L'Invité·e

Carte blanche à Anne Immelé : La Constellation et les plis du présent, Raymonde April et Pascal Amoyel

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Pour sa première carte blanche, notre invitée Anne Immelé, photographe, co-fondatrice et directrice artistique de la Biennale Photo de Mulhouse partage avec nous le travail de Raymonde April. Une artiste qu’elle a présentée dans le cadre de sa première exposition en tant que curatrice. L’occasion également de nous présenter Pascal Amoyel, dont le travail résonne avec celui d’April…

Au début des années 2000, lors de mes recherches pour ma thèse, j’ai été amenée à définir la forme naissante de la constellation photographique au sein de l’espace d’exposition. Forme mouvante et rythmée, disposition éclatée au caractère fragmentaire, la constellation permets des passages entre des photographies, par des connexions omnidirectionnelles, agissant par collisions, attractions ou contaminations. Son équilibre précaire est suffisamment construit pour former une œuvre unitaire.

Raymonde April réalise des photographies de l’ordre de la sensation, rejoignant la notion de présent réminiscent dans la transcription d’une quotidienneté autobiographique.

Pour Les Temps satellites (Musée des Beaux-Arts, Mulhouse, 2012), ma première exposition en tant que commissaire, j’ai invité Raymonde April à montrer Mon regard est net comme un tournesol. Ce dispositif d’accrochage sous forme de constellation active la possibilité d’un présent photographique, à partir d’images réalisées durant une trentaine d’années. Ce déploiement autobiographique nous montre la fulgurance d’un présent photographique simultanément avec des remous du passé.

La photo est intrinsèquement liée à l’expérience de vie, j’aime lorsqu’elle témoignage d’une manière poétique d’habiter le monde. Cela a été manifeste dès ma première exposition comme commissaire, et c’est certainement pour cela que j’ai été touchée par les photographies de Pascal Amoyel, lorsqu’il est venu à Mulhouse me montrer sa série « Les levés d’Ouest. ».

Aujourd’hui commissaire associé pour la BPM, Pascal Amoyel a participé, comme photographe à L’Autre et le même (BPM-2016). Son exposition était construite sur un dialogue entre les photographies de sa série Not All (printemps 2014, sud-est des États-Unis) et les images issues de sa résidence à Mulhouse (automne 2015). Des passages sont apparus dans les rapprochements des deux corpus d’image, prémisses à la constellation, forme que Pascal Amoyel a mise en espace de manière plus éclatée pour sa récente exposition Tant que notre heure durera (Librairie du Palais, Arles, une invitation de Delphine Manjard). A l’instar des aimants qui lui servent à maintenir les tirages argentiques au mur, la constellation permet l’attraction des images et la création d’un récit biographique en partie fictionnel. Au delà d’un simple effet esthétique, la constellation se fait nécessité, dans une recherche tant esthétique qu’existentielle. Le mouvement de rapprochement des images, des jeux d’échos constellatoires sont aussi le principe fondateur de son geste de commissaire, on le retrouve dans l’exposition Comme des tourbillons de poussière, visible dans le cadre de la 4e édition de la Biennale de la Photographie de Mulhouse.

http://www.biennale-photo-mulhouse.com/2020/

INFORMATIONS PRATIQUES

mar01sep0 h 00 minsam31oct(oct 31)0 h 00 min4ème édition de BPM - Biennale Photo de MulhouseThis is the End

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