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Partager Partager EvénementsPhoto Permanence et impermanence du rituel chez Gao Bo La Rédaction23 février 2017 Temps de lecture estimé : 3minsSi vous aimez les contes, celui ci en est un. Après une enfance pauvre pendant la Révolution Culturelle et une vocation contrariée dans la musique, Gao Bo (né en 1964 dans la province du Sichuan) relativement incompris de son milieu, est révélé par hasard à la photographie quand l’un de ses professeurs aux beaux arts lui prête un appareil de photo modeste et qu’il décroche à sa grande surprise le prix Hasselblad. Son voyage au Tibet en 1985 alors qu’il est encore étudiant le confirme dans cette appétence pour le portrait. La Maison Européenne de la Photographie lui offre un vibrant hommage qui dépasse le cadre imparti de départ pour innerver de nombreux espaces, à l’instar de ces fantômes disparus qui le hantent depuis le suicide de sa mère sous un train alors qu’il n’a que 8 ans ou les exécutions publiques auxquelles il assiste très tôt. Des catalyseurs traumatiques immenses qui vont le pousser à quitter un monde strictement binaire pour aborder une symbolique spirituelle d’éternel recommencement. Cette conscience précoce d’une possible reconstruction par l’art et les images devient son manifeste. S’il retourne plusieurs fois au Tibet pour immortaliser les moines bouddhistes il y découvre peu à peu un chemin introspectif et un désir de « faire offrande » comme cela est souligné par la majestueuse installation dès la cour de la MEP, inspirée des pierres de prières tibétaines. Bientôt il puisera dans son propre sang pour se livrer à de véritables sacrifices et repousser les limites du medium en intervenant sur les négatifs même (émouvante série Esquisse de portrait tibétain du 1er étage). Il y a comme une « urgence à agir », souligne François Tamisier, co-commissaire de l’exposition avec Jean-Luc Monterosso. Les interventions se font de plus en plus radicales, Gao Bo n’hésite pas à brûler une série de portraits de condamnés à mort ou à recouvrir de peinture noire de grands tirages. La mémoire, la trace, la disparition sont convoqués dans ces rituels qui tiennent d’un art total et englobent rapidement d’autres champs de la création contemporaine : la video, l’écriture calligraphique,les néons, les artefacts du quotidien (Duchamp n’est jamais loin), l’installation, la performance, évoluant au fil de ses impulsions et sans aucune limite. Ce questionnement perpétuel et bouillonnant permet-il de panser les blessures, de celui qui aime se mesurer au mythe du cow boy ? Une chose est sure, la découverte pour la première fois en Europe de plusieurs de ses séries emblématiques apporte un éclairage inédit au public d’un artiste authentique qui ne cède pas comme nombre de ses compatriotes aux sirènes du marché mais plutôt à une exigence pleinement consciente d’un « monde toujours en dualité ». EXPOSITIONS • Gao Bo, Les Offrandes jusqu’au 9 avril 2017 Maison Européenne de la Photographie 5/7, rue de Fourcy 75004 Paris http://www.mep-fr Ne manquez pas également • Gao Bo: Offrandes au Tibet Jusqu’au 8 avril 2017 Maison de la Chine 76, rue Bonaparte 75006 Paris https://www.maisondelachine.fr CATALOGUE : A l’occasion de l’exposition, les Éditions Xavier Barral publient Tibet 1985-1995. Offrandes Egalement une édition de tête comprenant l’ouvrage et un tirage argentique réalisée avec le soutien de Picto Foundation PROJECTIONS : Cycle Gao Bo Dans le noir de l’Histoire réalisation Alain Fleischer, 2017, 97 minutes production : Maison Européenne de la Photographie, Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Sichuan Sino-Canada Film and Television Spreading Production Co., Ltd. et, Gao Bo, entre Pékin et Paris réalisation Wu Wenguang, 2017, 70 minutes, Chinois sous-titré production Caochangdi Workstation, 2017. Favori0
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