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Carte blanche à Guillaume Piens : Gabriel Leger

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Pour sa troisième carte blanche, notre invité de la semaine, le commissaire général d’Art Paris, Guillaume Piens nous présente un tirage réalisé par Gabriel Leger issue de sa série « Sunshine Recording ». Une œuvre qu’il vient d’acquérir et qui devait être présentée au public, sur le stand de la Galerie Vincent Sator lors de la 22ème édition d’ArtParis.

Mon premier acte lors du déconfinement le 11 mai dernier, après deux mois d’arrêt de toute vie culturelle, fut l’achat d’une œuvre de Gabriel Léger, issue de la série « Sunshine Recording » et qui aurait dû être présentée à Art Paris 2020 par la Galerie Vincent Sator dans le cadre du focus sur la scène française orchestré par le critique et commissaire d’exposition Gaël Charbau.

Dans cette série, Leger détourne à des fins esthétiques « l’héliographe » un instrument scientifique qui mesure la course et l’intensité du Soleil par « brûlage » grâce à une boule de verre. L’artiste français (né en 1978) collecte les tirages du XIXe de sites antiques, principalement de Grèce et d’Egypte, et se rend sur le lieu de la prise de vue originel pour y capter à nouveau la lumière du soleil et marquer les supports d’une brûlure définitive.

Cette image ancienne du roi Pepi 1er, décédé en 2287 avant J-C, sur laquelle apparaît l’enregistrement de la course de l’astre solaire faite au Caire en 2018 m’évoque de multiples réflexions et émotions : l’Egypte comme première civilisation de l’image et terrain d’expérimentation du médium photographique dès ses origines, l’écriture avec la lumière qui est l’étymologie grecque du mot photographie, la mesure du temps qui mêle expérimentation scientifique et imaginaire artistique.

https://gabrielleger.com
https://www.galeriesator.com

La Rédaction
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