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Partager Partager Temps de lecture estimé : 8minsPour sa seconde carte blanche, la commissaire invitée du festival L’Été Photographique de Lectoure, Émilie Flory poursuit la présentation de cette édition 2022 avec une déambulation au sein des quatre lieux qui présentent l’ensemble des expositions. La programmation a été pensée comme une seule et mêmes grande exposition construite en cinq environnement dans quatre lieux de la ville. Aujourd’hui, Émilie nous propose une visite guidée… Pour cette troisième journée, je propose une déambulation dans les expositions de L’été photographique dont j’ai présenté la philosophie générale hier. Il m’a plu de penser un parcours ouvert dans les 4 lieux de la ville, et de faire des réponses entre certaines œuvres et certains propos d’artiste d’un lieu à l’autre. Il ne s’agit pas de 4 (même 5 expositions car l’école Bladé est divisée en 2 espaces) mais d’une seule exposition construite en 5 environnements complémentaires, sur 4 lieux différents : le CAPL, La Cerisaie, La Halle aux grains et l’école Jean-François Bladé. Vue de l’exposition au CAPL, Étienne Courtois et William Wegman. Photo : CAPL, Marine Segond Vue de l’exposition au CAPL, Ouka Leele, Marie Losier et William Wegman. Photo : CAPL, Marine Segond Vue de l’exposition au CAPL, Marie Losier installation Eat My MakeUp © l’artiste courtesy galerie Anne Barrault, Paris. Photo : CAPL, Marine Segond Vue de l’exposition au CAPL, Marie Losier installation Eat My MakeUp © l’artiste courtesy galerie Anne Barrault, Paris. Photo : CAPL, Marine Segond Vue de l’expositionau CAPL, Alexey Shlyk, série The Appleseed Necklace, 2016-2020 © et photo : l’artiste Vue de l’exposition au CAPL, Louis Dassé, William Wegman et A+B Blume Au Centre d’art et de photographie, j’ai tricoté l’exposition à partir d’un ensemble de vidéos et de photographies de William Wegman des années 1960-1980 et des polyptyques du couple Anna et Bernhard Blume. D’autres figures importantes comme Robert Breer, Ouka Leele et Ian Wilson me semblaient indispensables dans ce qu’ils représentent dans l’histoire de l’art contemporain, les références aussi à leur pratique par rapport au contexte historico-politique de leur pays respectifs. Et forcément, mettre en regard ces œuvres « historiques » avec celles d’une jeune génération, qui s’interroge et s’engage aujourd’hui. Ils sont allemand, américain, bélarus, belge, espagnol et français, nés entre 1937 et 1990 ; leurs œuvres participent à une même vision dans une filiation à l’amusement, l’absurde et l’utilisation de l’humour pour évoquer ou détourner la gravité du monde. Vue de l’exposition à l’école Bladé. Installation Seeing is Believing de Philippe Braquenier et David De Beyter, 2022 © les artistes, courtesy The Ravenstijn Gallery, Amsterdam & galerie Bacqueville, Lille. Photo : Romain Darnaud Vue de l’exposition à l’école Bladé. Installation Seeing is Believing de Philippe Braquenier et David De Beyter, 2022 © les artistes, courtesy The Ravenstijn Gallery, Amsterdam & galerie Bacqueville, Lille. Photo : Romain Darnaud Vue de l’exposition à l’école Bladé. Installation Têtes, 2021 d’Anne-Charlotte Finel © l’artiste, courtesy galerie Jousse Enteprise, Paris. Photo : CAPL, Marine Segond Quatre artistes investissent l’ancienne école Jean-François Bladé. À l’étage, la tête tournée vers les cieux, Seeing Is Believing fait dialoguer la série Earth Not A Globe de Philippe Braquenier aux images de The Skeptics de David De Beyter. Nous avons tous les trois créé un espace spécifique pour le festival qui interpelle les pseudosciences et leurs adeptes. Cette proposition joue du trouble et des doutes, de l’histoire et des réalités de deux communautés, les platistes qui croient la terre plate et les ufologues, spécialistes des ovnis. En s’appuyant sur les corrélations entre les deux communautés d’apparence scientifique, cette nouvelle entité qu’est l’exposition mêle sciemment et pour le première fois les œuvres de ces deux artistes sans franche distinction. Au rez-de-chaussée, la série La Noche en Balde de Miguel Ángel Tornero (également présent à La Halle aux grains) et le travail d’Anne-Charlotte Finel ramènent sur terre. Les œuvres de ce second binôme invitent à une promenade plus sombre, un cheminement nocturne investi de paysages, de lisières et d’entre-deux. Vue de l’exposition à La Halle aux grains, Valérie du Chéné et David Coste. © les artistes, pour la peinture murale de du chêne collection Les Abattoirs, Toulouse. Photo : CAPL, Marine Segond Vue de l’exposition à La Halle aux grains, Miguel Ángel Tornero, installation La Tierra Inculta, 2016-2022 © l’artiste courtesy Juan Silio galería, Madrid Photo : Miguel Ángel Tornero Vue de l’exposition à La Halle aux grains, Nicolás Combarro et David Coste. © les artistes Photo : CAPL, Marine Segond Vue de l’exposition à La Halle aux grains, Thorsten Brinkmann, installation La Vie en RoseRock © l’artiste, courtesy Hopstreet gallery, Bruxelles. Photo : CAPL, Marine Segond À la Halle aux grains, je me suis amusée (c’est important de s’amuser dans son travail) à penser une boîte dans la boîte. Il est question de chemins et de cabanes, de lieux-dits, d’auto-constructions, d’abris, de refuges et d’utopies. Tourner autour d’une boîte avec les imaginaires de Valérie du Chéné, Nicolás Combarro, David Coste et Miguel Ángel Tornero qui posent des extérieurs comme des décors — et y entrer. Entrer dans la boîte et sauter dans La Vie en RoseRock de Thorsten Brinkmann, comme saute expressément le lapin blanc d’un monde à l’autre. Plonger à l’intérieur et découvrir valser Richard Wagner et ses personnages, un presse-agrume, Les Monty Python, un dragon, Superman, un négligé rose, Dark Vador et DADA. Soyez prêts ! Vue de l’exposition à La Cerisaie, installation Microfilms de France Dubois, 2022 © l’artiste Photo : ÉF Vue de l’exposition à La Cerisaie, installation Microfilms de France Dubois, 2022 © l’artiste Photo : ÉF À La Cerisaie, France Dubois présente pour la première fois l’œuvre immersive Microfilms, installation lumineuse qui reprend le principe de la projection cinématographique et invite le visiteur à se laisser porter. La lumière et les surfaces éclairées deviennent le support de projection des images mentales de chacun, elles reflètent les couleurs et les intensités de films oubliés, revus ou rêvés. Dans le prolongement de sa production d’images et toujours avec un lien fort avec le cinéma elle conçoit et développe un travail d’installations intégrées dans l’architecture et les espaces urbains. À partir de sa connaissance de l’image et de ses composantes physiques, elle explore notamment les nombreuses possibilités offertes par la lumière en tant que médium artistique. Ces œuvres sont réalisées selon des processus de production et de présentation expérimentaux qui entrent en résonance avec le contexte : projection vidéo, peinture murale ou installation lumineuse sur mesure s’inscrivent dans l’espace d’intervention. À cette fin, l’artiste recourt notamment aux technologies numériques, non seulement comme support technique mais aussi en tant qu’outil de création. Je suis ravie que nous ayons pu co-produire ce nouveau projet, qui investit incroyablement cet espace. Les habitués du festival découvriront ce lieu emblématique de l’été photo comme ils ne l’ont jamais vu. Cette édition a été conçue grâce à la grande confiance et à l’énergie des artistes invités et le support des partenaires artistiques variés avec lesquels je travaille depuis de nombreuses années : le CNAP, Frac Normandie (Caen), galerie Françoise Paviot (Paris), The Ravestijn Gallery (Amsterdam, NL), la région Wallonie-Bruxelles, Wallonie Bruxelles International, Hopstreet gallery (Bruxelles), Anita Beckers Gallery (Frankfurt/Main), Goethe Institute (Toulouse), AC/E Acción Cultural Española (Madrid), galerie Cédric Bacqueville (Lille – Oost-Souburg, NL), Jousse-entreprise (Paris), CA2M (Mostoles), galerie Anne Barrault (Paris), Les Abattoirs (Toulouse), Juan Silio galería (Madrid), Frac-Artothèque Nouvelle-Aquitaine (Limoges), galerie Georges-Philippe & Nathalie Vallois (Paris), Studio Wegman (NY, USA), galerie Jan Mot (Bruxelles), gb agency (Paris) et des collectionneurs privés. Avec l’aide du laboratoire Photon, du centre d’art Le BBB (Toulouse) et Le printemps de septembre (Toulouse) INFORMATIONS PRATIQUES Centre d’art et de photographie de LectoureMaison de Saint-Louis, 8 cours Gambetta, 32700 Lectoure sam16jul(jul 16)15 h 00 mindim18sep(sep 18)19 h 00 minL’Été photographique de Lectoure 2022Faire flamboyer l’avenirCentre d’art et de photographie de Lectoure, Maison de Saint-Louis, 8 cours Gambetta, 32700 Lectoure Détail de l'événementLe festival L’été photographique est un temps fort incontournable de la programmation annuelle du Centre d’art et de photographie de Lectoure qui œuvre au quotidien, dans le Gers en Occitanie, Détail de l'événement Le festival L’été photographique est un temps fort incontournable de la programmation annuelle du Centre d’art et de photographie de Lectoure qui œuvre au quotidien, dans le Gers en Occitanie, pour créer, partager un projet artistique et participer à la dynamique culturelle de ce territoire rural, dans un souci permanent de grande exigence artistique. Chaque année, ce rendez-vous estival, déployé dans plusieurs lieux emblématiques du patrimoine lectourois invite les visiteurs à découvrir des expositions temporaires et des événements ponctuels dans des lieux atypiques, véritables catalyseurs de créativité, terrain d’observation, d’expérimentation et de partage pour les artistes, les équipes et les visiteurs. Accueillir de nouvelles écritures curatoriales, diversifier les formes et les formats d’exposition, explorer des partenariats inédits participe à la vitalité d’un centre d’art. C’est à ce titre que j’ai souhaité cette année apporter un souffle neuf à L’été photographique en invitant la critique et commissaire d’exposition indépendante Émilie Flory. Tête chercheuse et voyageuse, Émilie Flory ne badine pas avec l’humour et a « carte blanche» pour concevoir la programmation artistique de l’édition 2022 du festival. Son projet nous entraîne dans une authentique aventure et délivre une édition tout à la fois acérée et enchanteresse, une édition 2022 qui déride, qui interpelle, surprend, dénonce et expérimente. – Marie-Frédérique Hallin Directrice du Centre d’art et de photographie de Lectoure L’édition 2022 Faire flamboyer l’avenir¹ Le monde comme une petite boule de cristal, tourne sur un torchon d’aspect métallique. Si tu as grandi et que tu es encore enfant, tu l’as, maintenant, dans tes mains. Mais si tu t’es forcé à grandir, en oubliant ton enfance, le monde se retrouve à tes pieds, languit entre tes mains, tremble devant tes yeux, explose avec tes pensées, et fait pleuvoir tes malheurs amers.² Pour L’été photographique 2022, alors qu’une guerre aux portes de l’Europe vient s’ajouter à un contexte de pandémie mondiale, j’ai tenu à axer mon projet autour d’artistes dont le travail questionne la construction des mondes. Depuis toujours, les artistes ont su utiliser l’humour et l’absurde, faire des pas de côté pour parler de la réalité, se décaler et user de l’élan vital du rire pour supporter l’insupportable. Créer et détourner pour donner à penser. Ils construisent des mondes d’un point de vue politique, enfantin, architectural, utopique, fantasque, imaginaire. Leurs œuvres traitent de gravité et d’espoir, elles permettent de s’extraire, de rire et de rêver, de continuer à avancer. À la longue, la vie sans utopie devient irrespirable, pour la multitude du moins : sous peine de se pétrifier, il faut au monde un délire neuf.³ Il faut un délire neuf, celui de la Movida que la jeunesse madrilène a composé et bâti au sortir du franquisme, celui aussi des performances qui flirtent avec le nonsense en pleine guerre du Vietnam, des interventions minimales et conceptuelles quand l’apartheid ronge l’Afrique du Sud. Il faut aussi la joie, la liberté et la puissance de la photographie conceptuelle et performative des années 60-70. Elle marque l’entrée de ce medium dans l’art contemporain par ceux qui étaient enfants en 39-45. Les œuvres de ces artistes — déjà ancrés dans une histoire mondiale de l’art contemporain — dialoguent ici avec une jeune génération allemande, belge, espagnole et française. Plus sombres, ces derniers oscillent, leurs œuvres conservent cette double lecture, un peu plus grinçante. Certains embrassent, comme leurs aînés, la respiration qu’offrent les contre-cultures et la science-fiction. Ils travaillent, forment une communauté de pensées au délire commun. Ils revisitent les symboles historiques, pointent la ville contemporaine utopique et déchue, l’inventivité des survivants de conflits soumis aux dictatures, s’intéressent aux pseudosciences qui adoubent les communautés « platistes » et « ufologues », interpellent les passages entre réalité et fiction, jouent du quotidien, des objets, des espaces. Ainsi, pour cette nouvelle édition de L’été photographique de Lectoure, la nécessité de construire des mondes revêt différentes formes, en différents lieux de la ville. Une utopie est un berceau4, conservons des yeux d’enfants, continuons à écouter les poètes et faisons flamboyer l’avenir ! – Émilie Flory Madrid, mars 2022 1. et 4. Victor Hugo, La Fonction du poète in Les Rayons et les Ombres, 1840 2. Ouka Leele, Naturaleza viva, naturaleza muerta, Arnao Ed., 1986 3. Emil Michel Cioran, Histoire et utopie, 1960 Avec : Anna et Bernhard Blume, Philippe Braquenier et David De Beyter, Thorsten Brinkmann, Valérie du Chéné, Nicolás Combarro, David Coste, Étienne Courtois, Louis Dassé, France Dubois, Anne-Charlotte Finel, Ouka Leele, Marie Losier, Annabelle Milon, Alexey Shlyk, Miguel Ángel Tornero, William Wegman, William Wegman et Robert Breer, Ian Wilson. Commissariat : Émilie Flory Photo : Philippe Braquenier, Jerry, série Earth Not A Globe, 2016-2021 © Philippe Braquenier – courtoisie galerie The Ravestijn, Amsterdam DatesJuillet 16 (Samedi) 2 h 00 min - Septembre 18 (Dimanche) 6 h 00 min(GMT-11:00) LieuCentre d’art et de photographie de LectoureMaison de Saint-Louis, 8 cours Gambetta, 32700 Lectoure Centre d’art et de photographie de LectoureMaison de Saint-Louis, 8 cours Gambetta, 32700 LectoureDurant les expositions (d’octobre à juin) : du mercredi à dimanche, de 14h à 18h | Durant les résidences (d’octobre à juin) : du mercredi au vendredi, de 14h à 18h. Durant l’Été photographique : tous les jours de 14h à 19h Get Directions CalendrierGoogleCal Ouvert tous les jours de 14h à 19h, fermé le mardi. Nocturne jusqu’à 21 heures à la Halle aux grains le lundi ! Découvrir les expositions : Les expositions Voir programmation du Centre d’art et de photographie de Lectoure Sites des artistes Philippe Braquenier https://philippebraquenier.com/ David De Beyter https://www.daviddebeyter.com/ Thorsten Brinkmann https://thorstenbrinkmann.com/ Nicolás Combarro https://nicolascombarro.com/ David Coste https://davidcoste.com/ Étienne Courtois https://etiennecourtois.com/ Louis Dassé https://www.louisdasse.fr/ France Dubois http://www.francedubois.org/fr/ Valérie du Chéné https://www.valerieduchene.com/ Anne-Charlotte Finel http://www.annecharlottefinel.com/ Marie Losier https://marielosier.net/ Annabelle Milon https://annabellemilon.com/ Alexey Shlyk https://www.alexeyshlyk.com/ Miguel Ángel Tornero https://www.miguelangeltornero.com/ William Wegman https://williamwegman.com/ Favori0
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