Les lauréates 2024 des Bourses d’aides à la création du festival ‘Les Femmes s’exposent’ révélées 9 décembre 2024
Masterclass Oeildeep : « Au nom du père », un regard introspectif par Sylvain Renard 13 décembre 2024
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 3) 11 décembre 2024
Masterclass Oeildeep : Softness Will Set You Free, un refuge dans la couleur par Maude Girard 29 novembre 2024
Du côté des galeries : Heidi Bucher, Jacqueline de Jong, Simone Breton & friends, Photo days… 12 décembre 2024
Art Antwerp 2024 : Maurice Verbaet Gallery « Masters of Antwerp », Interview Sibylle Cosyn, directrice 11 décembre 2024
Partager Partager Temps de lecture estimé : 7minsPour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, la directrice de la Galerie Dix9, Hélène Lacharmoise, continue son escapade à Marseille. Après l’exposition de Camille Fallet au Centre Photographique Marseille, elle nous fait visiter l’exposition de l’artiste et réalisatrice franco-algérienne Katia Kameli au FRAC PACA. Intitulée « Elle a allumé le vif du passé », cette monographie est organisée dans le cadre de la Saison Africa 2020 et en partenariat avec Les Rencontres d’Arles. Entrée de l’exposition- plateau 1 Le Frac est ouvert le dimanche, ce qui m’a permis de voir l’exposition personnelle de Katia Kameli, artiste et réalisatrice franco-algérienne que j’admire et dont j’ai présenté quelques œuvres dans La Fabrique du temps, acte 1 et 2. Sa pratique repose sur un minutieux travail de recherche, notamment iconographique, qui me fait penser à l’Atlas mnémosyne d’Aby Warburg (dont j’ai eu le bonheur de voir l’intégralité exposée à Berlin en 2020). A travers l’image, l’artiste cherche la manière dont on regarde l’histoire. Dans ce travail de traductrice où sont mises en question les notions d’original et de copie, Katia Kameli réécrit des récits et ouvre une voie réflexive et génératrice d’un regard critique sur le monde. Au Frac, l’accueil est chaleureux, la scénographie épurée laisse toute leur place aux œuvres face au regard du spectateur. Peut-être un peu froid ? L’exposition se déploie sur deux plateaux, chacun consacré à un projet spécifique. Le plateau 1 présente Le Roman algérien, sous forme d’une installation de trois films, sobre, sans trop d’explications, où le visiteur bien assis face à l’écran, a tout loisir de comprendre le propos. Trois films comme autant de chapîtres d’un projet qui ne cesse de s’enrichir. Et qui soulignent la nécessité d’une relecture constante des archives comme moyen de réactiver le sens de l’Histoire. Plateau 1 – Le roman algérien Le chapitre 1 s’annonce comme la source de ces images sur l’Algérie qui, telles des archives, alimentent le sujet des chapitres suivants. Il se déroule à Alger où l’artiste a depuis longtemps repéré un kiosque nomade rue Larbi Ben M’Hidi, toujours trés fréquenté par un public local des plus variés. Ce kiosque est tenu par Farouk Azzoug et son fils qui inlassablement, chaque jour, installent et affichent de façon aléatoire des cartes postales pas chères, où les gens peuvent rester une seconde ou des heures à regarder une image.Découverte? Souvenir ? Nostalgie ? Le travail de mémoire sur l’histoire de l’Algérie commence ici. Cette prolifération éclectique d’images illustre des aspects de l’histoire pré-coloniale, coloniale et post-coloniale et autorise beaucoup d’associations. Katia Kaméli a elle-même composé une série photographique (non montrée ici) à partir de ces cartes postales : à travers un tissage complexe de clichés qui petit à petit recouvrent des manuels scolaires algériens, Soyez les bienvenus* offre une lecture dynamique faisant circuler le regard sur l’écriture de l’Histoire et le rôle des images dans la fabrication d’un récit national. *Soyez les bienvenus est une formule de politesse bien connue des Algériens qui rappelle ironiquement la violente colonisation française lors du débarquement en 1830. Le kiosque – extrait du Roman algérien, chapitre 1 Car ces cartes postales sont bien des images en attente de sens dans la constitution d’un récit. Le deuxième chapitre est ainsi construit comme une mise en abîme. Katia Kameli filme Marie-José Mondzain, philosophe des images elle-même née en Algérie, qui observe et commente les images du kiosque en tant que matière visuelle. Dans un second temps on la voit assise à son bureau face à une tablette, où elle analyse « l’invu » que sont les rushes collectés au cours du premier chapitre. Dans son livre L’image peut-elle tuer, la philosophe définit l‘invu comme « ce qui est en attente de sens dans le débat d’une communauté », une sorte d’archive non exploitée qui attend le regard pour se déployer. Le Roman algérien, chapitre 2image extraite de Le Roman Algérien – Chapitre 2, 2019, Vidéo HD© Katia Kameli, ADAGP, Paris, 2020. Dans le chapitre 3, la trame narrative devient plus complexe. S’y croisent acteurs du passé, du présent et de l’avenir. Des images d’archives s‘entremêlent à des relectures contemporaines et des présences manifestes de l’actualité. Marie José Mondzain pénètre l’image pour en déceler le signifiant dans la constitution d’un roman national et familial. Apparaissent des mémoires occultées, telles les images des manifestations politiques du Hirak en 2019 qui ont conduit Bouteflika à démissionner, ou des séquences du film « La Noubz des Femmes du mont Chernoua » tourné après la décolonisation par le réalisateur Assia Djebar. Interviennent aussi d’autres figures témoins telles la photographe-reporter Louiza Ammi pour parler de la décennie noire dont il ne reste pas de trace iconographique. Katia Kameli, image extraite de Le Roman Algérien – Chapitre 3, 2019, Vidéo HD, 45 min.© Katia Kameli, ADAGP, Paris, 2020. Vue d’installation, plateau 2 Sur le plateau 2, Katia Kameli présente Streams of stories, une installation nourrie de ses recherches sur les sources multiples et croisées qui ont pu nourrir les Fables de La Fontaine. La sobriété de la présentation peut paraitre un peu froide sur ce vaste plateau, très différente de la scénographie conçue pour la Biennale de Rabat où fut présenté le projet en 2019. On y retrouve néanmoins cette unité née de ce fond vert très particulier voulu par l’artiste , presque une signature. Vue d’installation, plateau 2 Des fac similés de manuscrits originaux illustrent les différents jalons historiques des fables : l’Inde d’abord, puis l’Iran, le Maroc et enfin la France. L’accent est mis sur le Kalîla wa Dimna, l’un des textes les plus connus de la littérature arabe médiévale et l’un des plus illustrés du monde islamique. Deux vidéos mettent en scène la comédienne Clara Chabalier qui incarne une conteuse et le médecin Borzouyeh, premier traducteur du sanskrit vers le pahlavi du Pañchatantra (un recueil de contes dont serait issu le Kalîla wa Dimna). L’exposition monographique au FRAC PACA est organisée dans le cadre de la Saison Africa 2020 et en partenariat avec Les Rencontres d’Arles. Commissariat de Eva Barois De Caevel. Exposition ouverte jusqu’au 19 sept 2021 https://www.frac-provence-alpes-cotedazur.org/Katia-Kameli Plateau 2 – vue d’installation Viennent en fin de parcours les œuvres plastiques de Katia Kaméli (montrées lors de l’exposition « La Fabrique du Temps » à la Galerie Dix9) : des collages combinant des iconographies issues de différentes versions d’une même fable, dont l’artiste souligne l’intertextualité par des interventions de dorure à la feuille. Plateau 2 – vue d’installation Katia Kameli, Les Animaux malades de la Peste ; La Tortue et les deux canards, 2016, impression fine art et dorure à l’or 22 carat sur papier Bamboo. 49,5 x 45,5 (encadré) © Katia Kameli, ADAGP, Paris, 2020. Crédit photo : Aurélien Mole. INFORMATIONS PRATIQUES FRAC PACA20 Bd de Dunkerque 13002 Marseille jeu20mai(mai 20)11 h 00 mindim19sep(sep 19)18 h 00 minElle a allumé le vif du passéKatia KameliFRAC PACA, 20 Bd de Dunkerque 13002 Marseille Détail de l'événementElle a allumé le vif du passé est une exposition monographique, dans le cadre du Focus Femmes de la Saison Africa2020, de l’artiste et réalisatrice franco-algérienne Katia Kameli. La pratique Détail de l'événement Elle a allumé le vif du passé est une exposition monographique, dans le cadre du Focus Femmes de la Saison Africa2020, de l’artiste et réalisatrice franco-algérienne Katia Kameli. La pratique de Katia Kameli se fonde sur une démarche de recherche : le fait historique et culturel alimente les formes de son imaginaire plastique et poétique. Dans le cadre de cette Saison panafricaine dédiée à présenter le point de vue de la société civile africaine du continent et de sa diaspora, il semblait nécessaire, et plus encore à Marseille, de partager l’œuvre d’une artiste qui se consacre à l’écriture visuelle de l’histoire algérienne, en France et en Algérie, depuis déjà deux décennies. Au plateau 1, Katia Kameli présente pour la première fois en France, sous la forme d’une installation inédite, une trilogie de films, Le Roman algérien, pensée comme une immersion dans l’histoire algérienne et dans la mémoire des hommes et des femmes au travers d’une collection d’images et de documents. Le chapitre 1 se déroule rue Larbi Ben M’Hidi, à Alger, où Farouk Azzoug et son fils tiennent un kiosque nomade où sont vendues des images, sous forme notamment de cartes postales. Cette collection éclectique, apparemment classée aléatoirement, qui illustre des aspects de l’histoire pré-coloniale, coloniale et post-coloniale, autorise beaucoup d’associations. Dans le deuxième chapitre, la philosophe des images Marie-José Mondzain nous offre une relecture du chapitre 1 du Roman algérien, puis observe et analyse une autre matière visuelle, celle des rushes collectés au cours du tournage du premier chapitre. Née en Algérie, Mondzain s’intéresse à cette matière comme à ce qui est en attente de sens dans le débat de la communauté. Dans le chapitre 3, elle pénètre l’image : fidèle à son approche critique, elle s’efforce de déceler le signifiant dans ses premières tentatives avortées d’accéder aux iconographies d’un roman national et familial. Les manifestations du Hirak apparaissent en contrepoint des investigations menées tout au long du film. Plusieurs figures se croisent : la photographe-reporter Louiza Ammi, la romancière et réalisatrice Assia Djebar. Ce sont des mots d’Assia Djebar qui donnent aussi leur titre à l’exposition. L’exposition se poursuit au plateau 2 avec l’installation Stream of stories conçue spécifiquement pour l’espace du Frac. Stream of stories est une exploration des origines orientales des fables de Jean de La Fontaine, qui commence en Inde et se poursuit en Iran et au Maroc pour finir en France. Le dispositif comprend des vidéos, des fac-similés de manuscrits originaux qui représentent différents jalons historiques des fables, du Pañchatantra aux Fables de La Fontaine, ainsi que des sérigraphies et collages numériques. Les deux derniers chapitres vidéo de Stream of stories poursuivent les recherches engagées dans les volets précédents autour des origines et des évolutions du Kalîla wa Dimna, l’un des textes les plus connus de la littérature arabe médiévale et l’un des plus illustrés du monde islamique. Ils mettent en scène la comédienne Clara Chabalier qui incarne à la fois une conteuse et le médecin Borzouyeh, premier traducteur du sanskrit vers le pahlavi du Pañchatantra (un recueil de contes et de fables dont serait issu le Kalîla wa Dimna). En réponse à l’invitation de la commissaire générale de la Saison, l’exposition propose un regard africain, et plus précisément nord-africain et algérien, sur la constitution de grands récits du continent et sur leur circulation internationale, mais aussi sur l’écriture de l’histoire algérienne. L’œuvre de Katia Kameli pose spécifiquement la question de la place des femmes au sein de ces histoires et de cette histoire, et se préoccupe de leur statut d’autrices, de créatrices, de témoins, ou de commentatrices. L’exposition espère aussi réagir aux cinq grands thèmes de la Saison — oralité augmentée, économie et fabulation, archivage d’histoires imaginaires, fictions et mouvements (non) autorisés et systèmes de désobéissance — en déployant ainsi à Marseille les films de Katia Kameli, traversés par l’ensemble de ces questions. Eva Barois De Caevel, commissaire de l’exposition Katia Kameli, image extraite de Le Roman Algérien – Chapitre 3, 2019, Vidéo HD, 45 min. © Katia Kameli, ADAGP, Paris, 2020. DatesMai 20 (Jeudi) 22 h 00 min - Septembre 19 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00) LieuFRAC PACA20 Bd de Dunkerque 13002 Marseille FRAC PACA20 Bd de Dunkerque 13002 MarseilleDu mardi au samedi de 11h à 18h, dimanche de 14h à 18h (entrée gratuite). Un vendredi par mois : nocturne gratuite de 18h à 21h. Get Directions CalendrierGoogleCal Favori0
Interview Guillaume Piens, Art Paris Art Fair, Grand Palais Ephémère : un alignement des planètes au sein d’un renouveau parisien sans précédent !
L'Interview Fermeture de la Galerie Le Réverbère : Rencontre avec Baudoin Lotin Après une annonce abrupte au début de l’été de l’arrêt de la galerie Le Réverbère après 43 ans d’activité, nous avons décidé ...
L'Invité·e La Playlist d’Aurélie Voltz Pour clore l’année 2024, notre invitée de la semaine, Aurélie Voltz – directrice du musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne Métropole, ...
L'Invité·e Carte blanche à Aurélie Voltz : Alain Kirili, Défi de l’apesanteur Pour sa troisième carte blanche, notre invitée de la semaine, Aurélie Voltz – directrice du musée d’art moderne et contemporain de Saint-Etienne ...
Les lauréates 2024 des Bourses d’aides à la création du festival ‘Les Femmes s’exposent’ révélées 9 décembre 2024
Masterclass Oeildeep : « Au nom du père », un regard introspectif par Sylvain Renard 13 décembre 2024
Dernier chapitre d’une trilogie familiale, le photographe Pierre-Elie de Pibrac en Israël (Episode 3) 11 décembre 2024
Masterclass Oeildeep : Softness Will Set You Free, un refuge dans la couleur par Maude Girard 29 novembre 2024
Du côté des galeries : Heidi Bucher, Jacqueline de Jong, Simone Breton & friends, Photo days… 12 décembre 2024
Art Antwerp 2024 : Maurice Verbaet Gallery « Masters of Antwerp », Interview Sibylle Cosyn, directrice 11 décembre 2024