Dès le 18 octobre jusqu’au 4 janvier 2026, Deauville devient capitale de l’image. 19 photographes sont les invités de 26 expositions dans les lieux emblématiques de la ville : Les Franciscaines, au Point de vue, les Petit et Grand Bains, le cœur de ville… Jonas Tebib et Lionel Charrier sont à la direction de cette nouvelle édition de Planches Contact Festival. Tous deux sont complémentaires par leurs approches et leurs parcours. Jonas Tebib vient du marché de l’art, et Lionel Charrier est le Directeur photo de Libération.

Minkkinen Narragansett 1973 © Arno Rafael Minkkinen

Arno Minkkinen est à l’honneur avec une grande rétrospective sur la plage, et une seconde exposition inédite issue de sa résidence de création, au Centre culturel Les Franciscaines. Au programme également du Festival : des rencontres, la soirée Le Cabaret Spectacle, des Workshops, des lectures de portfolios… Parmi les événements attendus, la transformation des Franciscaines en chambre noire !

Des corps-paysages réinventent la Normandie

Comme le rappelle Philippe Augier, Maire de Deauville, la célèbre station balnéaire est née avec la photographie. Dès 1860, ce sont les villas qui attirent les photographes amateurs et professionnels dont Eugène Villette. Philippe Augier a souhaité constituer un fonds photographique, car les collections de la Ville en étaient dépourvues. Sous cette impulsion, les premières expos photos racontant Deauville sont proposées sur les Planches. En 2010, Planches Contact Festival est créé avec un soutien marqué à la jeune création photographique, notamment par les résidences artistiques.

Minkkinen Fosters Pond 1996 © Arno Rafael Minkkinen

Pour cette seizième édition, Arno Rafael Minkkinen, photographe finlandais, est le Grand invité. Le lauréat du Prix de la photographie de l’académie des Beaux-Arts – William Klein 2025 – a commencé sa carrière il y a plus de cinquante ans. Dans son exposition résidence, des corps-paysages réinventent la Normandie.

À gauche : Claude Cahun, Self-portrait (reflected image in mirror, chequered jacket), 1928 | À droite : Cindy Sherman, Untitled Film Still 81, 1980

La Belle au bois Normand © Henrike Stahl

A la Cour des Franciscaines, Claude Cahun et Cindy Sherman introduisent l’exposition collective Intimité. Cahun a été pionnière de la mise en scène, en déjouant les normes genrées. Sherman s’est inspirée de Cahun dans sa critique des rôles assignés aux femmes, avec des clichés puisés dans l’univers du cinéma. Dans cette continuité, Henrike Stahl déconstruit le mythe de la princesse à travers un reportage dans les châteaux de Normandie – une série conçue en résidence.
Le thème de l’intimité est traité jusqu’au Liban, par la résidence hors les murs de Myriam Boulos. L’une des photographes les plus talentueuses de la nouvelle génération qui révèle une jeunesse libre malgré la guerre.

© Myriam Boulos

L’affiche du Festival, issue d’une série très sensuelle

Frédéric Stucin s’intéresse aux coulisses de la scène, à la vie d’artistes d’un Cabaret. Reconnu dans le monde de la photo, son workshop a été rapidement complet.
Le développement argentique sera au cœur du concert photo-musique de Renato d’Agostin. Son exposition en noir et blanc a pour sujet Deauville. Ville qui inspire aussi Anna Malagrida. La photographe capte des moments, devenus les décors d’une scène de film.

La Sirène à Barbe
Drag Show – ALonso, Sweety, Lily et Diva Beluga et shamay_flowartdancer
Dieppe, le 29 mars 2025
© Frédéric Stucin

© Lin Zhipeng (aka n°223), Muzi, 2023

Lin Zhipeng dit 223 est reconnu à l’international. Une rétrospective et la publication d’un livre couronneront le parcours de vingt années du photographe chinois. Cette icône des réseaux sociaux signe l’affiche du Festival, issue d’une série très sensuelle.
La littérature et l’écriture sont à la base de trois productions. Carline Bourdelas recrée l’atmosphère alanguie de Bonjour Tristesse, le roman culte de Françoise Sagan. Julien Magre propose une correspondance épistolaire et photographique à Madame S. – Sophie de Troubetzkoï -, la compagne du Duc de Morny, fondateur de Deauville. Daniel Blaufuks, pour photo4food, confronte les sensibilités de Marcel Proust et Marguerite Duras.

MEMORYSCAPES, nuit indigo, 2025 © Marilia Destot

Trois autres photographes sont soutenus par la Fondation photo4food. Marilia Destot recrée des paysages du littoral normand, en utilisant des collages. Amélie Chassary tisse des correspondances entre des textures végétales et la dentelle. Les cadrages photos d’Adrien Boyer sont décalés et poétiques – le mouvement surréaliste est une de ses sources d’inspiration.
Le Prix de la Jeune Création sera remis par Rima Abdul Malak, nouvelle Présidente du Jury Jeune Création, à l’un des quatre photographes en lice. Jérémy Appert a travaillé sur l’injonction des corps musclés, Simon Bouillère sur l’empreinte sociale du football amateur. Naïma Lecomte propose une traversée de la Touques, et Anaïs Ondet fait un reportage sur « les filles d’ici » de zones interstitielles, entre la campagne et les petites villes.

– Fatma Alilate

INFORMATIONS PRATIQUES

sam18oct(oct 18)10 h 00 min2026dim04jan(jan 4)19 h 00 minPLANCHES CONTACT 2025Le Festival de Photographie de DeauvilleFestival Planche(s) Contact, 143 Avenue de la République, 14800 Deauville


https://planchescontact.fr/

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Fatma Alilate
Fatma Alilate est chroniqueuse de 9 Lives magazine.

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