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Covid-19 et les photographes : Témoignage d’une photographe Anonyme « Les critères du fonds de solidarité sont injustes ! »

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La crise sanitaire liée au covid-19, touche tous les acteurs du monde de la photographie. Face aux annonces faites par le gouvernement et les différents ministères pour apporter un soutien financier aux professionnels, nous avons souhaité donner la parole à nos lecteurs. Aujourd’hui, nous partageons le témoignage de A., photographe qui a souhaité rester anonyme.

Mon activité est bien sûr complètement à l’arrêt, comme la plupart des photographes auteurs. Même si mon travail est souvent exposé, je vis principalement de boulots commerciaux et alimentaires. Notamment dans l’évènementiel, et mon client principal a fait l’objet d’une fermeture au public. Lorsque sera venue l’heure du déconfinement, il faudra sans doute plusieurs mois pour que la situation revienne à la normale… Je n’ai aucune certitude sur le fait de continuer à travailler avec ce client.

Bien sûr les projets d’expositions de cette année semblent incertains également. Tout comme un projet de résidence pour lequel j’allais être payée. C’est difficile de mesurer l’impact exact de cette crise sanitaire, car il ne s’agit pas seulement d’évènements concrets annulés, mais de projets et de rendez-vous repoussés. De personnes qui pensaient à toi pour un projet qui sont maintenant eux-mêmes trop impactés économiquement pour que la conversation se poursuive. Ceux ou celles qui pensaient t’acheter un tirage ou une séance photo et qui ont maintenant vraiment autre chose à faire…

Donc évidemment, tout de suite on se renseigne sur les aides auxquelles ont peut prétendre, pour limiter la casse. Mais on se rend compte que les critères pour bénéficier de l’aide de solidarité est vraiment injuste et surtout absolument pas adapté à notre réalité. Du fait du calcul de cette aide sur un mois arbitraire, (vu que je peux toucher 2500 euros comme 250 euros) je n’aurai probablement droit qu’à 450 euros du fonds de solidarité, alors que j’ai perdu 100% de mes revenus après le confinement. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon mec salarié pour payer les 3/4 du loyer en avril. J’espère que pour le mois prochain, le mode de calcul change… On se rend compte que l’on a très peu de poids, contrairement aux intermittents, mais ça commence à bouger, il y a eu le rapport Racine, on s’est vaguement souvenus qu’il y avait des créateurs derrière la création… C’est vraiment le moment pour que les lignes bougent !

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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