NewsPhoto

Le Kaiser de la mode a tiré sa révérence, hommage au photographe !

Temps de lecture estimé : 2mins

Dandy indétrônable, créateur de génie, le Kaiser s’en est allé et avec cette funeste nouvelle c’est toute la planète mode et au delà qui se retrouve orpheline. Les années Palace et folles nuits parisiennes, l’amitié avec Yves avant la brouille légendaire, Balmain, Patou, Chloé, Fendi jusqu’à l’épopée Chanel, et créer sa propre griffe, la ligne K par K, jouant de son image comme nul autre pareil. De Hambourg à Paris il a su croire en son destin et imposer son style. Cultivant l’humour et l’autodérision, ses phrases choc et son persiflage font mouche auprès des jeunes. Jamais là où on l’attendait, mutant visionnaire, il avait d’ailleurs prévu ses obsèques au millimètre, préférant l’incinération à la pierre tombale pour « ne pas encombrer ».

Amateur d’art et d’une immense culture, il cultivait ses passions pour les livres et la photographie dans son studio de la rue de Lille, véritable laboratoire et bibliothèque débordante.

Invité d’honneur de Paris Photo 2017, il avait déclaré être venu à la photographie à partir d’une série d’Irving Penn dans un Vogue rapporté par sa mère des Etats Unis alors qu’il était encore enfant. Puis la rencontre avec Newton dont il devient l’ami et le modèle, et les campagnes pour Chanel à partir des années 80, privilégiant le Hasselblad H4X. Fan d’expressionnisme allemand, de cinéma muet et d’humanisme français après guerre (Kertész) il restait ouvert à une grande liberté de ton et d’expérimentation. Avouant que la photographie était devenue comme une seconde nature, il déclarait faire cadeau à ses amis de nombreux tirages : « Acquérir et non posséder ».

On se souvient de la fascinante exposition de la Maison Européenne de la photographie qui présentait en 2010 pour la première fois sa démarche et ses références,

« Ce que j’admire le plus ce sont les photographes qui sont passés à la postérité avec une seule image. Une image – je préfère ce mot au mot photo – qui s’est inscrite dans la mémoire collective du monde civilisé comme « The White Fence » de Paul Strand, « The Blessed Art Thou Among Women » de Gertrude Kasebier ou « Le soldat espagnol mourant » de Capa (..)

La France qu’il avait adopté peut lui dire un grand merci !

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

You may also like

En voir plus dans News