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Carte blanche à Chantal Nedjib : Eloge de la lenteur, Les Promenades photographiques de Vendôme

Temps de lecture estimé : 4mins

Pour sa première carte blanche, notre invitée de la semaine Chantal Nedjib, nous emmène à Vendôme à l’occasion de la quinzième édition du festival des Promenades photographiques. Retrouvez donc sa sélection des expositions à ne pas manquer !

Les Promenades photographiques de Vendôme prônent pour leur 15è édition de prendre le temps et ralentir le pas. Un conseil bienvenu pour savourer la programmation des 50 ans des Rencontres d’Arles aussi. On ne peut pas tout voir, ni tout apprécier au pas de course.
Nous y reviendrons demain.

Si vous passez par Vendôme, vous serez certainement sensible au lieu magique d’exposition qu’est le Manège, dans lequel la scénographie de Monica Santos fait merveille.
Toutes les expositions ne peuvent être citées, alors arrêtons – nous sur une sélection d’émotions et des découvertes devant lesquelles s’arrêter:

La première émotion avec des images inédites d’Anny Duperey à côté et en complicité de celles de sa soeur Patricia Legras et de son père Lucien Legras, tous deux prématurément disparus.

La découverte aussi du travail en noir et blanc de Barbara Wolff qui enregistre moments décisifs et points clés, y compris biographiques de sa vie en Allemagne de l’est et de l’ouest, une signature visuelle radicale mais sensible.

Les images couleurs emblématiques de Franco Fontana incitent à réfléchir sur le lien entre photographie et peinture, et l’acte de voir.
L’incroyable travail de Florence Joubert dans la station Méteo France du Mont Aigoual où les météorologues passionnés côtoient tempêtes et brouillards, une dernière danse avant la fermeture des lieux?

La révélation des deux lauréats de la Bourse des Amis du Musée Albert Kahn :
 La quête d’identité de l’ethnie des Hans, dans la province du Xinjiang montrée par Patrick Wack dans son projet Outwest. 
Mathieu Chazal et ses Chroniques d’Orient très profondes, en noir et blanc, de l’Irak à l’Iran, des Balkans au Caucase, la diversité des expressions culturelles, les destins de ces peuples sur les routes de l’exil. Un écho avec les photographies, exposées à la Chapelle Saint Jacques, de Payram : exilé de l’Iran. Il partage avec nous l’image qu’il se faisait de l’Iran de ses grands parents, abasourdi de la trouver en Syrie.

Le travail très fin de Marc Melki sur les bâches des écuries est aussi à ne pas manquer. Ses images sensibilisent chacun de nous à ce qui arrive lorsqu’une personne devient sans abri. Et si c’était vous ?

Et puis la très forte évocation de l’éditeur Xavier Barral dans une salle en forme d’Oeil, quel plus bel hommage que celui-ci?

Dans l’oeil de Xavier Barral

Enfin je voudrai m’arrêter sur le Prix Mark Grosset auquel j’ai été honorée de participer à Vendôme. Ce prix destiné à découvrir et promouvoir de jeunes photographes issus d’écoles internationales de photographie a récompensé deux étudiants respectivement présentés par les écoles EFET et ETPA de Toulouse. Leurs images reflètent une diversité de sensibilités et d’approches photographiques.
L’émotion est palpable dans le projet Expression 2 de Jihyun Midori Park un travail sur un rêve de danse en Corée, dans lequel on plonge sans savoir réellement si nous regardons de la photographie, tant se mélangent des impressions pictoriales et calligraphiques. Un langage photographique. La mise en espace du reportage “Mr Apollo” de Margot Pivot ajoute à l’effet réaliste de ce travail sur un marginal attachant.
J’ajouterai mes coups de coeur pour les travaux de Lize Moura de Spéos “Jaures, coin de l’espoir” sur les demandeurs d’asile, celui de Castern Horn, école Neue Schule fur Fotographie avec son projet “Ailleurs” portrait d’une vie en camions et roulottes, l’irrésistible portrait de Charleroi surnommé Carolofornie par Nicolas Portnoï et la tendre et poétique chronique “La maison de Pierre” de la photographe Marta Sellarès, école Grisart. Ils m’ont touché particulièrement pour la justesse de leur propos et l’émotion dégagée. Gageons que ces jeunes talents vont nous surprendre… À suivre !

Et pour savourer la lenteur, promenez-vous dans le parc du Château parmi les photographies de Stephane Gladieu. Une intéressante page d’histoire peu connue de la déportation de milliers d’hommes et femmes du peuple Herero entre 1904 et 1907 sur un territoire qui deviendra la Namibie. Des images en couleur incroyables qui témoignent de la fierté de leurs descendants en uniformes ennemis, preuve de leur victoire.

INFORMATIONS PRATIQUES

sam15jui(jui 15)10 h 00 minmer18sep(sep 18)19 h 00 min15ème édition des Promenades PhotographiquesEloge de la Lenteur OrganisateurAssociation Promenades photographiques

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