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Partager Partager Temps de lecture estimé : 7minsPour sa quatrième et dernière carte blanche, notre invitée de la semaine, Emmanuelle Walter, responsable arts visuels à La Filature, Scène nationale de Mulhouse, a choisi de clore cette invitation éditoriale par la présentation de la galerie. Si l’activité de La Filature – qui fête cette année ses 30 ans -est centrée sur le spectacle vivant, elle s’engage également en faveur de la création et de la diffusion des arts visuels. C’est en 1996, que le lieu inaugure sa galerie dédiée à la photographie. Depuis plus de 10 ans, Emmanuelle Walter est en charge de sa programmation. Vue de l’exposition « Désidération (Summa) » de SMITH, 2022 Parallèlement à son activité liée au spectacle vivant, La Filature, Scène nationale de Mulhouse, s’engage en faveur de la création et de la diffusion des arts visuels depuis son ouverture en 1993. Équipée d’un espace d’exposition, elle le dédie à la photographie en 1996, sur une proposition de Paul Cottin qui en assure la programmation jusqu’en 2009 et dont je prends le relai quelques années plus tard, en 2012. La production d’expositions, l’accueil d’artistes en résidence et la formation des publics (qui touche notamment les élèves d’un très grand nombre d’écoles, collèges et lycées de la région) lui permettent de s’affirmer à la fois comme un relais institutionnel entre les artistes et le public, un acteur économique de la vie artistique et un véritable partenaire culturel de nombreux lieux de diffusion ou de promotion de l’art contemporain. Bilan chiffré des 27 saisons employées à construire un projet autour de la photographie : 130 expositions (61 monographiques, 47 collectives, 22 en duo), 22 résidences de création, 365 artistes invités (167 français dont 62 résidant dans la région Grand Est, 198 étrangers dont 88 frontaliers suisses et allemands). Le bilan est important mais ne résume évidemment pas l’aventure humaine. Visite commentée de l’exposition « L’Attente » d’Anna Malagrida Long fleuve parfois formé de cataractes, la vie de la galerie est avant tout une histoire de relations. En premier lieu entre les différentes disciplines qui se croisent à La Filature : le théâtre, la danse, la musique, le cirque, les arts visuels. Comme toute scène nationale qui produit et diffuse – ou l’a fait dans le passé -, des expositions photographiques (le Centre culturel André Malraux à Vandœuvre-lès-Nancy, Le Quartz à Brest, le Théâtre La Passerelle à Gap…), La Filature livre sans cesse aux publics matière à interroger les rapports entre images scénographiées en galerie et images mises en scène au plateau. Son histoire est aussi évidemment celle des relations qu’elle noue avec ses partenaires locaux, compagnons géographiquement les plus proches qui permettent des échanges réguliers voire assidus. La Filature articule depuis 27 ans son programme d’expositions aux projets des nombreux photographes, acteurs culturels, éditeurs, clubs photos qui ponctuent d’évènements marquants pour Mulhouse la longue histoire que la ville entretient avec la photographie (Adolphe Braun, photographe français parmi les plus influents du 19e siècle, y installe son atelier en 1848). La galerie de La Filature est membre des deux réseaux Plan d’Est – Pôle arts visuels en région Grand Est et La Régionale, coopération transfrontalière de 18 institutions en Allemagne, en France et en Suisse. Montage de l’exposition « Glissements progressifs du récit » avec Lisa Lurati, Maria Malmberg, I II III (Tim Bohlender, Uta Pütz, Claudia de la Torre) Le Ministère de l’impression et les étudiants de la Haute école des arts du Rhin, dans le cadre de Mulhouse 019 – Biennale de la jeune création contemporaine Les résidences d’artistes sont tout particulièrement favorables à des échanges nourris. À ce jour, plus de 20 artistes ont été invités à produire des images en région. Leurs travaux témoignent à la fois des différents modes d’expression dans le domaine des arts visuels et de la diversité du territoire. Parmi les résidences des dix dernières années, on peut rappeler celles de Denis Darzacq qui a réalisé une série de portraits et de paysages sur le site du Hartmannswillerkopf, lieu de mémoire de la Grande Guerre, pour son projet « Comme un seul homme » ; de Martin Parr, venu poser son regard aigu sur le quartier populaire et métissé de la Cité-Briand, composé des « carrés mulhousiens », maisonnettes mitoyennes avec petits jardins imaginées par les industriels au 19e siècle autour des grands sites de production textile ; de SMITH qui a produit une série d’images thermographiques de la météorite d’Ensisheim et de paysages de sites naturels en Alsace pour l’exposition « Désidération (Anamanda Sîn) » présentée aux Rencontres d’Arles en 2021 puis à La Filature à l’été 2022 ; d’Aglaé Bory, Léa Crespi et Franck Christen qui ont chacun réalisé des portraits de Mulhousiens au sortir des confinements liés à la crise de la COVID-19, exposés dans la ville à l’été 2021. La plus récente, celle de Stephen Dock, s’est déroulée à l’ancienne maison d’arrêt de Mulhouse. Quelques mois après sa fermeture et le transfèrement de ses détenus en novembre 2021, le photographe a pu accéder à l’établissement vide et en délabrement. Il y a réalisé un travail photographique dont une dizaine d’images inédites ont été présentées à La Filature et trente-six images d’une même cellule de prison ont fait l’objet d’une publication. « 36 » de Stephen Dock, coédition Médiapop Éditions, La Filature, Scène nationale de Mulhouse, avec le soutien de la Collectivité européenne d’Alsace, la Direction interrégionale des services pénitentiaires Grand-Est et le Fonds de dotation La Navette de La Filature. Bien que ses missions ne l’engagent pas à développer de l’édition, La Filature a régulièrement soutenu des artistes dans leurs projets de livres ou a produit la création d’objets éditoriaux liés à leurs expositions à Mulhouse. Elle a notamment participé aux publications « L’Europe du silence » de Stéphane Duroy (éditions Filigranes, 1999), « Tanz Party » de Caroline Hayeur (éditions de la Nuée bleue, 2002), « Tavastia » de Christophe Bourguedieu (Le Point du Jour-Centre d’Art Éditeur, 2002), « On dirait le Sud » de Bernard Plossu (Médiapop Éditions, 2014), « Nuit américaine » de Julien Magre et Laure Vasconi (La Filature, Scène nationale, 2014), « A Taste for Mulhouse » de Martin Parr (Médiapop Éditions, 2016), « Les Gorgan » de Mathieu Pernot (Xavier Barral Éditions, 2017), « Rose Sarajevo » de Marianne Maric (Médiapop Éditions, 2017), « Le temps s’enfuit sans disparaître » de Cassandre Fournet, Emmanuel Henninger, Iva Šintić et Gaëtane Verbruggen, conception graphique Julie Wittich (La Filature, Scène nationale, 2021) et « 36 » de Stephen Dock (Médiapop Éditions, 2022). Chacune des images publiées ramène à la mémoire des usagers et des personnels de La Filature le souvenir d’une exposition et celui d’une rencontre avec un·artiste – passagère, cordiale, affective, amusante, contrariée parfois. « Rose Sarajevo » de Marianne Maric, coédition La Filature, Scène nationale de Mulhouse, Médiapop Éditions Cette année, La Filature fête ses 30 ans. Trente années de programmation artistique et culturelle dont presque autant consacrées à la photographie contemporaine. Souvent présentée en regard d’autres formes artistiques du domaine des arts visuels (installation, vidéo, cinéma) et de celui des arts vivants, la photographie y a essentiellement été exposée dans la galerie qui lui est consacrée mais a pu occasionnellement déborder ses cimaises et se déployer dans les espaces publics du bâtiment ou de la ville. Une fois seulement, elle a fait l’objet d’une commande pour les supports de communication de la Scène nationale. En 2007, nous avons invité le photographe Olivier Metzger à réaliser une série de portraits à Mulhouse, sa ville natale, pour une publication sous forme de portfolio dans notre brochure de saison – sans doute la plus inspirée de toutes. INFORMATIONS PRATIQUES Galerie de La Filature20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse dim15jan(jan 15)11 h 00 mindim05mar(mar 5)18 h 30 minAnna MalagridaPhotographiesGalerie de La Filature, 20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse Détail de l'événementNous portons en nous un imaginaire de Paris traversé d’images et de récits, la conscience d’une ville qui serait un mécanisme extraordinaire pour produire de la société. Paris serait, comme Détail de l'événement Nous portons en nous un imaginaire de Paris traversé d’images et de récits, la conscience d’une ville qui serait un mécanisme extraordinaire pour produire de la société. Paris serait, comme toute ville dans son acception la plus classique et sans doute la plus utopique, le lieu de rencontre et d’interactivité, une forme évoluée d’organisation sociale. La chose qui nous frappe dans la représentation que nous livre Anna Malagrida de Paris, telle qu’elle se vit et se déploie dans ses images et sous nos yeux, c’est qu’elle n’est pas ainsi. La ville mondialisée, dans ses murs et ses façades, apparaît comme une peau qui porte les traces des événements et des crises qu’elle traverse. Anna Malagrida (née à Barcelone en 1970) vit à Paris depuis 2004. Elle pratique la photographie et la vidéo. Souvent pensées autour de l’opposition dialectique entre intérieur et extérieur, ses pièces invitent le spectateur à une expérience à la fois intuitive et physique, portée par le sens à l’œuvre dans les photographies. La fenêtre, le voile ou la frontière sont quelques-uns des motifs qu’elle emploie pour faire dialoguer les différents espaces et parler de la dualité, de l’instable et de l’ambigu, par opposition à l’univoque. Sa trajectoire en tant que photographe débute en 1988, année de son inscription à l’Université Autonome de Barcelone, où elle obtiendra une licence en Sciences de l’Information. Décidée à travailler avec le médium photographique, elle poursuit sa formation à l’École Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles en 1993. Anna Malagrida est lauréate du prix au Projet des Rencontres internationales de la Photographie en 2005 et obtient la bourse de la Fondation Arte y Derecho en 2006. Elle est également lauréate de la Carte Blanche PMU en partenariat avec le Centre Pompidou en 2016 et de la commande 3.0 du Centre National Arts Plastiques et du Jeu de Paume en 2020. Exposée en France et à l’international (Espagne, France, Afrique du Sud, Allemagne, Danemark…), son œuvre a rejoint de nombreuses collections publiques et privées (Centre Pompidou, le Wolfsburg KunstMuseum, MAGASIN 3 – Stockholm Kunsthall, Fonds National des Arts Plastiques, MACBA de Barcelone, la Fondation MAPFRE…). séries présentées Les passants ((extraits de la série) photographies, vidéo, mars 2020 – février 2021) Nouvelle cartographie photographique de Paris commencée en mars 2020 lors du premier mois du confinement suite à la crise de la COVID-19 et finalisée un an après, en février 2021, alors que la pandémie bouleverse encore la vie quotidienne en France. Par un point de vue unique et immobile, l’autrice interroge la notion de surveillance ; par le montage des diaporamas elle questionne la notion de temps, le temps de la photographie et aussi celui des individus dans la ville et leur rapport à l’espace urbain. Les séquences d’images traduisent le flux et le mouvement des villes mondialisées. Paris barricadé (photographies, installation, 2018-2019) Le mouvement des Gilets jaunes apparaît en France en octobre 2018. Il donnera lieu à de nombreuses manifestations organisées chaque samedi sur l’ensemble du territoire français et notamment à Paris autour du rond-point de l’Étoile et du boulevard des Champs-Élysées. Les habitants et les commerçants du quartier décident alors d’installer des protections pour protéger les vitrines des magasins et les fenêtres des logements. Les dimanches, jours d’après les manifestations, Anna Malagrida et Mathieu Pernot réalisent des photographies de ce quartier et des dispositifs de protection mis en place par les habitants. Cristal House (photographies, vidéo, textes, tickets de jeu usagés, 2016) Projet réalisé dans une salle de jeu au centre de Paris où se croisent deux quotidiens. À l’extérieur, celui de la ville qui défile avec son rythme intense, à l’intérieur de la salle, celui des joueurs qui parient aux courses de chevaux, les mouvements répétitifs de leurs mains et les temps d’attente. Attirés par les grandes mégalopoles, la plupart de ces joueurs sont des migrants, souvent des sans-papiers, qui arrivent de partout dans le monde et rêvent d’une vie meilleure. Les notions de rêve et d’espoir, intrinsèques à chaque joueur, se dédoublent dans l’image de celui qui émigre. Le laveur de carreaux (boucle vidéo, 2010) Vidéo réalisée depuis l’intérieur d’une galerie d’art qui montre l’action du laveur de carreaux. Le geste de savonnage de la vitre rappelle un geste pictural et montre la formation et la transformation de l’image. À travers cette action médusante et la trace laissée par le savon, nous pouvons entrevoir la description concrète du quotidien, la vie de la rue. Par la transparence partielle de la vitrine, la caméra capte l’action du travailleur, dans un acte performatif qui interroge la paternité de l’œuvre. Les vitrines (photographies, 2008-2009) Les images de la série Les Vitrines (Escaparates) se concentrent sur un dispositif de vision – la vitrine – et s’identifient à celui-ci pour annuler son usage et l’utiliser comme le véhicule d’une réflexion. Il s’agit de vitrines de commerces condamnées à Paris, recouvertes avec de la peinture de blanc d’Espagne qui empêche de voir clairement l’intérieur. Le regard rebondit vers le reflet de la ville ainsi qu’à la frontière matérielle de la vitre recouverte d’inscriptions. La tension de la ville s’incarne alors sous forme d’une abstraction dans ces grandes images que nous pouvons aussi regarder avec distance. DatesJanvier 15 (Dimanche) 22 h 00 min - Mars 5 (Dimanche) 5 h 30 min(GMT-11:00) LieuGalerie de La Filature20 allée Nathan Katz 68100 Mulhouse Galerie de La Filature20 allée Nathan Katz 68100 MulhouseEntrée libre du mardi au samedi de 11h à 18h30, les dimanches (excepté de juillet à septembre) de 14h à 18h, ainsi que les soirs de spectacles. Get Directions CalendrierGoogleCal Marque-page0
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