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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsAprès une première visite au MACS Grand-Hornu (Mons), l’année dernière et un entretien passionnant avec Denis Gielen, son directeur qui m’avait annoncé l’exposition de l’artiste luxembourgeoise basée à Bruxelles, Aline Bouvy, j’étais impatiente de découvrir cet ambitieux projet. Elle se lance à l’assaut de l’ancienne cité ouvrière du Grand Hornu pour un déboulonnage en règle des fondations du patriarcat dominant et institutionnalisé et le moins que l’on puisse dire c’est que ça décoiffe ! Sa démarche inspirée d’une vision décomplexée de la culture camp trouve un terrain de jeu à la fois intérieur et extérieur à la hauteur de ses ambitions subversives. Cruising Bye, titre de son exposition monographique renvoie à la fois à des dérives sexuelles, des patrouilles policières et des batifolages queer. Sous une apparente désinvolture, l’esthétique du grotesque convoquée et l’érotisation générale des corps et des accessoires à partir d’une large palette de matériaux et de techniques, qu’elle qualifie volontiers de bordeline, indique une propension au détournement et à l’insolence vis-à-vis du politiquement correct et des normes de la bienséance bourgeoise et du bon goût. Au fil de cette parade, nous croisons tout à tour des chiens errants qui copulent ou se soulagent, des nus masculins floutés par des mauvaises herbes, des plâtres faits de l’urine de l’artiste, des policiers efféminés, des urinoirs urbains retournés, des piercings géants transformant le musée en un grand corps ou de la belladone, plante toxique aux nombreuses propriétés liée au sabbat des sorcières. Une figure de la contre-culture qu’elle convoque régulièrement. Sans jamais tomber dans le vulgaire de par l’économie du choix de matériaux d’apparence minimaliste et la rigueur de l’accrochage, cette traversée du miroir est aussi troublante qu’attirante. Vue de l’exposition Aline Bouvy Cruising Bye © photo Isabelle Arthuis Pour la salle carrée de 45 mètres, l’artiste imagine un long travelling de la drague rejouant la série des linoléums Politics of Intimacy et la série Urine Mate, titre d’un morceau d’un groupe post punk qui renvoie directement à la domination masculine de l’espace public à partir de l’expérience d’Aline qui n’ayant pas de toilettes dans son atelier a imaginé un système pour recueillir son urine qu’elle décide alors d’utiliser comme matière première à ses sculptures. Les grandes sculptures en plexiglas Empathy qui marque une transition évoquent des sortes d’anguilles qui traversent et pénètrent cette surface fluide. L’installation Potential for Shame (2022) marque le climax du parcours, son acmé, par le dispositif théâtral retenu, cette estrade sur laquelle le regardeur peut se placer pour s’extraire de la scène ou au contraire s’y mêler. Version augmentée de Splendeur et décadence des Sirènes (2020), cette arène conjugue pulsions débridées et répressions autoritaires incarnées par un ballet de policiers se livrant à des batifolages queer, tandis que des urinoirs retournés deviennent des vulves sous des néons crachant des jets d’urine (golden shower). Des voitures au sol dotées d’intelligence artificielle et sonorisées évoquent les sirènes de police et les stratégies de surveillance de l’espace public. Vue de l’exposition Aline Bouvy Cruising Bye © photo Isabelle Arthuis Cette parade se poursuit à l’extérieur du musée qui se voit paré de piercings, de pieds géants anthropomorphes tandis qu’une haute sculpture en inox Enclosure reproduit les muselières utilisées en Angleterre au XVIème siècle pour humilier les femmes qui troublaient l’ordre public. A l’intérieur de cet enclos symbole de la domination patriarcale, l’artiste a semé de belladone synonyme d’extase féminine. Cette dérive nourrie des lectures de l’auteure et militante féministe Silvia Federici, Caliban et la socière ou du philosophe Paul B. Preciado « Je suis un monstre qui vous parle » et de la mystique transgenre du Clarisme (1920) garde un parfum langoureux entêtant à travers ces ambiances suggérées et brouillées, ces états psychologiques indéterminés d’une grande puissance et perméabilité. De plus l’artiste garde tout au long de la visite une attitude très ouverte, à l’écoute des autres, d’une grande proximité, c’est toujours appréciable et révélateur. Vue de l’exposition Aline Bouvy Cruising Bye © photo Isabelle Arthuis A Certain decade, Gaillard & Claude Vue de l’exposition Gaillard et Claude A Certain Decade ©photo Isabelle Arthuis L’exposition de Gaillard & Claude qu’il est difficile de comparer car elle est plus condensée a néanmoins des points communs avec Cruising By autour du burlesque et du sous-entendu qui se cache derrière une apparence uniformisation. Un refus des normes et une ironie qui colle bien avec la Belgique. A tel point qu’ils ont été invités avec des artistes belges à participer à l’exposition collective du centre Wallonie-Bruxelles Paris intitulée Des choses vraies qui font semblant d’être des faux-semblants. Le duo d’artistes français installés à Bruxelles ayant fait partie de la galerie Loevenbruck, présentent 3 corpus emblématiques de leur démarche : Le Groupe et la famille (2010), L’orchestre (2015-2017) et Talking Baloney (2020-2022). Les papiers marbrés qui ouvrent le parcours de par leur préciosité et leur fabrication très artisanale sont télescopés par ces cachets de paracétamol géants fabriqués par les artistes. L’aspirine le champagne du matin selon l’adage populaire renvoie à présent à ces mois de pandémie où nous n’avons pas eu les effets de gueule de bois suite à des soirées très arrosées mais également selon le titre choisi le groupe et la famille à ces réunions du dimanche imposées. La pilule anesthésiante c’est aussi la drogue et l’expérience psychédélique. Denis Gielen précise qu’en plus de l’exposition et du catalogue, deux œuvres de la série entrent dans la collection du MACS. Avec l’Orchestre (201- 2017) le duo s’est inspiré d’instruments vernaculaires observés au MIM à Bruxelles. Une première occurrence de l’ensemble avait été présentée aux Bains Douches à Alençon puis à l’Etablisement d’en face (Bruxelles). La blancheur des instruments réalisés en plâtre de Paris symbole de l’histoire de la sculpture et leur caractère silencieux laissent un espace de projection au regardeur. Une dent devient un tambour, la queue d’un singe, un saxo, des os de pigeon, une flute. .Leur surface lisse est percutée par des orifices, des fentes, des trous à forte connotation sexuelle. Drôle d’assemblée. Le concert est-il terminé ou au contraire le groupe reste-il en attente ? La série Talking Baloney, argot américain pour balivernes, est composée d’un ensemble de bas-reliefs formés de tubes en polyuréthane formant des boudins noués avec à l’une des extrémités une étiquette indiquant NON en lettres capitales. Défense de toucher ? Ces nœuds gris aux effets moirés et dégradés, miroitants sont à contre-emploi de leur matériau industriel chimique considéré comme très polluant mais omniprésent dans nos vies quotidiennes pour ses qualités de souplesse. Une ambivalence qui traverse tout cet univers hybride et indéfinissable. Faux semblants et tour de passe-passe. INFOS PRATIQUES : Aline Bouvy, Cruising Bye Gaillard & Claude, A Certain Decade Jusqu’au 18 septembre 2022 Site du Grand-Hornu (à proximité de Mons) Musée des Arts Contemporains | MACS Fédération Wallonie-Bruxelles (federation-wallonie-bruxelles.be) Organiser votre venue : www.visitwallonia.be www.thalys.com Marque-page1
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