L'Invité·e

Superpartners (Nadège Piton & SMITH), sont nos invités de la semaine

Temps de lecture estimé : 6mins

Nouvelle semaine dans 9 Lives, et même si tout le secteur culturel français commence à s’inquiéter sérieusement sur son avenir, nous maintenons le cap. Cette semaine, nous recevons un duo d’invités, il s’agit de Superpartners formé par Nadège Piton, commissaire & productrice indépendante et SMITH, artiste et chercheur. Binôme qui a pris les rênes de la rédaction de la revue-livre The Eyes pour son dernier numéro ! Jusqu’à vendredi, ils partageront avec nous un peu de leur univers…

Le binôme indisciplinaire signe le dernier numéro de la revue « The eyes », consacré aux écritures photographiques trans et queer : « Transgalactique ». A la fois studio de création, laboratoire de réflexion, pôle de productions, Superpartners consacre ses rêves et son temps à l’imagination et à la mise en espace de nouveaux mondes possibles. « Désidération », en collaboration avec l’écrivain Lucien Raphmaj et le studio d’architecture et de design Diplomates, les occupe actuellement.

Nadège Piton

Née en 1973, Nadège Piton est titulaire d’un Master en histoire de l’art de l’Université Panthéon-Sorbonne, du diplôme de l’École du Louvre, et de l’EHESS. D’abord spécialisée en anthropologie visuelle, ayant travaillé sur les témoignages photographiques des zoos humains et des expositions coloniales, sous la direction de Michel Poivert et Philippe Peltier, Piton se consacre ensuite à la diffusion de l’art contemporain en tant que collaboratrice de la DRAC Île-de-France, puis du Fonds National d’Art Contemporain. Entre 2010 et 2017, elle intègre l’équipe de production et de programmation du centre d’art le Transpalette à Bourges, où elle collabore notamment aux expositions « Like Mirror » (Brice Dellsperger & Natacha Lesueur), « Entropia » (SMITH, Art Orienté Objet, Quimera Rosa), « Traversées Ren@rdes » d’après un texte de Paul B. Preciado, ainsi qu’à la Triennale de Vendôme (2016). Comédienne et performeuse, Nadège Piton fait partie de la troupe de cabarets burlesques Kisses Cause Trouble de 2004 à 2009, puis du cabaret parisien Le Secret, mené par Monsieur K depuis 2019. Elle incarne le personnage de Radio Levania au sein du vortex « Désidération », projet indisciplinaire mené par SMITH depuis 2018.

Le portrait chinois de Nadège Piton

Si j’étais une œuvre d’art : “Aktionshose: Genitalpanik” (1969/1994) de Valie Export
Si j’étais un musée ou une galerie : Le musée du Louvre
Si j’étais une artiste: Delphine Seyrig
Si j’étais un livre : « Apocalypse bébé », de Virginie Despentes (2010)
Si j’étais un film : « Les Apocalyptiques » de SMITH (2019)
Si j’étais un morceau de musique : « Superpartners (photon, photino », de Victoria Lukas (Inkamera, « In Existendo », 2013)
Si j’étais un photo accrochée sur un mur : Une photographie d’une performance de Gina Pane
Si j’étais une citation : SILENCE = MORT & ACTION = VIE (Act Up)
Si j’étais un sentiment : L’espoir
Si j’étais un objet : Une météorite de la planète Mars, implantée sous la peau de mon avant-bras droit
Si j’étais une exposition : « Entropia » (Centre d’art le Transpalette, Bourges, 2016)
Si j’étais un lieu d’inspiration : La rivière au pied de l’hôtel E’caselle à Venaco, en Corse
Si j’étais un breuvage : Un verre de Komboucha au gingembre, fait maison
Si j’étais une héroïne : Pocahontas
Si j’étais un vêtement : Un chapeau de Justin Smith Esquire

SMITH

Né en 1985, SMITH explore la pratique et la représentation de la transition, de la métamorphose, des relations interspécifiques, des mues de l’identité humaine, dans un ensemble d’œuvres où la photographie côtoie le cinéma, la vidéo, la chorégraphie, la performance, le bio-art, la sculpture et l’utilisation des nouvelles technologies. Combinant des approches fictionnelles, scientifiques et philosophiques, ses travaux souvent collaboratifs furent présentés sous la forme d’expositions personnelles aux Rencontres internationales de la photographie d’Arles, à la galerie Les Filles du Calvaire (Paris), au Palais de Tokyo (Paris), au musée de la Photographie d’Helsinki, et dans de nombreux pays d’Europe (Suisse, Suède, Autriche, Luxembourg, Allemagne, Espagne, Italie…), d’Asie (Chine, Cambodge, Corée du Sud) et d’Amérique latine (Mexique, Chili, Uruguay) ainsi qu’aux États-Unis. Ses films Spectrographies, TRAUM, Les Apocalyptiques furent diffusés en festivals et cinémas en Europe. Ses performances artistiques et chorégraphiques furent présentées au Centre Pompidou, au Théâtre de la Cité Internationale (Paris), au Centre national de danse (CND) de Pantin, ou à l’Institut chorégraphique international (ICI) – Centre chorégraphique national (CCN) de Montpellier.

Livres de photographies
Sublimis, Château d’Eau, 2011. Préface d’Arnaud Claass
Löyly, Filigranes, 2013. Préface de Dominique Baqué
Saturnium, Actes Sud, 2017. Prix Swiss Life à 4 mains. Préface d’Alain Flesicher et Claire Moulène
SMITH – entretien avec Christine Ollier, André Frère Éditions, 2017
Astroblème, Filigranes, 2018. Texte de Lucien Raphmaj
Valparaiso (si tu pleux), André Frère Éditions, 2019. Texte de Lucien Raphmaj
TRAUM, éditions Textuel (inachevé). Texte de Lucien Raphmaj

Le portrait chinois de SMITH

« Déjà quasi caduques à la seconde où je les écris, ces réponses ne seront valables qu’une journée, à compter d’aujourd’hui »

Si j’étais une œuvre d’art : le cosmos
Si j’étais un musée ou une galerie : l’Integratron, à Joshua Tree
Si j’étais un (autre) artiste: Genesis P-Orridge
Si j’étais un livre : « Blandine Volochot » de Lucien Raphmaj (éditions Abrupt, 2020)
Si j’étais un film : Kodak Portra 160, en 120
Si j’étais un morceau de musique : « Présences » de Victoria Lukas (Spectrographies, 2013)
Si j’étais un photo accrochée sur un mur : le portrait de « Candy Darling on her death bed » par Peter Hujar, repris par la chanteuse Anohni pour la pochette de son album « I am a bird now » en 2005 : cette image et cette musique, longtemps veillèrent sur mon sommeil, au-dessus de mon lit.
Si j’étais une citation : « Make kin, not babies », Donna J. Haraway (Staying With The Trouble, 2016)
Si j’étais un sentiment : La désidération
Si j’étais un objet : un fidget cube
Si j’étais une exposition : Cremaster Cycle, Matthew Barney, MAM Paris, 2002
Si j’étais un lieu d’inspiration : Badwater – une dépression située en Californie, dans la vallée de la Mort, et le point le plus bas d’Amérique du Nord avec une altitude de 85,5 mètres sous le niveau moyen de la mer
Si j’étais un breuvage : le kombucha qui habite dans mon placard
Si j’étais une héroïne : Jacky (Gaëtane), héroïne, qui me manque beaucoup, des « Amies de Place Blanche » de Christer Stromhölm
Si j’étais un vêtement : la bague que m’a offerte ma fiancée, taillée dans une météorite de fer striée de figures de Widmanstätten, et qui, quoique vintage du fait de ses plus de 4 milliards d’années, m’habille tout à fait

https://linktr.ee/traumsmith
http://desideration.space

CARTES BLANCHES DE NOS INVITÉ·ES

Carte blanche à Superpartners (Nadège Piton & SMITH) : Pistes découvertes pour un mardi enneigé, dépité, feu couvert (mardi 19 janvier 2021)
• Carte blanche à Superpartners (SMITH / Piton) : Transgalactique (mercredi 20 janvier 2021)
• Carte blanche à Superpartners (SMITH / Piton) : Désidération (Cosmiel) (jeudi 21 janvier 2021)
Carte blanche à Superpartners (SMITH / Piton) : Désidération (prologue) (vendredi 22 janvier 2021)

À LIRE
The Eyes #11 – Transgalactique : Une réflexion autour du genre en photographie

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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