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Partager Partager NewsPhoto Valentin Sidorenko, lauréat du Prix LNP du film photographique La Rédaction8 novembre 2021 Temps de lecture estimé : 5minsC’est lors du grand retour de la manifestation Les Nuits Photographiques à l’Espace Jemmapes le week-end dernier, que le nom du lauréat a été dévoilé. Il s’agit du photographe russe Valentin Sidorenko, pour son film photographique intitulé « Roots of the heart grow together ». Un travail d’une grande poésie sur la mémoire familiale. C’est grâce à la découverte des photos de famille que Valentin Sidorenko a reconstitué sa propre histoire personnelle. Nous vous proposons aujourd’hui de découvrir ce sublime film choisi par le jury ! Le dimanche 31 octobre, les membres du jury* se sont réunis, pour choisir le lauréat de cette édition 2021, parmi quatorze dossiers finalistes d’une grande qualité, les voix se sont portées sur le film photographique « Roots of the heart grow together » réalisée en 2019 par l’artiste russe Valentin Sidorenko. Une mention spéciale a été adressée à Maxime Riché pour son film documentaire intitulé « Paradise », sur une ville californienne ravagée par un terrible incendie en 2018. Roots of the heart grow together Ma famille a toujours été un tout – les membres de la famille du côté de ma mère et de mon père se réunissaient pour les mariages, les anniversaires et les fêtes de fin d’année. Ce lien commençait à se briser lorsque je suis né, au milieu des années 90. Des membres de ma famille sont morts avant que j’aie pu les connaître, leur parler, les aimer. Des années plus tard, j’ai commencé à les rencontrer séparément via nos archives de photos de famille. C’est ainsi qu’a commencé ma recherche sur les racines familiales. Il m’est apparu que la famille n’est pas seulement formée des personnes avec lesquelles on passe son enfance, mais aussi de la mémoire qui peut générer des liens à travers le temps, et donc briser les frontières. En effet, deux familles vivant dans des lieux différents à des époques différentes ne peuvent rien avoir en commun, mais elles peuvent avoir un avenir commun. Chacun de nous, en étant né, complète la chaîne dans le présent, mais la chaîne n’existe pas sans la mémoire. Web: https://dutca-sidorenko.com/ Instagram: https://www.instagram.com/dutca_sidor/ Paradise Le 8 novembre 2018, le mégafeu Camp Fire a ravagé la ville de Paradise en Californie en moins de quatre heures. Désastre le plus coûteux à ce jour, il a causé la mort de 89 personnes et détruit 18 800 structures, forçant certains à l’exode à travers les Etats-Unis, plongeant de nombreux autres dans une précarité redoutable. Dans toutes les symboliques depuis le mythe prométhéen, le feu et sa maîtrise procurent à l’homme son pouvoir sur la nature et le distingue du reste du vivant. Mais les mégafeux n’épargnent désormais plus aucune région du globe : de plus en plus fréquents et incontrôlables, ils nous renvoient à nos fragilités et notre condition d’êtres mortels. Les flammes s’approchent désormais chaque année de Paradise, comme un défi aux divinités qui auraient investi cette ville-icône. Le North Complex Fire, l’un des plus grands mégafeux de l’été 2020, a brûlé à quelques miles de Paradise. Le Dixie Fire, actif de juillet à fin octobre 2021, s’est hissé au premier rang des plus grands feux de l’histoire de l’état, consumant 390 000 hectares. Il a débuté à moins d’un kilomètre du départ de Camp Fire trois ans auparavant, sur les mêmes collines inaccessibles quadrillées de lignes à haute tension qui fournissent leur énergie aux villes avoisinantes. Je me suis rendu à Paradise en 2020 et à nouveau à l’été 2021 pour rencontrer ceux qui ont décidé de rebâtir leur « paradis » dans un lieu qui semble maintenant brutalement inhospitalier. Certains semblent pris au piège dans la construction d’une mythologie personnelle propre aux cultures pionnières de l’ouest américain, quand d’autres sont encore paralysés par le traumatisme vécu, incapables de fuir. Pour retranscrire de façon sensible leurs émotions et leurs vécus, j’emploie un film infrarouge dont les tonalités embrasées viennent ponctuer la normalité ténue d’une vie qu’ils essaient de reconstruire. Ces images, « flash-back » suggestifs de l’enfer vécu par les habitants cet Eden déchu, servent à rappeler la mémoire des flammes gravées sur la rétine des survivants, telle une hallucination vécue quotidiennement alors qu’ils reconstruisent avec la peur du prochain incendie au ventre. Pour une ville nommée avec tant de symbolisme, cette série nous invite à considérer le sens originel du mot apocalyptique : la fable de Paradise nous laisse entrevoir le prochain lieu, l’Australie, le Brésil, la Sibérie, la Grèce, la Turquie ou un autre, qui devra passer par ce lent processus de cicatrisation après des catastrophes dont les causes sont, de façon croissante, humaines. Elle suggère notre séparation toujours plus grande avec la nature, notre hubris à vouloir aller contre elle à tout prix. Web : https://maxriche.com/ Insta : https://www.instagram.com/maxriche/ Les 12 autres finalistes Géraldine Aresteanu – 24H à l’EHPAD Marcel Gaujard Samy Benammar – Sous-ex Quentin Désidéri – Lettre à Chiara Mahé Elipe – De l’absence germent les fleurs Jean-Félix Fayolle – Hecho en Barrio // Fabriqué au Quartier Nicolas Gallon / Contextes – Une situation globalement assez satisfaisante. Elsa Serna Gimenez – Cyclique Jérémie Lusseau / Guilhem Delteil- A bord de l’Ocean Viking Serena Porcher-Carli – Enzo Pauline Quinonero – Florence Eric de Roquefeuil – Nulla dies sine linea Aurélie Scouarnec – Feræ *Le jury était composé d’Odile Andrieu (Festival les Promenades Photographiques), Guillaume Chamaian (fondateur des Nuits Photographiques), Bruno Dubreuil (Partenaire média Viens Voir), Isabelle Habert (iconographe), Nicolas Havette, Sophie Knittel (Présidente Freelens), Camille Leboulanger (photographe), Léonor Matet (Polka magazine), Adrien Selbert (photographe lauréat Prix nouvelles écritures 2020) et Ericka Weidmann (Partenaire média 9 lives). Favori0
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