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Le british Thomas Houseago adoubé par le Musée d’art moderne de la ville de Paris

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L’acteur Brad Pitt venu pour le vernissage posant à côté de son ami Thomas Houseago et de Fabrice Hergott, directeur du Musée d’art moderne, qui le célèbre, en dit long sur la cote de l’artiste ! Soutenu par François Pinault et la puissante galerie Gagosian, c’est donc une star qu’accueille le musée français qui aime rivaliser avec le Palais de Tokyo, son proche voisin, en exposant des artistes internationaux.

D’ailleurs l’une des sculptures de l’anglais, dans le bassin sur l’esplanade côté Seine, fait la jonction avec le Palais de Tokyo, autour des grands reliefs d’Alfred Auguste Janniot Légende de la Mer, Légende de la Terre. On est d’emblée dans le superlatif et le conte de fées dark.

L’ange du bizarre s’est posé sur le berceau du jeune garçon qui traverse une enfance violente et chaotique dans le nord industriel de Leeds et aurait pu mal tourner. L’art le sauve et en plus des drogues et de la boxe, Picasso vu à la Tate, une bourse lui permet de s’inscrire au Saint Martins College de Londres. Poursuivant son apprentissage à Amsterdam il a comme professeurs Marlene Dumas et Jan Dibbets. Il s’installe d’abord à Bruxelles puis à Los Angeles dans un immense atelier, qu’il ne quittera plus. Il commence alors ses sculptures-performances qui ressemblent à des « cadavres exquis surréalistes » réalisés dans la nature.

Le processus créatif en atelier est reconstitué au musée d’ art moderne, ce qui implique des moyens importants en terme de scénographie et dispositifs de production. Le spectateur est ainsi plongé dans le cerveau du quarantenaire adoubé par le marché depuis la Biennale de Venise et le monumental Homme pressé à l’avant du Palazzo Grassi de la fondation Pinault. Son répertoire gothique d’êtres mutants, monstres, fantômes ou morts vivants, tous droits sortis de la fureur de leur géniteur percute dans sa noirceur vibrante. Comme dans des opéras, les corps désincarnés et instables ont déserté la scène (le ring), laissant leur costumes et leurs masques derrière eux. En perpétuelle métamorphose. De la terre glaise à l’argile humide dans lequel son corps s’engouffre, « danse , tombe et roule, le lit devenant baignoire », sous les hululements de la chouette, son animal totem.

Le Cast Studio (stage, chairs, bed, mound, cave, bath, grave) est la pièce majeure de l’ensemble qui traduit à partir du film de sa compagne, avec le plus d’acuité les différents paliers franchis, les tensions traversées, la matrice originelle. Ogre jamais rassasié qui fait de la démesure, une surface de projection des errances et ruines de notre époque et sait murmurer à l’oreille des puissants.

Thomas Houseago avait été exposé à Rennes par François Pinault l’été dernier dans le cadre de l’exposition Debout ! au couvent des Jacobins.

INFOS PRATIQUES :
Thomas Houseago
Almost Human
jusqu’au 14 juillet 2019
Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris
12-14 avenue de New York
75116 Paris
http://www.mam.paris.fr/

La Rédaction
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