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Amarg, une série photographique de Zakaria Wakrim

Temps de lecture estimé : 3mins

Cette semaine nous vous présentons « Amarg », un travail réalisé par le photographe marocain Zakaria Wakrim… Cette série, réalisée par cet ancien ingénieur en sciences physiques, nous plonge dans les paysages d’Afrique du Nord retraçant le lien entre l’humain et les montagnes.

Amarg est une série centrée sur un territoire: l’Afrique du Nord. Elle cherche à explorer des expériences universelles telles que l’étonnement premier, abstrait, le genre de sensation qui nous envahit lorsqu’on redécouvre le firmament saharien, qui a toujours été là et qui le sera bien après nous ; et la nostalgie de ces moments là, incroyablement marquant. Je pense qu’une bonne façon d’emporter un zeste de ces instants là est d’immortaliser la lumière qui en est témoin.
Concrètement parlant, le nom de la série « Amarg », en langue tachelhit, se traduirait par « nostalgie ».  » Amoudou », serait le  » Voyage « . La nostalgie de ces lieux, bien décrits par l’écrivain Mohammed Khair-Eddine dans son roman Légende et vie d’Agoun’chich : « ces lieux où l’on éprouve l’envie irrésistible de communiquer avec le cosmos, où la géologie et la métaphysique se mêlent en de multiples images qui vous laissent en mémoire une marque indélébile comme le sceau magique de la sérénote blanchie par les souffles purs de la genèse. »
Le personnage récurrent dans la série Amarg, témoin de ce spectacle cosmique qui est l’existence, représente en quelque sorte le long parcours de cet éternel conflit existentiel : errance, stagnation, fuite, affrontement, observation, silence, paix et harmonie, béatitude. Le sujet humain porte une djellaba, car j’ai toujours trouvé que cette tenue dégage une aura mystique propre à ces lieux-là. Me servant aussi, à cicatriser cette vieille blessure, celle de la séparation avec la montagne-mère. Une montagne qui a vu ses habitants la fuir, car devenu trop aride pour les alimenter. Je représente, à ma manière cette génération de marocains, fils du changement climatique qui ont trouvé refuge dans la ville.

Après des études d’ingénieur spécialisées dans les sciences physiques de la lumière en Espagne, l’intérêt de Zakaria Aït Wakrim pour la photographie a commencé en même temps que ses études d’ingénieur. Ses premiers travaux photographiques sont imprégnés d’une recherche expérimentale et s’apparentent à une exploration de la façon dont se dessinent les limites de la perception. Il met en pratique des moyens expérimentaux afin de porter ses réflexions sur des concepts qui le fascinent depuis toujours, tels que l’identité et le changement. Il fait usage d’un langage visuel à la fois narratif et poétique, pour susciter une réflexion autour du changement accéléré que subit l’Afrique du Nord aujourd’hui, afin aussi de provoquer le débat autour des notions d’identité et de progrès. Il développe une écriture protéiforme entre paysages et portraits. Pour lui la photographie est un moyen visuel d’affronter la réalité, mais aussi un moyen d’en élargir la perception.

A partir de 2010, Zakaria Aït Wakrim a participé à plusieurs expositions internationales comme récemment à RAW Street Photo Gallery à Rotterdam (2018), aux Rencontres photographiques de Rabat (2017), à la Galerie Venise Cadre à Casablanca (2017), à Abla Ababou Gallery Rabat (2018), Mystique 2.0 à Art Space Casablanca (2019, à Millepiani Gallery à Rome (2018) et notamment au African Lens à Cape Town en Afrique du sud (2016). Ces séries photographiques ont été publiés dans plusieurs photobooks et magazines comme : Lumières du Maroc, Casablanca nid d’artistes, Femmes du Maroc, Fisheye magazine, Diptyk, l’Economiste, Telquel ou publier dans des reportages sur des sites web comme celui de la CNN et la BBC.

zakariawakrim@gmail.com
https://www.zakariawakrim.com/

La Rédaction
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