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Cinq histoires de famille
Entretien avec Laure Vasconi

Temps de lecture estimé : 4mins

Le 6 avril, l’Hôtel de Sauroy accueille cinq femmes photographes autour d’une thématique commune, celle des histoires de famille. Une exposition intitulée « Cinq histoires de famille » réunissant cinq auteures éditées par les éditions Filigranes. À cette occasion, 9 Lives magazine vous propose – tout au long de cette semaine – de rencontrer chacune des artistes exposées et de plonger dans leurs histoires familiales respectives. Aujourd’hui, c’est la photographe française Laure Vasconi qui nous présente sa série « L’Après Jour ». Un journal photographique au croisement du réel, de l’intime et de la fiction…

Quelle est votre première rencontre avec la photographie ?

Il y a eu plusieurs rencontres autour des arts en général très tôt.
L’environnement familial était porté sur les arts et les artistes; la musique pour ma part, la danse pour ma soeur, sur les oeuvres et les chantiers le we avec un père architecte, ce qui développe un certain sens de l’espace et de la lumière et qui inconsciemment m’ont formés. Mes premières photographies sont d’ailleurs des photographies d’architecture Noir et Blanc réalisées au Rolleiflex au format carré 6×6.

Dans quel contexte et comment avez-vous décidé d’entamer cette série ?

L’Après Jour est un retour sur 20 ans d’archives. Rassemblées dans ce livre, beaucoup de séries s’y croisent. Elles traversent l’intime et le monde et sont assemblées ici avec l’idée d’un retour sur images qui se sont fabriquées sur le long terme, l’intime y est intrinsèquement lié. Le livre était donc l’espace idéal pour travailler avec Nicolas Rouvière sur la conception graphique d’un objet éditorial et pour l’investir « librement ».
Leonard at Home est une série réalisée dans un temps très court, celui du confinement (Mars-Mai 2020). Cette série s’est faite spontanément pendant cette période si « extra- ordinaire ».
Une image par jour avec mon fils Leonard tel un dialogue face à ses questions et au temps suspendu à l’intérieur de la maison.
Tantôt caché, tantôt en super héros, ce dialogue photographique nous a permis d’improviser des réponses face à cette situation si irréelle et abstraite…

Comment avez-vous décidé de traiter ce sujet ?

Dans les deux cas, le livre est le support de ces deux récits.
Pour l’Après Jour, n’ayant travaillé que sur la mise en page et l’enchaînement du récit pour l’impression du livre, j’ai repris les macules que j’ai scannées et que je dispose en collage mural.
Pour Leonard at Home, une image par jour postée en temps réel a finalement construit la série de manière chronologique que l’on a ensuite mise en page avec jessica Zanardi (FouinZanardi Studio).

En abordant le thème de la famille dans votre série, pensez-vous que la photographie joue un rôle de thérapie ?

La photographie peut jouer un rôle de thérapie avec beaucoup de thématiques et le thème de la famille, en ce qui me concerne est toujours en filigranes dans mes sujets;
de l’architecture en passant par le voyage ou encore les derniers travaux de collecte de récits et d’images auprès des familles restituée sous forme de journaux, Cité(s) dans le Texte I et II
(mission France(s) Territoire Liquide et résidence à Aulnay-sous-Bois). A travers la thématique de la famille ou de l’album de famille, tous les sujets sont abordés, qu’ils soient intimes ou politiques…
J’en reviens à la notion de l’intime et du monde.

Hormis la thématique, y a t-il un lien qui vous rassemble toutes les cinq ?

A travers cette thématique qui ici nous rassemble, on perçoit d’innombrables possibilités de parler de l’universel, chacune avec son écriture qui peut refléter sa propre écriture photographique mais sans nous y enfermer. Je crois qu’il est intéressant de décrypter ici l’idée d’une tentative de récits différents qui s’assemblent et cohabitent et c’est tout l’intérêt de cette exposition.
En ce qui me concerne et ce qui me motive à participer, c’est d’imaginer une séquence ou un geste en rapport à cette idée de montrer ensemble sur un même sujet et autour d’un livre de chez Filigranes.
Une carte blanche qui offre la possibilité à chacune de répondre librement. J’y présente pour ma part deux séries distinctes et liées à la fois, et j’adapte un dispositif en lien avec le sujet et son support, le livre.

INFORMATIONS PRATIQUES

mer06avr(avr 6)15 h 00 mindim17(avr 17)20 h 00 minCinq histoires de famillecinq regards — cinq artistesHotel de Sauroy, 58 Rue Charlot 75003 Paris

Par Monts et Vallons
L’après Jour
laure Vasconi
Édition Filigranes
Sortie en février 2020
16 x 26 cm, 180 pages
ISBN : 978-2-35046-489-3
25€
https://www.filigranes.com/livre/lapres-jour/

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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