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Forget me not, Souvenirs du Vietnam par Abbas

Temps de lecture estimé : 3mins

Le 25 avril 2018, le photographe franco-iranien Abbas Attar nous quittait à l’âge de 74 ans. Il avait débuté sa carrière comme photojournaliste au début des années 70, il avait notamment couvert de nombreux conflits au Biafra, au Vietnam et au Moyen-Orient… En 1980, il réalise un important travail sur la révolution iranienne, qui sera rassemblé dans un ouvrage – le tout premier d’Abbas « Iran, la révolution confisquée » – pour cela il sera condamné à l’exil… D’abord photographe pour l’agence Sipa, puis Gamma, c’est en 1985 qu’il intègre la prestigieuse agence Magnum.

Pour cet ouvrage, le dernier de sa bibliographie, Abbas a replongé dans ses planches contact de ses débuts. Il a opéré une sélection intime d’une centaine d’images d’archives réalisées dans le cadre de plusieurs de ses reportages effectués au Vietnam entre 1972 et 1975. Les premières photographies sont celles captées lors des manifestations anti-guerre aux Etats-Unis, à Miami, pour se clore sur une série de clichés sur la sixième conférence des non-alignés (les pays ne s’associant pas avec les grandes puissances mondiales) qui s’est déroulée à Cuba en 1979, et enfin une sélection d’images sur son retour au Vietnam. Un pays qui aura profondément marqué Abbas. Il y retournera plus de 35 ans plus tard, en 2008 pour confronter ses souvenirs à la réalité d’un pays qui au fil des décennies aura changé de visage.

« Forget me not » est le titre d’un souvenir. Celui qu’Abbas nous raconte à la première page. C’est lors de la visite d’un camp de réfugiés installé sur une ancienne base militaire américaine de Da Nang qu’Abbas aperçois un tag marqué sur la porte d’une cabane « Forget ME not », avec le « ME » en majuscule. Des mots inscrits visiblement par un militaire. Quarante-cinq après, Abbas décide lui aussi d’inscrire « Forget ME not » quelque part… Il signe ici, son dernier souvenir, son dernier témoignage.

Au fil des pages, Abbas nous raconte la guerre, les conflits, mais il nous livre surtout ses souvenirs : les villes parcourues, les portraits de ceux qu’il rencontre. Saigon tout d’abord, le Viêt-Cong qu’il couvre en 1973 comme l’un des tous premiers à photographier le Front national de libération du Sud Viêt Nam. Ensuite Qo Long Nam, puis Vientiane à l’occasion de ses voyages en 1975, 1994 et 2008 et Hanoï parcouru au printemps et en hiver 1975.

À l’occasion de la sortie de cet ouvrage, la galerie Folia, à Paris, présente l’exposition éponyme du 15 mai au 29 juin 2019.

INFORMATIONS PRATIQUES
• Livre
Vietnam Forget me not
Abbas
Editions Delpire
130 photos noir et blanc environ
240 pages, 16,5x20cm
ISBN : 9 791095 821182
28 €
• Exposition

mer15mai(mai 15)13 h 00 minsam29jui(jui 29)19 h 00 minVietnam, Forget me notAbbasGalerie Folia, 13 rue de l'Abbaye 75006 Paris

A LIRE
Mort du photographe Abbas (1944 – 2018)

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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