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La rentrée des galeries : Romain Duris, Chantal Akerman, George Segal, Chloe Wise

Temps de lecture estimé : 5mins

Du glamour, de l’érotisme, de la poésie et surtout le retour de la vraie peinture, voici une sélection joyeusement iconoclaste !

Romain Duris dessinateur à la galerie Cinéma Anne-Dominique Toussaint

L’un des acteurs les plus doués de sa génération, que l’on ne présente plus, est un touche à tout, la musique et le dessin qu’il décide de dévoiler enfin dans un livre « Pulp » (Textuel) et une exposition à la galerie Cinéma. C’est érotique, délicieusement sulfureux, nerveux et précis. Cette passion remonte à son adolescence avant qu’il ne suive les cours de l’école d’arts appliqués Duperré et d’être happé par le Péril Jeune.
Les seins sont sa prédilection ! Il croque dès qu’il a un moment, comme un refuge sur toutes sortes de supports.
> Jusqu’au 4 novembre 2017

Chloe Wise, Almine Rech galerie

Cette « digital native est un peu la Kim Kardashian de l’art contemporain !
Première exposition en France pour cette jeune canadienne de 26 ans instagrameuse professionnelle qui dissèque l’univers très pop et glossy de la publicité pour nous tendre un miroir à travers des icônes féminines revisitées de l’histoire de la peinture. Des madones qui glorifient les produits laitiers dans des postures lascives ou des natures mortes revisitées dégoulinantes de lait ou d’huile. Ces redoutables codes visuels qui flirtent avec nos désirs complexes et fragmentés reflètent notre ambivalence face au consumérisme.
A l’heure du foodporn et du marketing de soi elle frappe juste à travers cette opulence tapageuse. A chacun de s’interroger sur la traduction du mot « beaches » dans le titre de l’expo !
> “Of false beaches and butter money”, jusqu’au 7 octobre 2017

Eva Hober, nouvel espace Bd Haussmann et Youcef Korichi

Pionnière dans le marais, elle décide de se lancer un nouveau défi dans le quartier du Triangle d’or du 8ème arrondissement jouxtant le musée Jacquemart André.
Dans un bel espace de 120m² au 156 Bd Haussmann elle ouvre la saison avec un solo show de Youcef Korichi que j’avais rencontré chez Suzanne Tarasiève. Un brillant plasticien qui choisit la peinture pour favoriser l’immersion dans les détails et générer des apparitions. « Seuils »nous propose de nous laisser prendre par cette contemplation, de ralentir et décélérer.
> Jusqu’au 13 octobre
Prochainement : Clément Cogitore.

Chantal Akerman, galerie Marian Goodman

Hommage vibrant à travers deux installations vidéo, l’une de jeunesse l’autre de maturité. In the mirror (1971-2007) une scène de 14mn, 21 secondes à partir d’un de ses premiers courts métrages L’enfant aime – ou je joue à être une femme mariée, (1971) et ses paroles « J’ai une belle bouche. Je n’ai pas de taille ». Ce regard distancié et systématique qui hante longtemps après.
Au sous sol de la galerie « NOW » montré après Venise pour la première fois en France. Le chaos de la violence et de la guerre à partir de la démultiplication de l’image et du rythme du travelling.
A noter le lancement du livre de Corinne Rondeau « Chantal Akerman Passer la nuit » le 12 octobre à la Librairie de la galerie
> « Now » jusqu’au 21 octobre

Matthieu Ronsse, VNH Gallery
2ème chapitre

Cette exposition en 2 volets est le fruit de la résidence de l’artiste dans la galerie au mois d’août. Dans cet atelier temporaire il poursuit son grand récit de l’histoire de la peinture revisitant à sa manière les courants décisifs entre abstrait et figuratif, baroque et minimaliste, piochant aussi bien chez Vélazquez que Picasso, Renoir ou Goya avec une parfaite maîtrise du pinceau.
> Terminé malheureusement !

Klara Kristalova, galerie Perrotin

Née en 1967 en Tchécoslovaquie, fille de céramiste, elle étudie la sculpture au Royal University College of Fine Art de Stockholm, elle trouve son inspiration pendant son adolescence solitaire dans les contes de fées d’Andersen ou légendes de son pays d’origine. Une certaine noirceur se dégage de ses personnages hybrides. Pour « Camouflage » sa nouvelle exposition à la galerie Perrotin la nature est omniprésente, tantôt protectrice, tantôt effrayante. Son atelier qui se trouve dans la campagne suédoise près d’un lac explique cette influence du paysage. 
« Camouflage » jusqu’au 7 octobre 2017

George Segal, Templon

Né à New York en 1924 n’appartient au Pop Art dont il serait l’un des initiateurs avec ces « tableaux vivants ». Résolument à part il s’est façonné une stature internationale développant une technique de moulage par bandage dans un souci de véracité.
« En ce qui concerne le moulage, croyez-moi, il se passe un mystère auquel je ne m’attendais pas du tout et qui, à chaque fois, est différent. Le seul fait de demander à quelqu’un de prendre la pose, de lui coller des morceaux de tissus imprégnés de plâtre et de l’obliger à ne pas bouger tant que les sections de plâtre n’ont pas pris, a eu des effets secondaires inattendus (..) »Cette rétrospective est une première en France.
> George Segal, jusqu’au 28 octobre 2017

Maud Maris chez Isabelle Gounod

J’avais rencontré l’artiste à son atelier de la Cité des Arts, depuis elle a intégré la galerie Isabelle Gounod et poursuit son travail de peinture d’aspect photographique.  Avec »Les Grands profils » après « Réserve lapidaire »elle confirme sa fascination pour les volumes, les objets qui forment un théâtre silencieux, une grammaire de formes qui renvoie à des paysages, des sensations, des souvenirs dans des couleurs iréelles. Elle procède par moulages, par empreintes, instaurant une image froide et distanciée sur laquelle cependant se fige les émotions du regardeur.
> Terminé malheureusement !

Marion Charlet chez Virginie Louvet

Née en 1982 à Arles, diplômée de la Villa Arson je rencontre Marion Charlet en plein montage de sa seconde exposition personnelle chez Virginie Louvet. Sa nouvelle série de peintures « Inner Landscapes » est toujours aussi fascinante et troublante. Comme un mirage, titre d’une des ses toiles face à ces couleurs irradiantes et cette perspective contrariée sur laquelle butte le regard. Cette nature faussement apaisante et domestiquée semble se rebeller, l’éden n’est pas à portée de main, il aboutit sur un cul de sac.
> Jusqu’au 31 octobre

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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