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Rencontre avec Victoire de Pourtalès, co-directrice galerie David Zwirner Paris

Temps de lecture estimé : 4mins

L’un des temps forts de la semaine de la FIAC a été l’inauguration de la galerie David Zwirner dans le marais sur fond de Brexit. Véritable poids lourd du marché, le natif de Cologne qui ouvre son 6ème espace entend jouer la carte française s’inscrivant dans un lieu chargé de mémoire, les anciens espaces de la galerie du grand marchand parisien, Yvon Lambert.
Victoire de Pourtalès qui rejoint la prestigieuse écurie comme directrice de cette nouvelle antenne a répondu à nos questions.

Une nouvelle page s’ouvre pour vous, quel défi représente pour vous cette nouvelle aventure ?

Après 8 ans chez Thaddaeus Ropac j’ai ouvert en 2015 ma propre structure avec ma partenaire Hélène Nguyen-Ban dans ce bel espace de 800 m² de la rue Vieille du Temple, à l’emplacement de l’ancienne galerie d’Yvon Lambert, ce qui été une période très stimulante. A présent l’opportunité de co-diriger la galerie David Zwirner à Paris représente un challenge dans la continuité. C’est une galerie que je respecte énormément pour son professionnalisme et sa rigueur travaillant avec de grands artistes et de grands estates. Des artistes de différentes générations extrêmement pointus et affutés. C’est aussi un défi d’affirmer la galerie qui a fêté ses 25 ans en 2018, dans le paysage parisien en lien avec les espaces de New York (4ème espace prévu en 2020), Londres et Hong Kong. David Zwirner et son équipe sont tout à fait conscients qu’ils doivent proposer une programmation en résonance avec les français défendant beaucoup d’artistes qui cultivent ce lien avec la littérature française, l’histoire artistique… Joan Mitchell par exemple a vécu en France et nous allons proposer une exposition d’Alice Neel avec le Centre Pompidou l’année prochaine, une autre sur Josef et Anni Albers avec le Musée d’art moderne. De multiples correspondances entrant dans un contexte vertueux qu’il est passionnant de développer.

Quel signal représente la venue de David Zwirner à Paris en termes de marché, d’influence et d’opportunités ?

C’est formidable pour la France avec un contexte très favorable tant au niveau culturel qu’intellectuel offrant une programmation muséale de haut vol. Nous sommes tout proches du musée Picasso et pour David Zwiner c’était essentiel de s’inscrire dans cette communauté et émulation que représente le Marais avec la proximité d’autres confrères. Cela ne peut être que positif en termes de marché.

Co-directrice de cette nouvelle antenne, en quoi consiste votre poste au quotidien et quelles compétences mettez-vous en œuvre ?

C’est un travail d’équipe avant tout dans ce type de structure. Mon travail consiste à l’organisation, la programmation, le montage des expositions, la relation avec les artistes, les textes des catalogues, les ventes.., comme tout travail de galeriste très polyvalent.

La programmation ouvre avec l’exposition inaugurale de l’américain Raymond Pettibon d’une grande audace, qu’est-il prévu pour la suite ?

Le 30 novembre nous allons ouvrir une exposition de Dan Flavin avec des œuvres importantes de l’estate avec lequel la galerie travaille depuis plusieurs années. Pour la suite c’est encore en phase de discussion et je ne peux le dévoiler.

Comment s’est passée votre 1ère FIAC sous ce nouvel étendard qui proposait notamment l’installation très remarquée de Yayoi Kusama place Vendôme ?

Jennifer Flay fait un travail remarquable et cette FIAC où nous présentions notamment Wolfgang Tillmans et Sherrie Levine a été un grand succès avec beaucoup de collectionneurs étrangers, de ventes au rendez-vous.

A quand remonte votre 1ère rencontre avec l’art ?

J’ai eu la chance d’être sensibilisée très tôt à l’art. Mon père, bibliophile, s’intéressait beaucoup à l’art et j’ai grandi dans ce contexte. Il n’y a pas eu de déclic pour moi en tant que tel mais plutôt une suite logique.

INFOS PRATIQUES :
Raymond Pettitbon
Frenchette
Jusqu’au 23 novembre 2019
108 rue Vieille du Temple
75003 Paris
https://www.davidzwirner.com/

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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