, sur le plus grand écran gonflable existante en Europe, avec le live du dj Nitin Sawhney. Toujours en Italie pour le Si Fest, dont j’ai dirigé deux éditions, l’exposition de Sarah Moon dans la rotonde d’une magnifique villa aux allures palladiennes, les recensement en images de la population avec Malick Sidibé, les balades nocturnes en suivant les projections sur les façades, à travers la ville…
À Arles, dans les année 90 avec des immenses photos d’Agnès Varda suspendues aux arbres du jardin du Théâtre antique et place de la République. Et enfin, aux Rencontres de Bamako, au Mali encore une expérience extraordinaire de mises en scène et de condivision de la photographie, dans la ville et dans le parc du musée national où tous les jours se rejouait, la vieille pratique du portrait sur fond peint, version smartphone avec les jeunes et les famille qui posaient devant les oeuvres des artistes exposés à la Biennale et reproduites en grand format.

On dit souvent que notre rôle de commissaires, directeurs artistiques ou éditeurs est celui de passeurs, d’aider les photographes et les artistes à raconter leurs histoires et à montrer leur vision de monde. Pour moi cela est d’autant plus vrai tant l’appropriation par le public est forte et le public large. Pour Planche(s) contact, l’histoire même du festival et de Deauville, ville très engagée sur le plan culturel, l‘enthousiasme et le soutien « génétiques » de la Ville, des élus aux équipes municipales, ont rendu des projets complexes et parfois un peu fous, possibles.

Exposition de Koto Bolofo au festival planche(s) contact de Deauville.

Depuis trois ans une exposition en très grand format, sur la plage, rencontre un grand succès d’abord avec Peter Knapp, puis avec Peter Lindbergh, qui a laissé un souvenir inoubliable à Deauville et enfin avec Roger Schall. Cette année c’est au tour de Koto Bolofo, originale et talentueux photographe d’origine sud-africaine de rythmer la promenade le long des planches par la rencontre avec un zèbre, des coquillages géants et des images intemporelles.

Exposition de Klavdij Sluban au festival planche(s) contact de Deauville.

Le succès du format XL, les années précédentes, m’a donné l’envie de developper davantage le traitement monumentale de la photographie, ainsi a pris forme la spectaculaire exposition de Klavdij Sluban, avec des tirages de 5 mètres par 4, sur l’allée Lucien Barrière qui relie la ville à la mer. Une quête de l’âme de Deauville, que Sluban guidé par les écrivains qui y ont vécu ou séjournait, traduit en visions poétiques et souvent énigmatiques.

Exposition de Riverboom au festival planche(s) contact de Deauville.

Parmi les autres photographes invités, les Riverboom, sorte de «  bande » qui réunit les très sérieux mais pas toujours Paolo Woods, Gabriele Galimberti, Edoardo Delille et Claude Baechtold, auxquels nous avons proposé d’investir et surprendre la ville de façon ludique. Paris gagné avec « Et au milieu coule le rivière », alias Deauville versus Trouville, qui traite avec humour les clichés de l’une et de l’autre, dans l’idée de désamorcer l’éternelle rivalité entre les deux villes voisines.

Pour les autres photographes invités cette année à Deauville, rendez-vous demain !

https://www.indeauville.fr/festival-planches-contact-2019

INFORMATIONS PRATIQUES

sam19oct(oct 19)10 h 00 min2020dim05jan(jan 5)19 h 00 minFestival PLANCHE(S) CONTACT 2019Festival Planche(s) Contact, 143 Avenue de la République, 14800 Deauville

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La Rédaction
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