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Carte blanche à Ivane Thieullent : Lola Guererra, Delights in my Garden

Temps de lecture estimé : 3mins

Il me tient particulièrement à cœur de vous présenter le travail de Lola Guererra avec qui j’entretiens depuis plusieurs années une relation professionnelle de qualité qu’il s’agisse d’un engagement en banque d’image pour VOZ’Image ou en Galerie d’art pour VOZ’galerie. En effet dans mon métier j’attache beaucoup d’importance à la relation humaine. Lola nous a offert depuis toujours une collaboration basée sur la fidélité, la confiance, la loyauté, le professionnalisme en plus d’un émerveillement par son travail photographique admirable et sans cesse renouvelé qui mérite un focus.

On l’aura bien compris en regardant l’ensemble de son travail qui ne laisse personne indifférent, Lola Guerrera est une écologiste convaincue et convaincante. Artiste pluridisciplinaire, elle manie les matières et les médium avec tant de dextérité qu’on la croirait multiple.

Delights in my garden appartient à ce genre d’œuvres qui ne supporterait pas un « isme » pour en décrire le mouvement d’appartenance. L’artiste use ici de la simplicité des matériaux que sont le fil et le papier pour des installations aériennes qui touche au sublime tant elles deviennent irréel de légèreté mais bien ancrée dans une nature paysagère.

Au delà de son évident message environnemental, je voudrais m’attarder sur l’impact visuel et émotionnel de ses œuvres sur le spectateur. Poésie, évasion, liberté sont les maîtres mots, autant de « délices » et de promesses pour le regard qui se pose sur ses tirages. Car oui, le génie de l’artiste est de se muer en une photographe capable de saisir le symbolisme, l’imprévisible, l’aléatoire par un cliché qui en réalité a commencé à murir dès les prémices de la mise en sculpture des installations.

Le papier est travaillé par l’art de l’origami qui n’a que deux plis, le pli vallée, en arrière et le pli montagne, en avant. Oru : plier. Kami : papier. Et c’est ainsi qu’en deux mots et deux plis, Lola Guerrera nous emmène parmi des envolées de grues. C’est ainsi qu’elle nous aide à nous déployer par sa minutie, sa patience, son engagement. En effet, l’instant éphémère de l’ouvrage se pose en paradoxe avec l’implicite et fastidieuse complexité de l’installation pré-ambulatoire à l’œuvre.

Lorsque l’on songe au temps passé et à la patience déployée pour réaliser cette installation «  Delights in my garden », rapportés à la fugacité de la création, on ne peut que remercier l’objectif de Lola d’avoir su arrêter le temps. Alors s’inscrit sur le trajet qui conduit de l’œil du spectateur au cœur du collectionneur une douce imploration au temps de suspendre son vol.

On ressent à regarder les images de Lola comme un apaisement, une libération qui flirt avec la magie et l’illusion. Ce propos écologique ne ce serait-il qu’un doux rêve ? Cette soif d’apaisement, une recherche de l’oxygène comme antidote à la culpabilité humaine face à son trop long mépris de la nature ? Peut-être l’espoir d’un nouveau départ illustré dans la scène du train. On retient sa respiration comme un origami en apesanteur tremblerait devant la fragilité du vœu de renouveau…

http://www.lolaguerrera.com
http://www.vozimage.com

Retrouvez notre invitée de la semaine, Ivane Thieullent, Galeriste :
https://www.9lives-magazine.com/45554/2018/10/15/ivane-thieullent-galeriste-invitee/

La Rédaction
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