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Hommage à Gérard Rondeau
Un parcours d’expositions dans la Marne

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Gérard Rondeau nous a quittés le 13 septembre 2016. Deux ans plus tard, le département de la Marne, qui a vu naître le photographe, souhaite lui rendre hommage en présentant un parcours de quatre expositions dont chaque lieu se consacre à une thématique.

Avec ce seul titre « Rien que la Terre », emprunté à l’écrivain Paul Morand, les quatre expositions explorent l’univers de Gérard Rondeau. Elles nous mèneront au Mémorial de Dormans pour découvrir les paysages explorés par cet infatigable voyageur, à la Villa Bissinger et sa galerie de portraits, en passant par les archives nationales de la Marne et la Maison du Département pour visiter respectivement son travail sur la guerre et ses photographies d’architecture. Toutes les expositions, curatées par Sylvie Rondeau, sa femme, ont un point commun, celui de relier le travail du photographe avec le département de la Marne qui lui était si cher, car malgré ses pérégrinations à travers les continents, ses terres natales se rappelaient sans cesse à lui.

C’est l’édition qui changera la vision de Gérard Rondeau sur la photographie. Celui qui n’a jamais souhaité devenir photographe, découvre l’ouvrage d’Henri Cartier-Bresson sur l’URSS, et c’est une révélation. Il se met donc à la photographie en autodidacte et deviendra l’observateur du monde qu’il nous transmet en noir et blanc. Gérard Rondeau était un suggestif, il ne montrait pas frontalement les choses, il préfèrait les suggérer, avec sa part de mélancholie. C’était un personnage réservé et timide, et lorsqu’il photographiait il sortait son Leica avec la plus grande discretion, déclenchait et le rangeait aussitôt. Sa manière de photographier reflétait ce qu’il était lui-même : un homme discret.

La commissaire d’exposition, Sylvie Rondeau, nous explique avoir eu carte blanche pour réaliser cet hommage. L’idée de thématique s’est très vite imposée à elle. Gérard a exposé de nombreuses fois dans la Marne, et il n’était pas question de répéter ce qui avait déjà été montré. Il fallait offrir au public une proposition nouvelle, montrer des photographies inédites, sans oublier ses images iconiques, avec le besoin de les présenter différemment… Elle nous le confie, le choix des images n’est pas un exercice facile, car il faut garder l’esprit de Gérard… Et pour ce faire elle s’appuiera sur ses nombreux ouvrages édités afin de guider ses choix. « Si une photographie était publiée, c’est sûr, c’est qu’elle lui plaisait« .

On pourra notamment découvrir à la Villa Bissinger de la Aÿ-en-Champagne, les dernières images de Gérard réalisés au printemps 2016, il s’agit des portraits du Prix Taittinger. Images exposées aux côtés de portraits devenus célèbres, mais aussi d’autres plus confidentiels de champenois. Aux archives nationales de Châlons-en-Champagne, on explore son travail sur la guerre, avec ses images du chemin des dames et de Sarajevo, une nouvelle sélection de ses séries sera présentée au festival « War on Screen » qui se déroule cette semaine.

Vous avez jusqu’à la fin novembre pour vous rendre sur la route du champagne et pénétrer dans un univers de silence.

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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