Le nouveau Président du musée du Quai Branly qui succède à Stéphane Martin, Emmanuel Kasarhérou est un homme de dialogues au parcours atypique, spécialiste de la culture kanak et le premier calédonien à accéder à un tel poste.
« Interroger la globalité du monde et y discerner les formes d’existence ou de permanence de cultures singulières »
Adjoint au directeur du département du patrimoine et des collections et Responsable de la coordination scientifique du musée du quai Branly depuis 2014, Emmanuel Kasarhérou est l’ancien directeur du musée territorial de Nouvelle-Calédonie, de l’agence pour le développement de la culture kanak (ADCK) et du Centre Culturel Jean-Marie Tjibaou à Nouméa, sa ville natale. Il a été co-commissaire de l’exposition «Kanak, l’art est une parole» présentée au musée du quai Branly – Jacques Chirac en 2014 et à l’origine avec Roger Boulay, ethnologue, spécialiste de la culture océanienne de l’Inventaire des objets dispersés du patrimoine kanak, (actuellement 17 000 objets recensés dans 110 musées internationaux).
L’histoire des collections du musée, le débat sur la restitution des oeuvres et la place de l’art contemporain font partie des priorités qu’il se fixe.
Je l’avais interviewé en octobre 2019 à l’occasion de “20 ans les acquisitions du musée du Quai Branly” qu’il co-signait avec Stéphane Martin. (cf : Rencontre avec Emmanuel Kasarhérou, co-commissaire 20 ans, musée du Quai Branly-Jacques Chirac)
La prochaine exposition “A toi appartient le regard” rassemblera 26 artistes contemporains de 18 pays autour de la question de l’image photographique et filmique. Des artistes aux profils très divers, jeunes et émergents comme Gosette Lubondo (RDC), Lek Kiatsirikajorn (Thaïlande) ou José Luis Cuevas (Mexique), mais aussi de nombreux auteurs majeurs, parmi lesquels Dinh Q. Lê (Vietnam), José Alejandro Restrepo (Colombie), Dayanita Singh (Inde), Sammy Baloji (République démocratique du Congo), Rosângela Rennó (Brésil) ou Brook Andrew (Australie). Au sein d’un parcours s’ouvrant sur l’œuvre spectaculaire du camerounais Samuel Fosso, l’exposition organise des rencontres fécondes entre des œuvres rarement vues en France. Elles évoquent les rapports à l’image, la perception du monde et la représentation de soi (The Black Photo Album / Look at me: 1880-1950 du sud-africain Santu Mofokeng), celle du paysage et des territoires (les travaux de Carlos Garaicoa, Heba Y. Amin, Mario García Torrès) ou la réappropriation du récit historique et politique (The Indian Project: Rebuilding History du mexicain Yoshua Okón).
Le Musée rouvre ses portes au public le 9 juin 2020.
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