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Art & déconfinement : Justine Durrett, co-directrice de David Zwirner Paris et ouverture de l’exposition Philip-Lorca diCorcia

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David Zwirner vient de lancer « Platform: Paris/Brussels », une Viewing Room rassemblant 12 galeries des deux villes, sur le modèle déjà testé à New York ou Los Angeles. Du 22 mai au 19 juin, cette plateforme réunit pour Paris : Allen, Art:Concept, Balice Hertling, Campoli Presti, Crèvecœur, High Art, Edouard Montassut, New Galerie et Joseph Tang. Justine Durrett co-directrice de Zwirner Paris avec Victoire de Pourtalès, revient sur cette démarche solidaire (pas de commission) issue de la crise, alors que la galerie rouvre avec une exposition monographique très attendue de Philip-Lorca diCorcia.

Justine Durrett a rejoint la galerie David Zwirner en 2007. Elle était auparavant basée à New York. Au cours de ses douze années d’activité au sein de David Zwirner, Justine Durrett a travaillé, entre autres, avec les artistes Stan Douglas, Marcel Dzama, Diana Thater et James Welling. Elle s’est engagée dans la réalisation d’un certain nombre d’expositions des artistes de la galerie au sein d’institutions publiques, dont la récente exposition Anarchitect, consacrée à Gordon Matta-Clark, organisée par le Bronx Museum et qui fut ensuite présentée au Jeu de Paume à Paris. Avant de rejoindre David Zwirner, Justine Durrett a été assistante de conservation au Musée d’Art et d’Histoire de Genève. Originaire de cette ville, elle a étudié à la Brown University où elle a consacré une thèse sur Dan Flavin et Lucio Fontana. Elle est membre des Amis du Swiss Institute de New York.

Marie de la Fresnaye : David Zwirner Paris vient d’ouvrir le 23 mai avec l’exposition Philip-Lorca diCorcia, quels arbitrages et aménagements ont permis cette décision ?

Justine Durrett : Cette exposition, dont l’ouverture était prévue en mars, a été reportée en raison de la crise sanitaire mondiale.
Nous présenterons des images d’une série de onze projets éditoriaux que Philip-Lorca diCorcia a créé pour le magazine W entre 1997 et 2008, dont plusieurs photographies qui n’ont jamais été exposées auparavant. En 1997, diCorcia a commencé à voyager à travers le monde pour produire les séries photographiques pour W. Plusieurs des photographies que nous exposons sont en prise directe avec le moment présent que nous vivons, notamment une photographie représentant une femme seule dans un avion vide, et une photographie d’un homme et d’une femme isolés dans une maison de verre et regardant le monde extérieur.

MdF: Quel bilan faîtes-vous des ventes en ligne sur cette période, en France mais aussi à l’international : DZ Viewing Rooms et foires ?

J.D. : Notre salle de visionnage en ligne, David Zwirner Online, a enregistré de fortes ventes lors de la fermeture temporaire de notre galerie. Beaucoup de nos présentations en ligne ont rencontré un vif succès, notamment nos présentations d’œuvres de Harold Ancart, Marcel Dzama, Carol Bove et Liu Ye.

MdF : Room rassemblant 12 galeries des deux villes, sur le modèle de ce qui a déjà été fait pour New York, en quoi cette démarche dessine t-elle une nouvelle solidarité et cartographie entre galeries ?

J.D. : Suite au succès et à l’intérêt suscité par les trois premières itérations des Platforms, nous avons voulu tourner notre attention vers l’Europe et soutenir nos amis et collègues de Paris et de Bruxelles. La situation actuelle reste objectivement difficile pour nous tous, mais nous avons eu la chance d’avoir un espace en ligne déjà construit et nous avons donc voulu le partager avec nos confrères.

MdF : Pensez-vous que des changements durables sont à prévoir dans le monde de l’art après l’alerte lancée par cette crise ? 

J.D. :
Cette fois, tout le monde a pris conscience de l’importance de l’espace en ligne pour notre secteur d’activité.
Ainsi, bien qu’être confronté à l’art de manière directe et que les espaces physiques des galeries seront toujours très importants, le virtuel peut aller de pair avec le réel.

MdF : De façon plus personnelle : Quelle sont vos envies d’après confinement ?

J.D. : Pour ma premières sortie hors du rayon des 1km, je suis allée à la librairie Shakespeare & Co, j’adore parcourir leurs rayons et j’ai acheté des livres en anglais pour ma fille.
Et, les parcs parisiens me manquent: je me réjouis particulièrement de pouvoir me balader dans le jardin du Luxembourg!

INFORMATIONS PRATIQUES :

jeu26marmer01julPhilip-Lorca diCorciaDavid Zwirner Paris, 108 Rue Vieille du Temple, 75003 Paris

https://www.davidzwirner.com

A LIRE :
Rencontre avec Victoire de Pourtalès, co-directrice galerie David Zwirner Paris

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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