Cette semaine, c’est Rima Abdul Malak qui nous accompagnera dans notre rubrique L’Invité·e. Elle est la nouvelle présidente du jury du Prix de la Jeune Création Photographique du Festival Planches Contact (anciennement Le Tremplin Jeunes Talents). Les œuvres des quatre lauréats du Prix seront à découvrir à Deauville à partir du 24 octobre prochain, à l’occasion de la 16ème édition de la manifestation. Jusqu’à vendredi, Rima Abdul Malak – ancienne ministre de la Culture (2022-2024) – partagera avec nous ses cartes blanches éditoriales.

Portrait d’enfance de Rima Abdul Malak, 1982 à Beyrouth © Archives personnelles.
« J’ai peu de photos de mon enfance au Liban car la majorité des albums photos ont été détruits dans le bombardement de notre appartement. Celles que nous avons récupérées sont pour la plupart déchirées par des éclats d’obus. Celle-ci me saisit à chaque fois que je la regarde, avec cette déchirure au niveau du cou, qui me fait immédiatement penser à tous les enfants innocents blessés dans toutes les guerres du monde. Et j’ai ce regard ultra déterminé qui m’intrigue du haut de mes trois ans. »

Née en 1979, Rima Abdul Malak passe les dix premières années de sa vie à Beyrouth avant que sa famille, fuyant la guerre civile, ne s’installe à Lyon. Elle commence son parcours dans l’humanitaire puis s’investit dans la mise en œuvre des politiques culturelles, à l’Institut français, la mairie de Paris et l’Ambassade de France à New York. Conseillère culture d’Emmanuel Macron en 2019, elle est ministre de la Culture de 2022 à 2024. Ses priorités : jeunesse, patrimoine, création, indépendance des médias. Elle vient d’être nommée directrice du groupe de presse libanais L’Orient Le Jour.

https://planchescontact.fr/

Le portrait chinois de Rima Abdul Malak

Si j’étais une œuvre d’art : Mona Hatoum : Hotspot
(Artiste palestinienne née à Beyrouth en 1952 qui vit à Londres)
Globe terrestre en métal qui émet une lumière rouge fluorescente. Un monde en ébullition. Une terre en mutation permanente. Des frontières qui se déplacent, qui disent l’exil, la séparation, mais aussi la reconstruction.

Si j’étais un musée ou une galerie : Le musée de l’Orangerie pour les Nymphéas offerts par Claude Monet à la France après la première guerre mondiale comme symbole de la paix. Un espace de vibration, de douceur et de lumière face au tumulte du monde.
Si j’étais un·e artiste (tous domaines confondus): : Patti Smith, punk dans l’âme, éternelle avant-gardiste. Elle a bouleversé les codes, su relier poésie, rock et engagement féministe. Avec elle, l’art est une force politique.
Si j’étais un livre : Rythmes d’Andrée Chedid
Des poèmes simples, limpides, généreux. Un appétit de vie, de liberté, mais aussi d’accueil de l’altérité.
Si j’étais un film : Drive my car de Ryusuke Hamaguchi pour l’amour du théâtre, la traduction qui relie les êtres humains. Pour la sensualité, la mélancolie, le mystère. La quête de compréhension du passé pour alléger l’avenir.
Si j’étais un morceau de musique : La suite pour violoncelle de Bach n°1 en sol majeur
Si j’étais une photo accrochée sur un mur : Vivian Maier : La petite fille aux yeux plein de larmes, bras croisés, montre d’homme au poignet qui nous regarde droit dans les yeux avec intensité.
https://www.vivianmaier.com/gallery/street-2/#slide-17
Si j’étais une citation : « La beauté sauvera le monde » – Dostoïevski
Si j’étais un sentiment : L’émerveillement.
Si j’étais un objet : Un galet poli par la mer.
Si j’étais une expo : HOME – commissaire Pauline Vermare (vue en 2018 à New York)
16 photographes de Magnum ont eu carte blanche pour donner leur réponse à la question « What is home? »
Mark Power, Moises Saman, Olivia Arthur, Jonas Bendiksen, Alec Soth, Alex Majoli, Alex Webb, Antoine D’Agata, Chien-Chi Chang, David Alan Harvey, Elliot Erwitt, Gueorgui Pinkhassov, Hiroji Kubota, Thomas Dworzak, Trent Parke, Alessandra Sanguinetti.
Si j’étais un lieu d’inspiration : L’île de Groix en Bretagne.
Si j’étais un breuvage : Un jus de grenade frais.
Si j’étais un héros ou héroïne : Missak et Mélinée Manouchian.
Si j’étais un vêtement : Une écharpe en mohair bleu électrique.

CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉE

Carte blanche Rima Abdul Malak : Marion Gronier – Quelque chose comme une araignée (mardi 14 octobre 2025)
Carte Blanche à Rima Abdul Malak : Beyrouth corps et âme avec Myriam Boulos (mercredi 15 octobre 2025)
Carte Blanche à Rima Abdul Malak : Jean-François Spricigo, le portrait comme présence (jeudi 16 octobre 2025)
Carte Blanche à Rima Abdul Malak : Réseau LUX, l’union fait la lumière (vendredi 170 octobre 2025)

INFORMATIONS PRATIQUES

sam18oct(oct 18)10 h 00 min2026dim04jan(jan 4)19 h 00 minPLANCHES CONTACT 2025Le Festival de Photographie de DeauvilleFestival Planche(s) Contact, 143 Avenue de la République, 14800 Deauville

La Rédaction
9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.

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