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L'Invité·ePhoto Carte blanche à Reza : Le deuil des sacrifiées La Rédaction17 janvier 2020 Le deuil des sacrifiées © Manoocher Deghati Partager Partager Temps de lecture estimé : 2minsPour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invité de la semaine, le photojournaliste français d’origine iranienne Reza partage une nouvelle photographie de son frère, Manoocher Deghati. Un image laissant se dévoiler quelques fragments de visages de femmes iraniennes condamnées à à porter le tchador noir, uniforme de la femme parfaite en République islamique et enfermées à Evin, prison de Téhéran. Le deuil des sacrifiées Evin. Ce mot en fait trembler plus d’un. Il désigne l’une des prisons les plus redoutables. Imaginez les hurlements des prisonniers torturés, des prisonniers oubliés pendant des années. Cette image est peut-être belle dans sa composition, mais elle triste. Ces jeunes filles ont été arrêtées depuis plusieurs années parfois. Certaines sont des opposantes au régime, membres d’une organisation. Nombreuses sont membres ou sympathisantes des Moudjahidines du peuple. D’autres ont été arrêtées par hasard, de simples passantes. Elles sont contraintes à porter le tchador noir, le nouvel uniforme de la femme parfaite en République islamique. C’est le troisième anniversaire de la révolution. Le gouvernement a organisé cette mascarade devant des dignitaires de certains pays étrangers partageant les valeurs des ayatollahs. Je me suis infiltré. Après les discours officiels, les prisonnières ont été obligées de prier et de chanter des hymnes à la gloire de Khomeyni. Qu’ont-elles subi pour être contraintes ? Je me demande ce qu’elles sont devenues. On raconte que le régime de Khomeyni a édicté un principe qualifié par ses auteurs de « religieux » : une vierge ne peut être exécutée. Cela donna aux geôliers l’autorisation religieuse de violer les filles la veille de leur exécution, parfois par un viol collectif par les Gardiens de la révolution. En toute impunité. Photographie : Manoocher Deghati Texte : Rachel Deghati Cette photographie fait partie de l’ouvrage « Iran, Rêves et dérives », un portrait intime d’une nation, un récit documentaire unique sur l’un des évènements majeurs du 20e siècle. INFORMATIONS PRATIQUES Iran, Rêves et dérives Reza et Manoocher Deghati Editions Hoëbeke 288 pages 22 x 25 cm 39 € Favori0
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