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Partager Partager Temps de lecture estimé : 5minsPour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine, la commissaire et éditrice indépendante, Emmanuelle Halkin nous emmène à la rencontre de Matthieu Cauchy, Romain Cavallin et Taïssia Froidure avec leur « Obscura Machine ». Une aventure photographique soutenue par Diaphane, le Pôle photographique en Hauts-de-France, avec lequel Emmanuelle collabore en tant que commissaire associée en résidence depuis 2022. L’Obscura Machine est une camionnette transformée en une chambre photographique géante qui sillonne le territoire du sud des Hauts-de-France pour immortaliser les visages de ceux ou celles qui croisent leur route. Dès mon arrivée chez Diaphane (Pôle photographique en Hauts-de-France) en janvier 2022 en tant que commissaire en résidence, Fred Boucher, le directeur de la structure, m’a dit avec un sourire malicieux : “Tu connais l’Obscura Machine ? Tu devrais aller passer une journée avec eux, ça va te plaire !”. Ce que je me suis bien sûr empressée de faire ! Taïssia FroidureTaïssia Froidure, Matthieu Cauchy et Romain Cavallin devant l’Obscura Machine Taïssia FroidureTaïssia Froidure, Matthieu Cauchy et Romain Cavallin et l’Obscura Machine L’Obscura Machine est un projet important et génial. Il s’agit d’une camionnette transformée en une chambre photographique géante nomade. Elle transporte également en son cœur tout le matériel nécessaire au développement de tirages argentiques couleur en grand format. Ce projet est né de l’impulsion de Matthieu Cauchy et Romain Cavallin – deux jeunes photographes – et du souhait de Fred Boucher et des partenaires publics et privés de Diaphane d’amener la photographie dans les moindres recoins de l’Oise et plus largement dans tout le Sud des Hauts-de-France. Depuis sa création, l’Obscura Machine sillonne donc ce territoire, passant de villages en villages, rencontrant et photographiant les habitants sur sa route, avec l’ambition de dresser un portrait humain, social et sensible créant une archive vivante qui sera présentée sur une plateforme digitale en construction. Depuis 2 ans, Taïssia Froidure, créatrice sonore de talent, a rejoint l’aventure et complète l’approche photographique avec des enregistrements sonores. Tandis que Matthieu et Romain immortalisent à la chambre les visages ou les gueules parfois, mais aussi les familles, les amis, les amoureux ; de son côté, Taïssia écoute, enregistre les voix et les histoires peuplées d’anecdotes, de fous rires, de drames aussi, apportant ainsi sa pierre à l’édifice. Il s’agit ici d’une vaste entreprise de narration d’un territoire, en s’attardant sur les femmes et les hommes qui le peuplent. Mais également en faisant confiance au hasard des rencontres et toujours dans la bienveillance et le partage. Cahier de voyage © Obscura Machine Cahier de voyage © Obscura Machine Cahier de voyage © Obscura Machine Cahier de voyage © Obscura Machine Lorsque l’Obscura Machine s’arrête dans un village, près du terrain de foot ou en face de la friterie… il y a toujours du passage, des vieux, des jeunes, le maire du village etc. Et sous le regard des curieux, on découvre le processus photographique, puis on prend la pose et la magie opère, les images apparaissent dans les bacs. Deux photographies sont produites par séance, l’une est donnée gratuitement aux photographié.es et l’autre rejoint l’un des grands volumes reliés où nos trois artistes racontent leurs pérégrinations, parfois leurs péripéties aussi. Ces volumes sont précieux et s’accumulent avec les années, un trésor humain et photographique inestimable qui, je l’espère, sera un jour édité dans sa globalité. Car nos amis de l’Obscura Machine pourraient bien être à leur manière joyeuse et 2.0, les petits enfants d’August Sander et de sa magistrale œuvre Hommes du XXe siècle. Le sud des Hauts-de-France est d’ailleurs devenu un peu étroit pour l’Obscura Machine et on m’a dit qu’ils étaient allés jusqu’en Belgique cet Automne ! Je leur souhaite d’ailleurs d’aller beaucoup plus loin encore, peut-être même de traverser des mers et des océans et de continuer cette chronique photographique sensible qui raconte si bien l’humanité des territoires. © Obscura Machine © Obscura Machine Matthieu Cauchy est né en 1993 à Paris où il réside désormais. Romain Cavallin est né en 1994 à Montbéliard et est basé à Bruxelles. Tous deux sont diplômés de l’École Supérieure d’Art, le 75, à Bruxelles. Taïssia Froidure est née en 1994, elle vit à Paris. Elle est réalisatrice sonore indépendante et travaille notamment au sein du collectif Transmission et de Radio France. https://obscuramachine.com/ Le site est en construction, mais sera en ligne bientôt, en attendant suivez les sur Instagram : https://instagram.com/obscuramachine A LIRE Parlement de la Photographie 2023 : L’éducation à l’image, des expérimentations sur le territoire Entretien avec Fred Boucher et Christine Vidal Favori0
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