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Partager Partager Interview Art ContemporainOtherSide Art & déconfinement : Justine Durrett, co-directrice de David Zwirner Paris et ouverture de l’exposition Philip-Lorca diCorcia Marie-Elisabeth De La Fresnaye2 juin 2020 Temps de lecture estimé : 4minsDavid Zwirner vient de lancer « Platform: Paris/Brussels », une Viewing Room rassemblant 12 galeries des deux villes, sur le modèle déjà testé à New York ou Los Angeles. Du 22 mai au 19 juin, cette plateforme réunit pour Paris : Allen, Art:Concept, Balice Hertling, Campoli Presti, Crèvecœur, High Art, Edouard Montassut, New Galerie et Joseph Tang. Justine Durrett co-directrice de Zwirner Paris avec Victoire de Pourtalès, revient sur cette démarche solidaire (pas de commission) issue de la crise, alors que la galerie rouvre avec une exposition monographique très attendue de Philip-Lorca diCorcia. Justine Durrett a rejoint la galerie David Zwirner en 2007. Elle était auparavant basée à New York. Au cours de ses douze années d’activité au sein de David Zwirner, Justine Durrett a travaillé, entre autres, avec les artistes Stan Douglas, Marcel Dzama, Diana Thater et James Welling. Elle s’est engagée dans la réalisation d’un certain nombre d’expositions des artistes de la galerie au sein d’institutions publiques, dont la récente exposition Anarchitect, consacrée à Gordon Matta-Clark, organisée par le Bronx Museum et qui fut ensuite présentée au Jeu de Paume à Paris. Avant de rejoindre David Zwirner, Justine Durrett a été assistante de conservation au Musée d’Art et d’Histoire de Genève. Originaire de cette ville, elle a étudié à la Brown University où elle a consacré une thèse sur Dan Flavin et Lucio Fontana. Elle est membre des Amis du Swiss Institute de New York. Marie de la Fresnaye : David Zwirner Paris vient d’ouvrir le 23 mai avec l’exposition Philip-Lorca diCorcia, quels arbitrages et aménagements ont permis cette décision ? Justine Durrett : Cette exposition, dont l’ouverture était prévue en mars, a été reportée en raison de la crise sanitaire mondiale. Nous présenterons des images d’une série de onze projets éditoriaux que Philip-Lorca diCorcia a créé pour le magazine W entre 1997 et 2008, dont plusieurs photographies qui n’ont jamais été exposées auparavant. En 1997, diCorcia a commencé à voyager à travers le monde pour produire les séries photographiques pour W. Plusieurs des photographies que nous exposons sont en prise directe avec le moment présent que nous vivons, notamment une photographie représentant une femme seule dans un avion vide, et une photographie d’un homme et d’une femme isolés dans une maison de verre et regardant le monde extérieur. MdF: Quel bilan faîtes-vous des ventes en ligne sur cette période, en France mais aussi à l’international : DZ Viewing Rooms et foires ? J.D. : Notre salle de visionnage en ligne, David Zwirner Online, a enregistré de fortes ventes lors de la fermeture temporaire de notre galerie. Beaucoup de nos présentations en ligne ont rencontré un vif succès, notamment nos présentations d’œuvres de Harold Ancart, Marcel Dzama, Carol Bove et Liu Ye. MdF : Room rassemblant 12 galeries des deux villes, sur le modèle de ce qui a déjà été fait pour New York, en quoi cette démarche dessine t-elle une nouvelle solidarité et cartographie entre galeries ? J.D. : Suite au succès et à l’intérêt suscité par les trois premières itérations des Platforms, nous avons voulu tourner notre attention vers l’Europe et soutenir nos amis et collègues de Paris et de Bruxelles. La situation actuelle reste objectivement difficile pour nous tous, mais nous avons eu la chance d’avoir un espace en ligne déjà construit et nous avons donc voulu le partager avec nos confrères. MdF : Pensez-vous que des changements durables sont à prévoir dans le monde de l’art après l’alerte lancée par cette crise ? J.D. : Cette fois, tout le monde a pris conscience de l’importance de l’espace en ligne pour notre secteur d’activité. Ainsi, bien qu’être confronté à l’art de manière directe et que les espaces physiques des galeries seront toujours très importants, le virtuel peut aller de pair avec le réel. MdF : De façon plus personnelle : Quelle sont vos envies d’après confinement ? J.D. : Pour ma premières sortie hors du rayon des 1km, je suis allée à la librairie Shakespeare & Co, j’adore parcourir leurs rayons et j’ai acheté des livres en anglais pour ma fille. Et, les parcs parisiens me manquent: je me réjouis particulièrement de pouvoir me balader dans le jardin du Luxembourg! INFORMATIONS PRATIQUES : David Zwirner Paris108 Rue Vieille du Temple, 75003 Paris jeu26marmer01julPhilip-Lorca diCorciaDavid Zwirner Paris, 108 Rue Vieille du Temple, 75003 Paris Détail de l'événementDavid Zwirner a le plaisir d’annoncer la prochaine exposition de photographies de Philip-Lorca diCorcia à Paris. L’exposition présente une sélection d’images tirées des séries réalisées par l’artiste pour W Magazine Détail de l'événement David Zwirner a le plaisir d’annoncer la prochaine exposition de photographies de Philip-Lorca diCorcia à Paris. L’exposition présente une sélection d’images tirées des séries réalisées par l’artiste pour W Magazine entre 1997 et 2008, et comprend notamment des images inédites. Philip-Lorca diCorcia s’est imposé dans les années 1980 en tant que représentant d’une nouvelle génération de photographes qui cherchaient à explorer et à dépasser les limites du médium. Au cours des trois dernières décennies, il a été reconnu pour ses photographies méticuleusement scénographiées et réalisées, mettant en scène une variété d’individus parmi lesquels des amis, des membres de sa famille, des anonymes, des pole danseurs ou des racoleurs. Mettant en scène ses sujets dans des positions et des univers très construits bien qu’apparemment fortuits, diCorcia produit des images à l’opposé d’instantanés candides, explorant plutôt la tension entre pose et naturel, hasard et destinée. Tout à la fois documentaire et théâtral, son travail évolue dans les interstices entre fiction et réalité. À partir de 1997, diCorcia entreprend des voyages à travers le monde en vue de produire des séries de photos pour W Magazine. Mettant en scène ses propres mannequins professionnels ou des personnes rencontrées sur les lieux par hasard, ces images tissent des récits chargés d’histoires. Elles semblent parfois éloignées des codes esthétiques de l’industrie de la mode qui mettent traditionnellement l’accent sur la beauté et sur l’harmonie. À la place, elles impliquent un équilibre délicat entre glamour et audace, rêverie et ironie. Photographiant à Bangkok, au Caire, à La Havane, à Los Angeles, à New York, à São Paulo et à Saint-Pétersbourg, diCorcia crée alors des séries très distinctes qui regorgent de significations ambiguës et de connotations fortes tandis que les personnages apparaissent et réapparaissent dans une myriade de décors. Bien que ces images tirent leur substance de la vie quotidienne, il semble qu’il y ait en elles une dimension symbolique par laquelle elles transcendent leur présentation vive et frontale. Comme le note l’écrivaine Mary Gaitskill à propos de ces séries, « ces images sont très différentes dans leurs lieux et dans leur « histoire » la plus visible. Ce qu’elles partagent réside dans la profondeur de leur champ, le sentiment qu’il y a en elles une histoire bien plus grande et bien plus étrange que diCorcia nous permet d’appréhender, comme nous appréhendons brièvement, souvent sans même nous en rendre compte ou sans nous en soucier, la vie intérieure d’un inconnu ou le bourdonnement inhumain de la nature. Il paraît évident qu’il porte son attention sur le jeu des structures sociales, la fiévreuse individualité de la vie humaine – mais l’élémentaire, tel qu’il est exprimé physiquement, aperçu visuellement mais finalement indéfinissable, est, quant à lui,discrètement mais somptueusement présent dans son travail »*. La sélection d’œuvres présentées dans l’exposition comprend l’une des images les plus emblématiques de la série, une photographie mettant en scène l’actrice Isabelle Huppert dont le visage se détache de la foule des passants d’une rue parisienne bondée et plongée dans l’obscurité. Une autre image caractéristique de la série a été prise à New York en 2000 et semble représenter une famille aisée déjeunant au sommet d’une des tours du World Trade Center, la seconde tour étant visible par les baies vitrées. Une autre image encore jamais exposée est une photographie de 1998 prise à Los Angeles dans l’intérieur obscur d’une cabine d’avion avec la présence d’une femme seule debout, un sentiment d’inquiétude sur le visage. Une image prise au Caire en 2008, également exposée pour la première fois, montre deux figures assises sur un bâtiment inachevé ou partiellement démoli avec les pyramides de Gizeh en arrière-plan. L’ensemble des œuvres présentées illustrent l’engagement critique et le détachement de diCorcia vis-à-vis des attentes traditionnelles liées au genre photographique. Hautement stylisées et méticuleusement élaborées, elles sont tout à la fois de somptueuses représentations visuelles de la maîtrise technique de diCorcia et des réflexions évocatrices sur la classe, la société et le statut de l’image photographique dans la culture contemporaine. Né en 1951 à Hartford dans le Connecticut, Philip-Lorca diCorcia a étudié à l’école du Musée des Beaux-Arts de Boston et fut diplômé en 1979 de l’Université de Yale, New Haven, Connecticut. Sa première exposition individuelle fut organisée au MoMA de New York en 1993. David Zwirner représente son travail depuis 2007 et il s’agit de la 7ème exposition personnelle présentée par la galerie. En 2011, ELEVEN, une édition complète reprenant l’intégralité des onze séries photographiques réalisées par diCorcia pour W Magazine fut publiée par Freedman Damiani. La publication de cet ouvrage coïncidait avec une exposition éponyme d’une sélection d’images tirées des séries à la galerie David Zwirner de New York. D’importantes expositions personnelles de diCorcia ont été organisées par le Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía de Madrid (1997), par le Sprengel Museum de Hanovre (2000), par la Whitechapel Gallery de Londres (2003), par le Foam Fotografiemuseum d’Amsterdam (2006), par l’Institute of Contemporary Art de Boston (2007) et par le Los Angeles County Museum of Art (2008). En 2013, la Schirn Kunsthalle de Francfort a organisé une importante rétrospective sur l’ensemble de la carrière de diCorcia qui a notamment rassemblé plus d’une centaine de photographies issues de six séries. L’exposition fut ensuite présentée la même année au musée De Pont de Tilburg aux Pays-Bas, puis au Hepworth Wakefield en Grande-Bretagne en 2014. Elle reste à ce jour la présentation la plus complète de son œuvre en Europe. En 2012, une sélection de tirages de diCorcia fut présentée dans le cadre de la grande rétrospective consacrée au peintre américain Edward Hopper au Grand Palais, à Paris. Les œuvres de diCorcia sont conservées dans les plus grandes collections publiques internationales et notamment au Centre Georges Pompidou, Paris ; au De Pont Museum, Tilburg, Pays-Bas ; au Los Angeles County Museum of Art ; au Metropolitan Museum of Art, New York ; au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid ; au Museum of Contemporary Art, Los Angeles ; au Museum of Modern Art, New York ; à la National Gallery of Art, Washington, DC ; au National Museum of Modern Art, Tokyo ; au San Francisco Museum of Modern Art ; au Solomon R. Guggenheim Museum, New York ; à la Tate de Londres ; au Victoria and Albert Museum de Londres ; et au Whitney Museum of American Art de New York. Philip-Lorca diCorcia vit et travaille à New York. Il enseigne à l’université de Yale de New Haven, dans le Connecticut. *Mary Gaitskill, “On Philip-Lorca diCorcia,” in Eleven: W Stories 1997–2008(Bologne, Italie: Freedman Damiani, 2011), n.p. DatesMars 26 (Jeudi) 11 h 00 min - Juillet 1 (Mercredi) 19 h 00 min(GMT+00:00) LieuDavid Zwirner Paris108 Rue Vieille du Temple, 75003 Paris Get Directions CalendrierGoogleCal https://www.davidzwirner.com A LIRE : Rencontre avec Victoire de Pourtalès, co-directrice galerie David Zwirner Paris Favori0
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