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Les nominés 2020 pour le Prix HSBC pour la Photographie

Temps de lecture estimé : 7mins

La vingt cinquième édition du Prix HSBC pour la Photographie vient de dévoiler les noms de ses 12 photographes nominés. En 2020, c’est la commissaire d’exposition indépendante, Fannie Escoulen, qui a été choisie pour être la conseillère artistique. Elle accompagnera les lauréat.es tout au long de l’année dans la préparation des ouvrages et dans les expositions itinérantes…

Nous devrons attendre le 26 février pour connaître le nom des deux lauréat.es.

Voici la listes des photographes nominé.es à la parfaite parité :

– Vincent CATALA
« Rio, Ville Invisible »

© Vincent Catala

France
Vincent Catala, installé au Brésil depuis plusieurs années, s’interroge dès son arrivée sur sa capacité à photographier une « ville illisible ». Comment rendre compte d’une ville carte postale, loin des sentiers battus. Il décide alors de s’égarer dans un paysage urbain dont il réinvente une cartographie imaginaire, et nous emmène dans une fiction au gré de ses errances, de ses rencontres, pour dessiner peu à peu les contours d’une ville énigmatique, magnétique.

– Elena HELFRECHT
« Plexus »

© Elena Helfrecht

Allemagne
Dans ce travail méthodique de mise en scène et de reconstitution, Elena Helfrecht explore un passé refoulé et inconnu, fait de traumatisme, de mémoire et de silence. Par la déconstruction de schémas habituels, elle recrée des environnements et des symboles oniriques, et nous propose une relecture de son histoire personnelle tout en l’associant à des représentations fantasmées de l’histoire de l’Allemagne, son pays natal.

– Louise HONÉE
« We Love Where We Live »

© Louise Honee

Louise Honée saisit avec douceur ce coin abandonné de Virginie-Occidentale, les enfants d’une génération perdue, laissés à ne rien faire en attendant qu’un événement advienne.
Ses images en noir et blanc, d’une grande pureté formelle, en disent aussi long sur l’espoir de vies à reconstruire, et ces attentes infinies qui se transformeront peut-être demain en promesses.

– Hari KATRAGADDA & Shweta UPADHYAY
« I’ll Be Looking At The Moon, But I’ll Be Seeing You »

© Hari KATRAGADDA & Shweta UPADHYAY

Inde
L’exercice du journal, qu’il soit intime ou photographique, est souvent un passage obligé pour qui souhaite retranscrire ce qu’il vit et ses relations à l’autre. De nombreux photographes s’y sont frottés, et l’on est souvent réservé devant chaque nouvelle tentative. Mais face aux images oniriques de Hari Katragadda, on se laisse surprendre et emporter dans un univers fantasmé et fantasmagorique, où le désir du corps, le désir du monde et celui de l’image ne font qu’un, et trouvent un aboutissement dans les mots et les gestes manuels de sa femme, Shweta Upadhyay, sublimant la photographie pour l’emmener vers d’autres territoires, ceux de la littérature, du cinéma, de la poésie…

– Marie LEROUX
« L’heure bleue »

© Marie Leroux

France
Dans une démarche très personnelle, Marie Leroux nous invite dans ce travail à une expérience, la transcription d’un vécu et de sa relation à un territoire dont elle se sent proche. Ses images entre chien et loup nous emmènent dans un conte poétique fait de symboles, où la croyance et la mythologie ont pris le dessus sur la réalité, déstabilisant nos repères et les codes de représentation généralement véhiculés sur l’Afrique et les images que nous en avons. 
A voir : La photographe Marie Leroux nous plonge dans l’heure bleue

– Camille LÉVÊQUE
« In Search of the Father »

© Camille Lévêque

France
Dans ce travail non dénué d’humour, Camille Lévêque met à mal les stéréotypes de représentation du père et nous en livre une iconographie plurielle, de la collection d’objets à la gloire de la figure paternelle, aux icônes publicitaires caricaturales en passant par l’album de famille retouché. C’est un savant mélange de ces divers matériaux que Camille Lévêque manipule habillement, entre fiction et réalité, pour déconstruire aussi sa propre vision du père, disparu peut-être lui aussi.

– Charlotte MANO
« Thank you mum »

© Mano Charlotte

Dans ce projet d’une grande sensibilité, Charlotte Mano utilise l’image comme une thérapie et nous livre, par l’emploi de la mise en scène, de la narration, de l’imaginaire, un témoignage bouleversant sur la disparition annoncée de sa mère. Au-delà d’un simple hommage, elle s’adresse à nous, spectateur, et nous met face à nos propres vies, nos conditions humaines, évoquant un sujet douloureux, universel, sans jamais tomber dans le pathos.
A voir : Thank you mum, une série de Charlotte Mano

– Yannis ROGER
« Blocs Erratiques »

© Yannis Roger

France
Depuis de nombreuses années, Yannis Roger construit patiemment une série photographique au long cours. Tout en délicatesse, dans l’observation d’un monde oscillant entre fragilité, banalité et étrangeté, il découvre des images faites de silence, comme des photogrammes tirés d’une séquence cinématographique dont lui-même ne connaît pas l’histoire.

– Miguel PROENÇA
« The Buzzer »

© Miguel Proença

Portugal
La série documentaire au long cours menée par Miguel Proença dans les territoires de l’ex-Union Soviétique et les pays baltes limitrophes nous livre un témoignage des plus intriguants sur les tensions politiques et les contrôles militaires à l’oeuvre au sein des guerres d’information entre la Russie et l’Occident. Un récit déconcertant, dont on ne peut dénouer tous les fils, tant les images nous interrogent à chaque instant sur leur véracité et leur contexte de réalisation.

– Ioanna SAKELLARAKI
« The Truth is in the Soil »

© Ioanna Sakellaraki

Ioanna Sakellaraki nous livre une ode à sa terre natale, et se jette à corps perdu dans l’exploration d’une Grèce n’ayant rien abandonné de ses traditions ancestrales. Par le jeu de la mise en scène, de la retouche digitale, Ioanna Sakellaraki rend un hommage puissant à son père récemment disparu et retourne aux sources d’une histoire familiale, explorant le fonctionnement d’une société toujours ancrée dans ses rites religieux et spirituels.

– Francesco MERLINI
« Akodessawa »

© Francesco Merlini

Italie
Sans aucun a priori, Francesco Merlini réussit brillamment à se fondre dans les méandres du plus grand marché vaudou au monde et nous livre une histoire dont on ne sait pas bien si elle relève d’un mythe ou de la réalité, tant les images qu’il saisit nous paraissent éloignées de notre culture. Mais c’est aussi à un voyage initiatique qu’il nous convie, une quête dans laquelle le spectateur est emmené de gré ou de force, comme le témoin de
ses rencontres fortuites et inquiétantes.

– Igor TERESHKOV
« Oil and Moss »

© Igor Tereshkov

Ukraine
Les sujets et les paysages qu’Igor Tereshkov photographie nous semblent appartenir à d’autres siècles, et l’usage d’un film noir et blanc volontairement altéré par l’expérimentation de la matière renforce la plasticité formelle des images. C’est pourtant dans cette expérimentation visuelle des plus troublantes que le photographe a donné forme à ce projet engagé, conscient des problématiques environnementales et humaines de son pays et dont il souhaite témoigner.

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La Rédaction
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