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Partager Partager Temps de lecture estimé : 6minsPour cette troisième carte blanche, nos invité·es de The Analog Club — lieu emblématique dédié à la photographie argentique à Paris — ont choisi de mettre à l’honneur le photographe Gil Rigoulet. Figure marquante de la scène photographique, Gil fait partie de celles et ceux qui les ont inspiré·es et accompagné·es dans la genèse de leur projet, nourrissant leur passion pour les procédés argentiques. À travers ses mots, il partage ici son amour profond pour la photographie, son attachement à la matière du film, et revient sur un parcours aussi libre qu’exigeant, forgé par une vision singulière et engagée de l’image. Il était important lors de cette carte blanche de mettre en lumière des personnes et maintenant amis qui ont accompagné notre projet, qui ont participé à nourrir notre passion pour l’argentique et continuent de le faire, car ils en poussent les limites. Parmi ces personnes, Gil est l’une des plus importantes. Epatés par la diversité et la richesse de son travail, par sa vision fine du medium, nous sommes rentrés en contact avec Gil alors que nous prenions la décision de tout quitter pour essayer de créer un projet plus global autour de l’argentique à travers The Analog Club. Si seulement quatre ans ont passé depuis, nous avons l’impression que cela fait 10 ans que nous écoutons Gil parlé de l’argentique, du rapport si singulier, quasi charnel, qu’il a avec ce médium. Et nous pourrions y passer 10 de plus. Voici quelques-uns de ses mots qui résument sa pensée. — J’ai grandi avec les albums de photos familiales en noir et blanc à bords dentelés. Mon père m’a prêté son appareil photo pour mon premier voyage seul à 16 ans en autostop vers Amsterdam et le Danemark, c’était un Kodak format carré. Quand je suis rentré, c’est des pochettes en papier avec des petits tirages et les négatifs que je récupérais. La photo était uniquement du film et de la chimie… En 1974, j’achète un appareil Rcoh avec un 50 mm et des pellicules Tri X, ainsi que des cuves Patterson pour développer les films, l’agrandisseur est vite venu, un Krokus pas cher. Dans ces débuts, je réalisais un cadrage et je passais à une autre scène, je photographiais la rue, habité d’une réflexion sociologique et politique sur le détournement de l’homme dans une société qui lui impose une façon de vivre et des valeurs loin d’une conscience plus en adéquation avec la terre sur laquelle il marche. Je n’ai jamais perdu ce propos de vue. Et je suis inquiet de ces sociétés. Je m’équipe d’un Pentax Spomatic 2 et un 35 mm suivront les Nikon F… Mes premières photographies importantes ont été prises en 1975. Le vent de Mai 68 soufflait encore. La société venait de prendre une douche froide, une vague de fond se répandait sur le monde et allait bouger les états d’esprit. Les croyances et rituels étaient encore bien ancrés. J’étais jeune, observateur, très curieux et ne tenais pas en place. C’est dans ce contexte que j’ai compris que mon appareil photo était le passeport idéal pour me faufiler dans ce monde en transition, et pour en être le témoin actif. La rue était le meilleur des terrains d’observation. J’y plongeais, sans complexe, en parcourant l’Europe d’est en ouest, l’Amérique du Nord puis l’Asie. Pas d’obligations, pas de commandes, juste la volonté de constater ce nouveau monde. Je voulais m’immerger, comprendre ce qui était figé et ce qui changerait à jamais. Il faut aimer la nature humaine pour y consacrer tant de temps, et il faut du temps pour comprendre ses contradictions. Vies subies, manières de transcender l’ordinaire, situations absurdes, joie de vivre, révolte…, j’entrai dans le détail des situations et saisissais ce qui souvent, nous échappe. Mon périmètre d’observation était le hors-champ des situations, les entractes, le banal, le dérisoire, l’ordinaire, les coulisses, les fins de cérémonie, les vestiaires, les à-côtés d’un monde en mutation que j’observais et écoutais comme des confidences. C’est là que mon regard s’est construit et aiguisé. J’avais une vision de proximité et le sentiment d’être au cœur des choses avec comme seule distance, l’humour. Toujours proche avec les personnes que je photographiais, il y avait toujours une acceptation tacite, parfois un regard, rarement un mot, sûrement une connivence et la photo était faite ! Je me glissais lucide et rapide dans les événements comme un courant d’air, adepte de la photo unique. Depuis de nombreuses années et dans le même temps, je me consacre à des séries liées à des sensibilités très personnelles, des réflexions visuelles qui accompagnent ma vie depuis plus de quarante ans dont : le Corps et l’Eau, le Paysage en mouvement, l’intimité de ma vie personnelle, le corps. Depuis les années 70, je photographie en argentique. Ce qui peut semblait une contrainte aujourd’hui pour certains, tant au niveau de la réalisation des images que du point de vu pécuniaire… Pour moi, cela a organisé mon regard, mes cadrages, ma concentration, et par le fait d’être toujours très lucide sur ce que je veux dire. Une forme de décentrement. La photographie n’a jamais été une dilettante, je l’ai saisi comme un dialogue, une croyance, un métier, pour affirmer qui je suis. Cette pratique a forgé ma pensée, mon acte photographique en découle, je suis dans la grande proximité, je suis très concentré dans mon écriture photographique, je déclenche uniquement quand tout est en place, cadrage au millimètre, sens de l’image, expression parfaite. Tout va très vite ! Mes images actuelles sont sur une relecture du corps, une recherche très intimiste, une expression qui touche aux traits, au dessin, au paysage, à une lecture esthétique. Je déclenche et réarme l’appareil comme une ponctuation de l’esprit, je regarde, précise un cadre avec l’œil et ce qu’au moment de faire la photo que je me retranche dernière le viseur. La photographie est d’abord une pensée, une volonté de l’esprit et non une quête à un cadrage derrière un viseur. L’argentique peut permettre ce calage de la pensée et il n’y a que 36 vues sur un film. De l’économie d’images pour mieux se concentrer, pour être précis en une photo. J’ai été le premier photographe du journal le Monde, j’utilisais le noir et blanc. Puis, photo-reporter pour la presse magazine pendant 25 ans et je ne travaillais qu’avec des films diapositives, la Kodachrome 64 et 200 Asa. Londres, Camden, aout 2017 © Gil Rigoulet Marque-page1
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