Carte blanche à Didier Mandart : De la proximité avec le·s public·s

Pour sa quatrième et dernière carte blanche, le gérant et fondateur de la galerie L’Angle, située à Hendaye (64), Didier Mandart, souhaite souligner le rôle des galeries qui permet, en complément d’autres supports, de faciliter la diffusion des œuvres d’auteurs. Et rappeler l’importance d’offrir au·x public·s des lieux physiques et accessibles consacrés à l’art, en particulier aujourd’hui, dans un espace public de plus en plus standardisé, voire déserté des spectateurs potentiels de la culture.

Pour cette dernière carte blanche, je tiens tout d’abord à remercier comme il se doit Ericka Weidmann de son invitation dans 9 Lives magazine et à saluer son engagement envers la photographie. Toute initiative de cette qualité envers le médium et son public, m’apparaît estimable et des plus utiles.

Et justement, pour clore la semaine, je souhaite souligner ici le rôle des galeries tout aussi complémentaire et salutaire que celui d’autres supports, pour faciliter la diffusion des œuvres d’auteurs. Et rappeler le bénéfice qu’apporte à la communauté la présence de ces lieux physiques et accessibles consacrés à l’art, en particulier aujourd’hui, dans un espace public de plus en plus standardisé, voire déserté des spectateurs potentiels de la culture.
À noter que d’autres événements tels que les expositions hors les murs ou les festivals, apportent avantageusement « leur pierre à l’édifice », du moment qu’ils sont bien conçus et suffisamment soutenus. Par bonheur, ils sont de plus en plus nombreux dans le paysage de la photographie.

Vernissage de L’artiste Fabrice Domenet  » VERS L INTÉRIEUR » à la galerie d’art photographique L’Angle. le 25 septembre 2018 à Hendaye au Pays Basque
Hendaye, Pays Basque, Nouvelle Aquitaine, Pyrénées Atlantiques, Sud Ouest, France, Europe.

Comme nous l’avons vu dans les cartes blanches précédentes -les miennes et celles de mes collègues-, sur le « terrain » de la photographie, tout ou presque, est affaire de passion. Néanmoins, cette passion n’a de réel intérêt que si elle est partagée avec le plus grand nombre. Or, au cœur des réflexions enthousiastes du « petit monde » de la photographie d’auteur, il faut admettre que trop souvent, la question du public est la grande absente des conversations d’experts. Qui est-il, où est-il, que fait-il ? Des questions que pour ma part, en tant que galeriste, je ne manque pas de me poser… Ce « Il » étant entendu comme la somme d’un public pluriel rassemblant plusieurs notions de catégorisation : genre, typologie, etc. qu’il me semblerait intéressant d’analyser précisément.
De l’importance de la proximité avec l·es public·s afin de conserver, voire d’élargir et d’améliorer, son attachement à la culture, et que ce lien ne se rompt pas « sur la voie » des évolutions de notre société.

On me dit parfois (assez fréquemment, en fait) que la chose est curieuse et qu’il faut probablement être un peu fou (inconscient ?) pour faire vivre une galerie à Hendaye, dans ce « petit coin de France » aussi fréquenté par les touristes soit-il. Sous-entendu : Quel peut être l’intérêt d’un lieu tellement éloigné de la capitale et de ses belles galeries, là où pour certains, il ne fait aucun doute que « tout se fait » en matière de riche création, et où pour le moins, tout se dit et se décide en matière de photographie ?

Je réponds alors d’un large sourire en acquiesçant pour ce qui est des difficultés certaines liées à cet isolement. Mais surtout, en confirmant qu’à L’ANGLE, s’il y est certes plus discret qu’à Paris, le public répond tout de même bien présent. Je peux témoigner, les artistes également, du plaisir inaltérable procuré par nos échanges avec les spectateurs face aux œuvres qui sont exposées, que ces derniers soient très connaisseurs ou quand bien même, incultes en matière d’art ou de photographie. Sans parler de la satisfaction non moins excitante de convertir un primo-acquéreur au plaisir d’entamer une collection.

Soit autant de situations heureuses liées à la relation directe avec le public, comme il est, et là où il se trouve sur le territoire. Les portes de la galerie sont pour cela toujours ouvertes (au sens propre comme au figuré) afin de provoquer la rencontre, créer la surprise et partager les émotions !

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