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Azimut, une marche photographique de Tendance Floue
U – Rencontre avec Clémentine Semeria, chargée de projet du collectif

Temps de lecture estimé : 4mins

Voici le cinquième et avant dernier volet de notre saga sur l’exposition Azimut, la marche photographique de Tendance Floue, inaugurée le 24 octobre dernier au Musée Nicéphore Niépce de Chalon-sur-Saône. Notre critique Pascal Therme s’est entretenu avec Clémentine Semeria, photo editor et chargée de projet au sein du collectif. Azimut a pris vie au travers de cahiers édités, tous sold out, un livre aux éditions textuels et plusieurs expositions, dont celle présentée dans le cadre des Photaumnales, et celle magistrale, du Musée Niépce.

© Matt Jacob / Tendance Floue

« Quand tant semble avoir été dit sur le paysage français en photographie, de la Mission héliographique [dès 1851] à France Territoire Liquide [2017], Tendance Floue réinvente la méthode et sort des sentiers battus. Libre à chacun de trouver son chemin, au propre comme au figuré. Ou, pourquoi pas, se perdre et se rejoindre pour tracer peu à peu une cartographie instinctive des paysages traversés. Azimut est un regard libre sur le territoire au sens concret du terme, et une exploration d’autant de territoires intimes. Un sillon collectif où s’exprime chaque individualité. »

L’Economie d’Azimut

Clémentine Semeria est chargée de projet au sein de Tendance Floue, telle le cheffe d’orchestre du groupe de photographes dont elle coordonne les différentes réalisations. Ici ce n’est plus 15, mais 31 photographes qu’il faut harmoniser. Au sortir de Korea On/Off, une œuvre collective créée par Tendance Floue à l’occasion de l’Année France-Corée, le projet Azimut est arrivé comme une bouffée d’oxygène, avec des envies de liberté. Azimut se révèle être un véritable retour aux sources au cœur de cette question : « qu’est-ce qu’être photographe ? » Mais au fil du temps, cette marche s’est enrichie de nouvelles idées. Compte tenu de son organisation, sa localisation et son ambition, ce projet devait au départ être peu coûteux, comprenant seulement les défraiements et les hébergements. La vente des 6 carnets ont permis de financer la marche. Le ministère de la culture, la SAIF, ont souhaité prendre part à cette exploration du territoire pour l’ouvrage en attribuant respectivement 10400€ et 7000€ de financement, ensuite rejoint par le laboratoire de post-production La Souris. Enfin, le musée Nicéphore Niépce et les Photaumnales pour la réalisation et la diffusion de l’exposition. Les éditions Textuel se sont également greffées au projet pour la réalisation de l’ouvrage, sorti en octobre dernier.

© Alain Willaume

Une marche libre

Lors de cette marche, qui a duré six mois, les photographes avaient pour mission chaque jour d’envoyer une image et un texte pour un partage immédiat sur Instagram. Clémentine Semeria a ainsi suivi l’évolution de cette marche couvrant 4000 km du territoire national : « Lorsque Bertrand Meunier a quitté Montreuil, on ignorait ce que ça allait donner, on doutait beaucoup des résultats de ce projet, mais une fois que le premier relai s’est effectué, on s’est rendu compte que c’était vraiment parti et que ça avait du sens. »
Les débuts du collectif Tendance Floue remontent à presque trente ans, la structure a beaucoup évolué et est en perpétuelle mutation avec les nouveaux photographes arrivants, mais l’esprit du collectif est profondément libertaire…

ARencontre avec Bertrand Meunier (publié le 3/11/20)
ZInterview des commissaires de l’exposition Anne-Céline Borey et Sylvain Besson (publié le 4/11/20)
IRencontre avec Rencontre avec Léa Habourdin et Marine Lanier (publié le 5/11/20)
MRencontre avec Guillaume Chauvin, Yann Merlin et Yohanne Lamoulère (publié le 6/11/20)
URencontre avec Clémentine Semeria, chargée de projet du collectif (publié le 9/11/20)
TAzimut, le livre aux éditions Textuel (publié le 11/11/20)

INFORMATIONS PRATIQUES

sam24oct(oct 24)9 h 30 min2021mer15sep(sep 15)17 h 45 minAzimut, Une marche photographique du collectif Tendance FloueMusée Nicéphore Niépce, 28 quai des messageries 71100 Chalon-sur-Saône

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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