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Partager Partager Temps de lecture estimé : 4minsPortrait d’enfance de Thierry Merré Cette semaine, dans notre rubrique L’Invité·e, nous accueillons Thierry Merré, directeur artistique de la galerie HASY et de la Résidence Recherche Photographique. Malgré une année difficile, marquée par la perte totale du soutien financier de la région Pays de la Loire, le centre de photographie poursuit sa mission de diffusion culturelle à l’échelle régionale, riche et variée. Cet été, la galerie présente le travail réalisé par Jonàs Forchini, à l’occasion de la Résidence Recherche Photographique du programme Capsule, et accompagne deux expositions en plein air avec Aurore Bagarry et Samuel Hense. Je suis né à Nantes en 1981, un 19 août — le jour de la fête de la photographie. J’ai grandi avec un père passionné de photo, qui avait aménagé un petit laboratoire dans une pièce de la maison. Un matin, il a découvert toutes ses archives et ses négatifs noyés, victimes d’une inondation… Je me souviens à quel point cela l’avait profondément touché. C’est bien des années plus tard que j’ai rouvert les portes de son labo, avec ma cousine qui était alors en faculté d’arts plastiques. On y a passé des nuits à développer : d’abord les quelques négatifs de mon père qui avaient survécu, puis nos premières photos. Après le bac, je me suis orienté vers un BTS en construction navale à Saint-Nazaire. J’ai ensuite poursuivi mes études en architecture navale à Southampton, en Angleterre. Mais dès le début de l’année, j’ai découvert la section photographie de l’université. J’ai réussi à convaincre la directrice des études de m’accepter en cours de premier semestre. Un véritable changement de cap ! Je me demande encore si cela aurait été possible en France… Après trois ans d’études, je suis rentré en France pour quelques années, avant de partir vivre au Cambodge pendant quatre ans. De retour en France, je me suis installé au Pouliguen, une petite ville de bord de mer, où j’ai ouvert la Galerie HASY en 2012, au rez-de-chaussée de mon domicile. En parallèle de ce projet, je continue de développer une pratique personnelle, inscrite dans le temps long. https://www.hasy.fr/ Le portrait chinois de Thierry Merré Si j’étais une œuvre d’art : une peinture rupestre. Si j’étais un musée ou une galerie : TATE St Ives (Angleterre). Si j’étais un livre : Le Cheval sans tête de Paul Berna. Si j’étais un film : Le grand bleu. Si j’étais un morceau de musique : « I can see clearly Now » de Ray Charles ou Jimmy Clif. Si j’étais une photo accrochée sur un mur : Un tirage fossilisé au sel d’Ilanit Illouz de sa série Dolines. Si j’étais une citation : « C’est en forgeant qu’on devient forgeron ». Si j’étais un sentiment : Opinâtre. Si j’étais un objet : Un barographe. Si j’étais une expo : Bruit Rose de l’artiste Stéphane Thidet au LiFE (Grand café) à Saint Nazaire. Si j’étais un lieu d’inspiration : Les marais salants de Guérande. Si j’étais un breuvage : Un vin rouge léger du « garage à vin ». Si j’étais un héro ou héroïne : ma mère. Si j’étais un vêtement : Un krama. CARTES BLANCHES DE NOTRE INVITÉ • Carte blanche à Thierry Merré : Les débuts de la galerie (mardi 24 juin 2025) • Carte blanche à Thierry Merré : Le livre que je voudrais dans ma bibliothèque (mercredi 25 juin 2025) • Carte blanche à Thierry Merré : Capsule, programme de résidences photographiques (jeudi 26 juin 2025) • Carte blanche à Thierry Merré : Faire la boucle – Portrait d’artiste, Trish Morrissey (vendredi 27 juin 2025) ACTUELLEMENT À LA GALERIE Galerie Hasy21 grande rue 44510 Le Pouliguen dim22jui(jui 22)10 h 00 mindim31aou(aou 31)18 h 30 minJonàs Forchini Un apprentissage du trouble chapitre #3Un apprentissage du trouble chapitre #3 Galerie Hasy, 21 grande rue 44510 Le Pouliguen Détail de l'événementLa Résidence Recherche Photographique est organisée depuis 2017 par HASY qui bénéficie depuis 2021 du soutien du programme national de résidence photographique « CAPSULE ». Après un premier cycle de Détail de l'événement La Résidence Recherche Photographique est organisée depuis 2017 par HASY qui bénéficie depuis 2021 du soutien du programme national de résidence photographique « CAPSULE ». Après un premier cycle de résidences orientées sur la « matière paysage » en partenariat avec le Musée des Marais Salants de Batz sur Mer, HASY souhaite proposer pour les trois années à venir une orientation tournée vers la mer, ses acteurs et ses enjeux. HASY, du fait de sa situation géographie (presqu’île Guérandaise et St Nazaire) offre un accès privilégié à la mer, aux activités et aux acteurs du littoral. OBJECTIF Offrir à un ou une artiste, le temps et les moyens de produire un travail, et qui par son sujet, sa mise en oeuvre, interroge et met en lumière une problématique liée à la mer. Dans le cadre de cette résidence les membres d’HASY se mobilisent pour accompagner au mieux l’artiste dans sa production que se soit sur le terrain à travers la mise en réseau avec les acteurs locaux, l’aide aux déplacements, l’editing et la production de son exposition . Texte curatorial : Alejandro León Cannock Un apprentissage du trouble #3 01. Le monde sous-marin, traditionnellement associé à l’archaïque, est devenu, au fil des siècles, le dépositaire des projections les plus fantastiques de notre culture. Malgré cette fascination, l’histoire de la photographie compte très peu d’artistes ayant développé leur œuvre à partir de ce fond subaquatique. Les images réalisées dans les profondeurs marines sont bien plus rares que celles produites à la surface terrestre, et même plus rares que celles capturées dans l’espace extra-atmosphérique. Paradoxalement, la science a davantage cartographié visuellement le cosmos que les fonds marins. Animé par un esprit d’exploration désireux de renouveler les possibilités de la pensée, le photographe catalan Jonàs Forchini explore, depuis quelques années, cette terra incognita, situant ainsi sa pratique créative au-delà des frontières strictes de l’art. La photographie et l’eau sont ses médiums : la première comme langage ; la seconde, comme habitat. Forchini incarne ainsi une figure singulière du chercheur-créateur : l’ « artiste-plongeur ». 02. Contrairement à ce que prétend la pensée techno-scientifique dominante en Occident — voir et connaître tout avec certitude —, Forchini ne cherche pas à représenter le monde subaquatique selon les codes de transparence propres au régime visuel de la modernité. Bien au contraire, son objectif est de réaliser une immersion visuelle et existentielle, une phénoménologie, respectueuse de la nature opaque de l’habitat sous-marin. De cette intention critique émerge Un apprentissage du trouble, projet que Forchini développe depuis quelques années dans les zones littorales de la mer Méditerranée et de l’océan Atlantique. L’ensemble des images — paysages panoramiques, autoportraits, mises en scène et natures mortes — exposées et produite au centre photographique HASY dans le cadre de la Résidence Recherche Photographique et réalisées en collaboration avec la Station biologique de Roscoff (Sorbonne Université) et l’équipe d’archéologues subaquatiques d’ADRAMAR de Saint-Malo, constitue le troisième chapitre de “Un apprentissage du trouble”, intitulé : « L’artiste-plongeur : le corps mis à l’épreuve dans le monde sous-marin ». 03. Forchini sait bien qu’habiter l’Eau n’est pas habiter la Terre. Son travail de création-en-immersion à 20, 30 ou 40 mètres de profondeur implique donc une mise à l’épreuve de soi. Dans ce contexte, toutes les facultés sont altérées. Il ne s’agit pas seulement d’une difficulté à voir. L’odorat, le goût et l’ouïe sont affectés par la densité de l’eau ; et le toucher, soumis à la pression et aux basses températures, bouleverse la sensation du propre corps. L’orientation dans l’espace et le temps devient alors difficile. Et respirer, acte réflexe de notre organisme, devient une affaire de conscience profonde. Ces effets physiologiques modifient la perception de la réalité extérieure et la proprioception, générant à leur tour des altérations affectives : le plongeur peut ressentir des sensations d’étouffement conduisant à la panique, mais aussi une agréable « sensation océanique » de fusion avec le tout. Dans ce processus, nos capacités cognitives peuvent se voir altérées, affectant la compréhension de notre environnement et générant, dans des situations extrêmes, des états de délire temporaire. C’est donc la totalité de l’être-au-monde de l’artiste-plongeur qui se trouve transformée durant le processus de création immersive. 04. C’est à cette expérience que Forchini donne le nom d’« apprentissage du trouble ». Cet apprentissage est bien plus profond que celui lié à une activité sportive, technique, artistique ou scientifique. Il s’agit, en réalité, d’un geste philosophique critique, d’un processus de désapprentissage nous invitant à oublier l’ethos de la pensée léguée par l’homo modernus. En ce sens, l’œuvre de Forchini suggère trois lignes de désapprentissage : technologique, épistémologique et éthique. D’un point de vue technologique, il ne s’agit pas de produire une image-transparente destinée au spectacle, mais une image-opaque vouée au déchiffrement. D’un point de vue épistémologique, il ne s’agit pas de créer des surfaces visuelles informatives au service de l’appareil de connaissance, mais des signes visuels qui, grâce à leur opacité, activent des processus de pensée chez les spectateurs. D’un point de vue éthique, il ne s’agit pas de mettre les images au service de la pensée extractiviste qui cherche à connaître, contrôler et exploiter la réalité, mais de les utiliser comme des espaces de pensée nous incitant à « nous laver les yeux » pour pouvoir imaginer d’autres façons de voir et d’habiter le monde. 05. Les images de Forchini n’offrent pas de réponses, mais des questions. Elles n’illuminent pas, mais permettent de voir autrement. L’exposition invite ainsi aux spectateurs à renoncer à la quête de certitudes et à plonger, par le regard, dans une expérience qui déstabilise nos habitudes visuelles et mentales. Voir le trouble n’est pas un échec de la vision, mais une manière de penser. Penser le trouble n’implique pas de renoncer au savoir, mais d’ouvrir une disponibilité à vivre ce que, d’ordinaire, nous préférons ignorer. Vivre (dans) le trouble n’est pas une situation transitoire à dépasser, mais bien la condition même du monde contemporain, marqué par une crise planétaire éco-politique qui nous exige d’apprendre à naviguer en eaux troubles. Dans ce contexte, le corps de Forchini et sa caméra, loin d’être de simples instruments, se transforment en un médium unique et sensible, en un dispositif incarné de médiation entre un monde qui annonce son déclin et un autre, encore inconnu, que nous commençons peut-être à entrevoir. Dates22 Juin 2025 10 h 00 min - 31 Août 2025 18 h 30 min(GMT-11:00) LieuGalerie Hasy21 grande rue 44510 Le PouliguenOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal EXPOSITIONS PLEIN PHARE Galerie Hasy21 grande rue 44510 Le Pouliguen sam21jui(jui 21)10 h 00 mindim14sep(sep 14)18 h 30 minAurore Bagarry« De la côte »Galerie Hasy, 21 grande rue 44510 Le Pouliguen Détail de l'événementExposition présentée dans le cadre de PLEIN PHARE présentée par la Galerie HASY dans le Bois de Pouliguen. Depuis une quinzaine d’années, Aurore Bagarry photographie les formations sculpturales Détail de l'événement Exposition présentée dans le cadre de PLEIN PHARE présentée par la Galerie HASY dans le Bois de Pouliguen. Depuis une quinzaine d’années, Aurore Bagarry photographie les formations sculpturales des glaciers des Alpes, du littoral rocheux de la Manche et plus récemment des côtes de l’Atlantique, en passant par la Gironde et la Bretagne jusqu’à la Martinique et la Guadeloupe. Le répertoire de formes ainsi produit renvoie à une pratique déjà amplement présente chez les pionniers de la photographie de la fin du XIXe siècle — typologies, herbiers ou inventaires — qui visait souvent autant à documenter la nature qu’à la domestiquer. Si le rocambolesque des expéditions est estompé par le progrès des moyens de locomotion, le matériel photographique imposant qu’elle utilise aujourd’hui encore s’en approche. À la chambre photographique, c’est avec la même obsession du détail, la réfraction des couleurs ou encore le bruissement des lumières qu’elle tente de renouer. Ce qui se joue dans les photographies d’Aurore Bagarry nous emporte à la confluence d’éléments en apparence impossibles à réconcilier, vers le vertige du temps, celui d’une Terre vieille de plusieurs milliards d’années qui rencontre et éprouve le temps des hommes, infime en comparaison. Le littoral est le lieu privilégié d’une réflexion sur le temps : il incarne à la fois la mémoire des changements lents et l’urgence des transformations actuelles. La fluidité de l’eau, sa douceur, sa forme qui épouse le sol par le bas pourraient nous faire croire à sa candeur : elle contourne, passive. Mais c’est bien elle, en douceur, qui dessine les cavernes et les crevasses. La roche se découpe par plans nettement articulés et laisse voir les couches qui ont poussé les unes contre les autres pendant des millénaires. Le vent souffle du continent et repousse l’océan avant qu’il ne se couche, féroce encore, sur le granite. Le sol se déforme, les dalles de pierre glissent les unes sous les autres, le minéral s’érode. Les végétaux luttent avec la flèche du temps. Les photographies de paysage d’Aurore Bagarry ne se réduisent pas au témoignage géologique ou à un jeu d’échelles, elles n’énoncent pas et ne défendent pas la promesse d’une théorie, mais elles ouvrent un dialogue entre l’intérieur et l’extérieur, vers une immensité dont les forces nous dépassent. Le projet De la côte a été réalisé dans le cadre de la résidence de recherche et création « Grand Ouest » soutenue par la Fondation d’entreprise Neuflize OBC et les Ateliers Médicis et avec l’aide individuelle à la création de la DRAC Bretagne. Exposition en partenariat avec le FRAC Bretagne et Passerelle Centre d’art contemporain. MIEUX PRODUIRE, MIEUX DIFFUSER, L’année 2025 a été marquée par une baisse importante des budgets dans le milieu de la culture, la galerie HASY ne fait pas exception avec 100% de baisse de la région Pays de la Loire. Déterminé à ne pas baisser les bras et convaincu de l’utilité sociale de diffuser la culture partout et pour tous, j’ai souhaité répondre d’une façon éco-responsable à l’invitation de la mairie du Pouliguen qui souhaitait depuis de nombreuses années proposer une exposition en plein air. Éco-responsable, une responsabilité économique et écologique. En produisant nous-même au Pouliguen tous les tirages grâce aux équipements du centre photographique HASY nous maîtrisons le procédé de production, son coût et son impact écologique. Les tirages jet d’encre pigmentaire sont réalisés sur un papier peint intissé qui se colle à l’aide d’eau, comme un timbre. En utilisant les panneaux électoraux, mobilier déjà disponible en mairie, nous évitons d’investir dans de nouveaux supports onéreux et difficilement stockables. Expérimentons, ici dans le bois du Pouliguen, une façon originale, économique et écologique de diffuser la photographie tout en gardant une grande exigence dans le rendu et surtout en plaçant le travail des artistes en premier. Thierry Merré Directeur Dates21 Juin 2025 10 h 00 min - 14 Septembre 2025 18 h 30 min(GMT-11:00) LieuGalerie Hasy21 grande rue 44510 Le PouliguenOther Events Get Directions CalendrierGoogleCal Related Events Samuel Hense “Île de rêve et rêves d’ailleurs” 21 Juin 2025 10 h 00 min - 14 Septembre 2025 18 h 30 min Galerie Hasy21 grande rue 44510 Le Pouliguen sam21jui(jui 21)10 h 00 mindim14sep(sep 14)18 h 30 minSamuel Hense“Île de rêve et rêves d’ailleurs”Galerie Hasy, 21 grande rue 44510 Le Pouliguen Détail de l'événementPhoto : Wallis et Futuna, Ile Wallis, 2024/01. A 21 ans, Warrena UATINI pratique la rame avec le club A Vaka Heke. Tous les matins, elle part seule sur Détail de l'événement Photo : Wallis et Futuna, Ile Wallis, 2024/01. A 21 ans, Warrena UATINI pratique la rame avec le club A Vaka Heke. Tous les matins, elle part seule sur le lagon faire le tour des ilots du centre. Elle commence un entrainement avec l’IMPD (Insertion professionnelle par les métiers de la défense) de Wallis dans le but d’intégrer l’armée en métropole en tant qu’aide soignante. Photographie © Samuel HENSE / Hans Lucas. Exposition présentée dans le cadre de PLEIN PHARE présentée par la Galerie HASY dans le Bois de Pouliguen. C’est une île de carte postale. 75 km² de terres à la végétation luxuriante, entourées d’un lagon aux infinies nuances de bleu. Ici, le thermomètre descend rarement en-dessous de 25 degrés. La terre et la mer offrent de quoi nourrir quiconque sait en tirer partie. Pour peu d’avoir accès à un bateau, il est très facile de s’offrir la solitude d’une plage de sable blanc. Et si les anciens falés aux toits de feuilles de pandanus tendent à disparaître, il reste assez de chapelles encadrées de cocotiers pour trouver aux paysages un charme pittoresque. Malgré tous ces attraits, Wallis, confetti jeté au milieu du Pacifique avec ses petites sœurs Futuna et Alofi, n’accueille quasiment pas de touristes. A l’inverse, l’île ne cesse de perdre des habitants. Le dernier recensement, réalisé en 2023, y comptabilise 8 088 habitants (à peine plus de 11 000 sur l’ensemble des circonscriptions de ce Territoire d’Outre-Mer) et accuse une perte d’un quart de la population depuis 2003. Sur l’île, les débouchés professionnels se comptent sur les doigts d’une main. Réaliser ses rêves passe par l’exil, même si cela déchire le cœur. Beaucoup iront en Nouvelle-Calédonie, où résident déjà plus de 20 000 membres de la communauté, ou en métropole, à 16 000 km du fenua, leur île natale. Le plus souvent, on part une fois le bac en poche, mais les personnes âgées aussi s’exilent, rejoignant enfants et petits-enfants. Pour les familles qui restent, leur absence a la couleur du parpaing : les maisons abandonnées par centaines, vite regagnées par la végétation, jalonnent les routes et chemins de Wallis. Certaines ont été laissées en cours de construction, attestant seulement de la propriété d’une terre. L’avenir, c’est la jeunesse, dit-on. Ici, l’avenir ne cesse de faire ses bagages, n’aspirant qu’à une chose : quitter le soi-disant paradis, l’ennui et les idées noires, le chômage et l’isolement. Leur projet ? Étudier, s’engager dans l’armée, pratiquer un sport de compétition (le rugby, le volley, le handball…), s’installer. Le manque de débouchés n’est pas la seule raison de quitter Wallis. La République n’est pas la seule à y faire loi. Le pouvoir est partagé avec la chefferie, ou plutôt les chefferies : depuis 2005, deux rois revendiquent le titre, entraînant une profonde division sociale. Cette société patriarcale et clanique intervient dans de nombreux domaines, notamment les questions de propriété ou judiciaires, et reste attachée à des normes de bienséance d’un autre âge, héritées des missionnaires chrétiens. Un système qui pèse sur les épaules des jeunes hommes et des jeunes femmes. En compagnie des adultes, ils et elles gardent souvent la tête baissée, se contentent de peu de mots quand on les interroge. Jeunes ou moins jeunes, une petite partie reviendront pourtant, plus ou moins rapidement, travailler dans l’administration, s’occuper des personnes âgées de la famille, ou simplement profiter du cadre confortable de leur terre natale. Faut-il avoir été ailleurs pour se sentir bien ici? « Ici, on est libre », nous répondent souvent les insulaires. En creusant, on comprend qu’il s’agit d’une liberté des petites choses : aller à la plage quand on veut, conduire sans permis, ne pas attacher sa ceinture. Et puis il y a la liberté de ne pas avoir à se soucier d’autres choses : de loyer ou de charges, puisque être né à Wallis donne droit à une terre sur laquelle bâtir sa maison comme on l’entend et qu’il n’y a ici ni cadastre ni taxes foncières ; de frais de santé puisque l’accès aux soins est entièrement gratuit. Comment évoluera Wallis si sa population continue à baisser? Parmi les craintes de cette petite communauté, figurent la montée des prix, la perte des traditions ou encore la fermeture d’écoles et la suppression d’emplois. Depuis le COVID, quelques jeunes actifs reviennent avec des projets d’entreprises et de vie familiale. S’agit-il de cas exceptionnels ou du début de l’inversion de la tendance? Texte Pascaline Vallée MIEUX PRODUIRE, MIEUX DIFFUSER, L’année 2025 a été marquée par une baisse importante des budgets dans le milieu de la culture, la galerie HASY ne fait pas exception avec 100% de baisse de la région Pays de la Loire. Déterminé à ne pas baisser les bras et convaincu de l’utilité sociale de diffuser la culture partout et pour tous, j’ai souhaité répondre d’une façon éco-responsable à l’invitation de la mairie du Pouliguen qui souhaitait depuis de nombreuses années proposer une exposition en plein air. Éco-responsable, une responsabilité économique et écologique. En produisant nous-même au Pouliguen tous les tirages grâce aux équipements du centre photographique HASY nous maîtrisons le procédé de production, son coût et son impact écologique. Les tirages jet d’encre pigmentaire sont réalisés sur un papier peint intissé qui se colle à l’aide d’eau, comme un timbre. 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