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La peinture en Belgique connait une vitalité sans précédent, comme un peu partout en Europe et au-delà. Le S.M.A.K. de Gand propose un ambitieux panorama des pratiques actuelles à partir de la riche tradition flamande de la ville, berceau de l’Agneau Mystique. Un projet hors norme sous l’impulsion de Philippe Van Cauteren, directeur, à partir d’une sélection de 70 peintres né.es après 1970, accompagné de nombreuses commandes spéciales. Non pas exhaustif et limité à la sphère nationale, cet état des lieux interroge la persistance du medium à l’ère du numérique et son renouvellement permanent.

Dans un parcours séquencé autour de 5 temps forts qui rejoignent des enjeux actuels tels que : « Miroir de la société », « Le corps fluide », « au-delà de l’image », les œuvres ouvrent points de fuite et perspectives nouvelles selon les partis pris que nous détaille Philippe Van Cauteren, qui partage le commissariat avec plusieurs membres de l’équipe du musée. Parmi les ensembles qui se détachent : la frise d’Anastasia Bay qui interroge le male gaze, l’intervention spatiale de Sarah Smolders à partir de différentes strates temporelles du lieu, la grande peinture murale de Luis Làzaro Matos autour de l’identité queer ou la série de lithographies de Natasja Mabesoone à partir d’une relecture du tableau la « Coiffure » de Degas et de la notion de domestique, entre citation et copie de l’histoire de l’art, mimétisme et autoportrait en creux, revendications politiques et récits émancipateurs.

Philippe Van Cauteren nous dévoile également les prochaines étapes du chantier d’extension du S.M.A.K. désormais à l’horizon 2032 alors que l’exposition « Private Passion x Public Duty » revient sur un modèle unique de partenariat public-privé entre Jan Hoet et le couple Matthys-Colle, à l’origine de la naissance d’un musée dont la collection et les ambitions restent majeures à l’échelle de toute la Belgique. Parmi les temps forts de l’automne 2025 : EUROPALIA ESPAÑA avec l’exposition collective Résistance. Le pouvoir de l’image,le photographe Marc De Blieck ou les10 ans de « SMAK Bouge », selon les engagements citoyens du musée défendus par son directeur.

Philippe Van Cauteren © Carmen De Vos

Combien de temps a demandé la réalisation du projet « Painting After Painting » ?

On pourrait dire sous forme de boutade : 7 siècles ! Si l’on tient compte de l’Agneau Mystique de Jan van Eyck datant de 1432 et soulignant les racines fortes de la Belgique avec la peinture, que ce soit au Moyen Age, au XIXè et XXème mais également aujourd’hui.

Nous avons commencé à travailler sur le projet il y a 2 ans environ. Il a été mené avec toute l’équipe artistique, les commissaires du musée et moi-même. A partir d’un constat international et national d’une prolifération de la peinture au cours de ces dernières années, notamment figurative, nous avons émis l’idée de faire un bilan autour de ce qu’elle représente aujourd’hui. L’appétence pour la figure figurative peut aussi s’expliquer par le contexte dans lequel nous vivons marqué par l’insécurité, des enjeux sociaux et politiques conflictuels, renforçant l’attention du spectateur et de l’artiste pour ce medium qui a une valeur rassurante. Nous avons chacun de nous : Anne Hoste, Liesje Vandenbroeck, Tanja Boon et moi-même commencé à réunir les artistes qu’il nous semblait indispensable de montrer. Nous sommes arrivés à une liste de plus de 200 artistes, ce qui a généré un débat entre nous pour nous concentrer sur une sélection finale de 73 artistes dont un duo. Autre question difficile que nous dévions résoudre autour du point de départ chronologique, à partir de quelle génération commencer ? De façon un peu arbitraire nous avons opté pour l’année 1970 comme date de naissance et départ de l’exposition, représentant une rupture et sans vouloir éliminer la génération antérieure, celle de Luc Tuymans ou Michaël Borremans mais privilégier un regard vers le futur.

Nous voulions nous concentrer sur la plus jeune génération tout en tenant compte des modèles qui les ont inspirés, si l’on considère des peintres comme Kati Heck, Tina Gillen ou Peter Vermeersch, qui ont entre 35 et 40 ans et regardent leurs ainés. Les œuvres présentées remontent à ces trois dernières années.

Cette polyphonie de regards était importante selon un choix subjectif assumé, l’exposition n’ayant pas l’ambition d’être exhaustive mais plutôt une sélection représentative de ce qui se passe en peinture en Belgique. Précision importante : la Belgique est vue comme un territoire, non pas dans une visée nationaliste mais plutôt internationale étant donné le nombre d’artistes étrangers qui décident de vivre et s’installer dans notre pays. Cela explique la présence dans l’exposition d’artistes d’origine portugaise, coréenne, luxembourgeoise, états-unienne, française, mexicaine, congolaise etc… Cela illustre la faculté de l’écologie artistique belge à nourrir et attirer des artistes de partout.

Pieter Jennes, It’s a joy to be hidden, Courtesy of the artist, S.M.A.K.

L’organisation du parcours par thématiques : quels partis pris vous ont-ils guidé ?

Le séquençage thématique est venu après le choix des artistes. L’approche reste assez libre, certaines œuvres pouvant être rattachées à plusieurs ensembles. Cela représente un support pour le visiteur même si je souhaite surtout que l’exposition soit une invitation à regarder véritablement la peinture dans un monde saturé d’images ou l’on a perdu les sens. Il s’agit presque de regarder en touchant. La majorité des œuvres étant des huiles sur toile, c’est une adresse au spectateur qui est devenu aveugle en quelque sorte à l’époque où nous vivons, à redécouvrir son propre regard. C’est pour cela que les thématiques restent larges. La première salle entre tradition et innovation interroge sur la part de l’histoire de l’art dans laquelle puise les artistes et ce qu’ils en font avec notamment Aurélie Gravas qui fait une référence directe à Matisse et Picasso ou avec le graffiti de Frederik Lizen où il y inscrit tout son répertoire de références. Ce ne sont pas des citations mais des relectures. Nous avons voulu donner un certain souffle à l’exposition dans un format volontiers généreux. Nous espérons que cela va stimuler et catalyser un débat et d’autres projets d’exposition. De nombreux artistes nous approchent en soulignant à quel point la peinture n’était pas encouragée à leur période de création.

A noter qu’il y a 25 ans les peintres Luc Tuymans et Narcisse Tordoir proposaient l’exposition « Trouble Spot Painting » au M HKA d’Anvers autour de la question de la peinture belge avant qu’une institution fasse de nouveau un bilan.

Comment la peinture se fait le miroir de grands enjeux de la société ?

Parmi les enjeux traversés : l’inclusivité et le genre, l’écoféminisme, la réflexion sur l’histoire de l’art comme avec Melissa Gordon et le lien avec les créatrices méconnues Janet Sobel et Marjorie Jewell Moss. Ces sujets sont présents mais de façon sous-jacente. L’art selon moi ne doit pas être dans la confrontation mais la suggestion, surtout vis-à-vis du contexte très inflammable des réseaux sociaux.

Le choix du titre de l’exposition

Nous avions d’abord retenu un autre titre mais qui ne nous apparaissait pas assez précis pour finalement arriver à « Painting After Painting » dont la répétition et l’opulence permet d’être lu de plusieurs manières, comme notre regard qui passe d’un tableau à l’autre. La phrase indique le procédé de citation dans l’histoire de l’art « on peint d’après des maîtres » et la peinture qui commente la peinture, dans une version meta.

Comme un clin d’œil à Broodthaers ?

Oui même si nous espérons que l’exposition élargira le regard que l’on porte sur la peinture belge.

En quoi est-elle spécifique cette peinture belge ?

Je pense qu’en réalité, elle n’existe pas. Elle est le résultat de projections autour de l’éternel trio Ensor-Magritte-Broothaers. Des clichés qui même s’ils aident à vendre quelque chose, dans une approche marketing, ont un côté simplificateur et réducteur alors que je suis plus intéressé par la complexité et la diversité du medium. Le sous-titre donne une indication sur le territoire que nous avons exploré, de nombreux artistes internationaux ayant fait le choix de la Belgique et notamment Bruxelles, pour vivre et travailler.

Kati Heck, Zum Teufel, Positionen!, 2012 © Tim Van Laere Collection, Antwerp, Courtesy Tim Van Laere Gallery, Antwerp-Rome

Choix du visuel de l’exposition

Cette peinture de Kati Heck représente les deux pôles du spectre de l’exposition en quelque sorte allant de la citation directe de la figuration avec un autoportrait de l’artiste jusqu’ à l’abstraction de Peter Vermeersch. Cette image est une synthèse de toute la diversité de l’exposition. Son titre, traduisible par « Au diable les positions ! » a également valeur commentaire sur la peinture.

La fresque d’Anastasia Bay créée tout spécialement pour l’exposition, est l’une des commandes passées à l’occasion

Nous tenions à soutenir la création à l’occasion de l’exposition à travers des commandes auprès d’artistes pour qui cela avait du sens. Conçue comme une frise pour l’accueil du musée, elle revisite le thème classique de l’allégorie des « Âges de la femme » pour mieux s’en libérer de toutes les conventions.

Au total, 5 commandes spéciales ont été passées auprès des artistes : Sarah Smolders, Melissa Gordon, Luis Làzaro Matos, Natasja Mabesoone et également Matthieu Ronsse.

Autre temps fort avec l’œuvre in progress de Matthieu Ronsse

Il faut savoir que l’artiste, deux jours avant le vernissage ne voulait rien montrer. Nous l’avons laissé libre et le jour du vernissage, sous l’inspiration d’Andre Cadere, artiste nomade qui se déplaçait toujours avec une barre aux rayures colorées, il a fait quelques autoportraits avec une « barre de bois rond » en hommage à l’artiste roumain. Matthieu Ronsse voulait créer un dispositif plus organique et évolutif c’est pourquoi à l’ouverture de l’exposition quelqu’un est venu avec deux choses sous le bras : une petite peinture emballée et un vinyle car l’artiste est aussi musicien. Puis soudain l’artiste est arrivé une semaine plus tard avec l’ensemble des éléments actuellement visibles. L’idée est que cela peut encore bouger et évoluer pendant toute la durée de l’exposition.

Matthieu est un peintre virtuose qui fait des citations, une virtuosité technique qui le gêne en même temps c’est pourquoi il détruit aussi qu’il créé. Il représente aussi le cauchemar des collectionneurs n’étant pas intéressé par la valeur monétaire mais par la capacité de l’image peinte à perturber et dire quelque chose.

Joëlle Dubois, Cut to the Core, Courtesy of the artist, S.M.A.K.

Quelle est la provenance des œuvres ?

Le choix des œuvres a été fait à chaque moment par les artistes, qui pour la plupart ont été très précis dans leur réponse avec comme conséquence des œuvres provenant principalement des galeries ou des collectionneurs. Nous n’avons dans l’exposition qu’une pièce de notre collection même si 10 artistes y sont représentés.

Notre collection a une importante part de peintures que nous n’avons pas toujours l’occasion de montrer. C’est aussi l’un des enjeux de l’exposition.

Le catalogue Painting After Painting : un prolongement de l’exposition ?

Ce n’est pas le double exact de l’exposition, chaque artiste dispose de 4 ou 5 pages autour de son travail selon un format que nous voulions généreux. Le catalogue est différent de l’exposition car il propose une répartition des artistes par générations. Cela offre une autre sensation de l’exposition. Il est volontairement à un tarif de 39 euros, ce qui reste accessible.

Comment se définie la collection du S.M.A.K. ?

Tout d’abord il convient de signaler que la Ville de Gand est une ville de province, si l’on compare à une ville en Allemagne de la même taille, il n’y aurait pas un musée d’art contemporain ou une collection si riche que la nôtre. L’histoire du musée est aussi l’histoire de la collection. Elle est née d’une initiative citoyenne avec la fondation en 1957 d’une association des Amis du musée (V.M.H.K.) avec pour objectifs de réaliser un musée d’art contemporain et de commencer une collection d’art contemporain en réponse à la politique conservatrice du musée des Beaux-arts. Dès le départ un axe de peinture se détache avec des artistes comme Francis Bacon, Antonio Saura, Cobra. Le couple de collectionneurs Matthys-Colle a continué à collectionner dans les années 1970 : Gehrard Richter, Support Surface …Étape importante en 1976 : le musée est reconnu avec un bâtiment dédié. Il convient de souligner à quel point cet axe de peinture de la collection a été déterminant à un niveau national et international avec des ensembles majeurs de Raoul de Keyser, Luc Tuymans. Parmi les 4000 œuvres de la collection, ¼ sont des peintures. Cette impulsion se poursuit aujourd’hui à travers les acquisitions ou les expositions que nous proposons comme l’artiste britannique Rose Wylie dont nous avons fait entrer une œuvre dans la collection et également l’artiste libanaise Mounira Al Solh.

Bram De Munter, The Purple Carpet Courtesy of the artist, S.M.A.K.

L’exposition « Private Passion x Public Duty » : quels enjeux en regard de l’histoire du musée ?

L’ambition est de souligner les affinités historiques entre Jan Hoet et la Collection Matthys-Colle, leurs ressemblances mais aussi leurs différences. C’est le 3ème chapitre d’une série d’exposition autour de cette histoire.

C’est dans la maison du Dr Matthys-Colle et son épouse Hilda que l’Association du Musée d’Art Contemporain (V.M.H.K.) a été fondée n 1957. Cette famille a été décisive pour notre musée actuel. Psychiatre et collectionneur très exigeant, le Dr Roger Matthys a su se séparer d’une peinture de Francis Bacon quand il s’est aperçu que ce n’était pas ce qu’il cherchait. A son décès la famille a créé une fondation et a dû vendre une trentaine d’œuvres pour faire vivre la fondation en choisissant de garder des œuvres non encore présentes dans les collections publiques, comme avec le Carl André qui est exposé. L’objectif était de se concentrer sur le noyau dur de la collection et de maintenir le rêve de Roger d’une fondation accessible au public. Le ministre de la Culture de la Flandre de l’époque a décidé d’acheter l’œuvre Great American Nude #45 de Tom Wesselmann, confiée en prêt long terme au S.M.A.K. au même titre que 39 autres œuvres clés de la collection Matthys-Colle. Une aile du musée est dédiée de façon permanente à cette collection selon l’idée d’un partenariat public-privé unique, ce que souligne le titre « Private Passion, Public Duty » qui peut être lu dans les deux sens.

Avec l’anniversaire du décès de Jan Hoet (1936-2014) fondateur du S.M.A.K., nous voulions lui rendre hommage à travers des œuvres acquises à l’époque comme Luciano Fabro, Hans Haacke qui sont exceptionnelles. Cette collaboration se poursuit dans les 10 prochaines années, voir plus et garde un côté très unique. Étant à la naissance du musée en 1957, un lien naturel s’est fait entre le couple Matthys-Colle et les Amis du musée. Roger Matthys a commencé avec le mouvement Cobra, la jeune peinture belge et l’informel tout en continuant à affiner son goût. Il se tourne alors vers le pop art, l’art conceptuel minimal mais aussi le post conceptuel avec Jan Verycrusse, Mike Kelley, Bruce Nauman, Thomas Schütte, Franz West…

Nous avons réparti le parcours entre les différences et similitudes entre les acquisitions faites par le couple de collectionneurs et le musée. Par exemple Josef Beuys a été un artiste clé pour le musée mais pas pour Matthys-Colle.

Le futur projet du musée, désormais à l’horizon 2032

Comme je l’ai écrit : « Un musée bi-polaire dans un parc multi-polaire »

Le dédoublement du S.M.A.K. en deux volumes équivalents ne confère pas uniquement de l’espace à la collection, mais il donne d’une certaine manière aussi de la place à un espace historique, le hall des Floralies. Les volumes du S.M.A.K. sont comme des accolades entre lesquelles s’étire le hall historique construit tout en longueur.

En plus de ce hall S.M.A.K. dédié aux expositions temporaires, un 2ème volume sera dédié aux collections permanentes « la Maison des Collections » dans un bâtiment déjà existant et donnera l’opportunité d’exposer 500 pièces de la collection. Comme le musée et son double (en référence à l’œuvre de Buren) avec l’idée d’organiser d’un dépôt du musée sous-terrain et centralisé, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les notions de flux et de circulations étant très importantes de nos jours, les connexions des différents bâtiments avec le Parc de la Citadelle ont été intégrées dans une vision qualitative du Parc.

Face à un certain nombre de questions que j’ai listé dans ma « lettre à la Collection » :Quelle place le musée peut-il occuper lorsque l’offre culturelle est essentiellement dictée par des divertissements accessibles ? Quelle sera la signification du musée demain en tant que lieu physique dans une réalité qui devient toujours plus virtuelle et numérique ? Quel est le rapport du musée face au diktat croissant du nombre, de la médiocrité de la mesure ? Comment le musée peut-il entrer en connexion avec la société actuelle, multiple sur le plan culturel et diversifiée sur le plan social ? … je considère que le rôle participatif du musée consiste à imaginer l’avenir, à permettre un débat et une discussion, à avoir des divergences de vues sur le rôle et la signification d’un musée dans un environnement urbain.

Ce sont les cabinets Noa Architects (en charge de KANAL Centre Pompidou) et David Kohn Architects qui ont remporté le concours.

Le futur musée de 20 000 m2 aura triplé de volume.

Le coût total est évalué à120 millions qui seront financés à 40% par la ville de Gand et 60% de la communauté flamande.

Cela un peu votre création en quelque sorte ?

J’espère avoir le temps ! Rire. A 56 ans, ce sera juste. Ce n’est pas un caprice ou une folie mais c’est dicté par la collection. Nous avons une collection importante, nationale et internationale qui fait face notamment à des problèmes structurels face aux défis climatiques et écologiques en cours.

Ce projet devait être un élément clé de la candidature de Gand comme capitale de la culture 2030, qu’en est-il ?

Gand a été éliminé de la candidature au profit de Molenbeek (Bruxelles), Namur et Louvain. Je pense que Bruxelles à travers le projet de Molenbeek est bien positionnée. Le thème sadaka veut dire « générosité désintéressée » en swahili, hébreu, arabe, ourdou. 2030 est l’année du Bicentenaire de la Belgique avec ce beau projet ouvert et tolérant.

Quelle fréquentation au S.M.A.K. et profil du public ?

Nous avons 100 000 visiteurs par an, ce qui est pour une ville de 270 000 habitants, un très bon chiffre. On note que 50% de la fréquentation se situe dans une zone proche du musée et après cela dépend de la provenance de chaque artiste exposé ou de la thématique générale. Nous avons beaucoup de jeunes et d’écoles ce qui est important car ils représentent les futures générations de visiteurs, commissaires, collectionneurs. Si le projet 2032 se réalise, cela permettra de doubler le nombre de visiteurs incluant plus de touristes. Le nombre de visiteurs ne doit pas être fétichisé même si cela donne quand même une indication et du sens, en regard de l’argent public consacré. Il faut être généreux comme nous le faisons avec l’exposition actuelle.

Une riche programmation est prévue pour l’automne 2025 : quels temps forts ?

Parmi les temps forts, le S.M.A.K. proposera à partir d’octobre plusieurs évènements tournés vers ses collections, ses engagements et d’autres enjeux extérieurs.

• Marc De Blieck
Une grande exposition personnelle de Marc De Blieck, un artiste qui nous fait remettre en question ce que nous considérons comme acquis dans les images photographiques.

• EUROPALIA ESPAÑA
Dans le cadre d’EUROPALIA ESPAÑA, SMAK présente l’exposition collective Résistance. Le pouvoir de l’image, dans laquelle une vingtaine d’artistes espagnols explorent le pouvoir des images dans la lutte pour les valeurs démocratiques. Le commissariat est partagé entre la commissaire indépendante espagnole Marta Ramos-Yzquierdo et Sam Steverlynck, commissaire du S.M.A.K.

• Narcisse Tordoir : Faux Baroque
L’œuvre monumentale Fake Barok (2016) illustre l’approche révolutionnaire de l’artiste belge Narcisse Tordoir en matière de peinture. Conçue comme un triptyque allongé de collages photographiques, l’installation est présentée au SMAK dans un nouvel agencement. En 2024, Tordoir a fait don de l’œuvre au musée, ce qui a donné lieu à cette présentation.

• Les 10 ans de « SMAK Bouge », automne/hiver
Depuis 2015, « SMAK Bouge » rapproche les gens les uns des autres et de l’art. Chaque projet est l’occasion d’apprendre, de fabriquer et de partager quelque chose de nouveau ensemble, et d’être touché d’une manière surprenante. A l’occasion des 10 ans, « SMAK Bouge » se penchera sur cette décennie, non pas avec une vue d’ensemble statique, mais avec un programme actif axé sur la connexion, l’apprentissage et l’impact.

Liste des artistes Painting After Painting : Charlotte Vandenbroucke, Libasse Ka, Hadassah Emmerich, Tatjana Gerhard, Lisa Vlaemminck, Charline Tyberghein, Lysandre Begijn, Marie Zolamian, Veerle Beckers, Matthieu Ronsse, Bart Stolle, Sarah Smolders, Shirley Villavicencio Pizango, Nelleke Cloosterman, Vedran Kopljar (& parents), Thom Trojanowski, Kati Heck, Anne Van Boxelaere, Antoine Goossens, Frederik Lizen, Bram Demunter, Stijn Cole, Nel Aerts, William Ludwig Lutgens, Carole Vanderlinden, Tina Gillen, Joëlle Dubois, Vincent Geyskens, Felix De Clercq, Dieter Durinck, Kristof Santy, Michaël Van den Abeele, Anastasia Bay, Karel Thienpont, Melissa Gordon, Emmanuelle Quertain, Carlotta Bailly-Borg, Jannis Marwitz, Michiel Ceulers, Victoria Palacios, Leen Voet, Monika Stricker, Anna Zacharoff, Gijs Milius, Che Go Eun, Hannah De Corte, Sanam Khatibi, Nokukhanya Langa, Henrik Olai Kaarstein, Natasja Mabesoone, Julien Meert, Aurélie Gravas, Pieter Vermeersch, Jonas Dehnen, Samuel Hindolo, Loïc Van Zeebroek, Helmut Stallaerts, Adam Leech, Louise Delanghe, Brieuc Dufour, Yann Freichels, Anthony Ngoya, Nina Gross, Jérôme Degive & Manuel Falcata, Koen van den Broek, Mae Dessauvage, Ben Sledsens, Julien Saudubray, Diego Herman, Pieter Jennes, Nelson Louis, Luís Lázaro Matos et Bendt Eyckermans.

INFOS PRATIQUES :
Painting After Painting – la peinture contemporaine en Belgique
Jusqu’au 2 novembre 2025
Private Passion x Public Duty,
Hoet & Matthys-Colle : Through Collectors’ Eyes
Jusqu’au 28 septembre 2025
Ensemble vers un nouveau musée !
Le Musée et son double
https://smak.be/fr/le-musee-et-son-double

Lettre à la collection de Philippe Van Cauteren :
https://smak.be/fr/actualites/le-musee-et-son-double-brief-aan-de-collectie-door-philippe-van-cauteren

S.M.A.K. Musée municipal d’art actuel
https://smak.be/fr/expositions/painting-after-painting

Pour compléter votre visite : le musée des Beaux-arts de Gand, MSK Gent, propose l’exposition Jules De Bruycker (Gand 1870-1945), tandis que la restauration de l’Agneau Mystique en cours est toujours visible.

Organiser votre venue au S.M.A.K.
https://www.visitflanders.com/fr/destinations-en-flandre/gand
https://www.eurostar.com/be-fr/

Marie-Elisabeth De La Fresnaye
Après une formation en littérature et histoire de l'art, Marie de la Fresnaye intègre le marché de l'art à Drouot et se lance dans l'événementiel. En parallèle à plusieurs années en entreprise dans le domaine de la communication éditoriale, elle créé son blog pour partager au plus grand nombre sa passion et expertise du monde de l'art contemporain et participe au lancement du magazine Artaïssime.

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