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Retour sur l’Edition 2018 de Kolga Tbilisi Photo

Temps de lecture estimé : 4mins

L’édition 2018 de la KOLGA TBILISI PHOTO WEEK vient de fermer ses portes dans la capitale géorgienne. Créé en 2002 par Beso Khaindrava d’abord sous la forme d’un simple concours photo, cet événement a pris de l’ampleur jusqu’à devenir une manifestation plus globale honorée en 2017 par le Département du Tourisme du prix du meilleur festival.

Avec des expositions dans divers lieux de la ville ainsi que des lectures de portfolios, des ateliers et des présentations de livres, Tbilissi a vibré pendant une semaine pour la photographie géorgienne et internationale et attiré un public d’amateurs et de professionnels.

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RENCONTRE AVEC BESO KHAINDRAVA, FONDATEUR ET NINO-ANA SAMKHARADZE, DIRECTRICE DE KOLGA TBILISI PHOTO

A l’origine, le concours s’adressait aux photographes géorgiens sans restriction d’âge ni d’expertise, et saluait les cent meilleures photos de l’année. « Il faut se souvenir qu’à cette époque, les conditions de vie étaient très dures en Géorgie. Notre projet a suscité beaucoup d’intérêt, sans doute aussi parce qu’il offrait une respiration et permettait  de se concentrer sur autre chose, sur l’art. Petit à petit, les gens ont commencé à se promener avec un appareil photo, certains disaient même qu’ils allaient prendre des photos « pour » Kolga. (…) Au fil des années, nous sommes devenus le concours photo le plus important de la région du Caucase. Depuis 2007, les photographes du monde entier peuvent y participer.  (…) Car après les conflits et la révolution, le pays a en quelque sorte repris des couleurs et s’est ouvert aux échanges culturels. » raconte le fondateur Beso Khaindrava.

Parallèlement au concours, Kolga développe dès 2012 une série d’expositions qui lui permettent de prolonger l’événement sur plusieurs jours. La Kolga Tbilisi Photo week est née. Avec la précieuse collaboration de Tina Schelhorn (fondatrice de la galerie et de l’école de photographie Lichtblick à Cologne), workshops et lectures de portfolios sont dès lors organisés. « En Géorgie, il n’y a pas vraiment de marché, ni d’école ou de galeries dédiées à la photographie. (…) Mais nous sentons un frémissement. C’est pourquoi nous faisons tout pour répondre aux attentes du public en étoffant notre programme éducatif » ajoute Nino-Ana Samkharadze, directrice du festival.

Chose étonnante dans ce contexte, un autre festival de la photographie (sans concours) se tient en septembre à Tbilissi. Ne faudrait-il pas que les organisateurs unissent leurs forces ? Ainsi dotée d’un seul temps fort annuel avec une programmation plus dense, la capitale géorgienne s’assurerait une meilleure visibilité à l’étranger. Pour sa part, Beso Khaindrava ne se prononce pas sur cette possibilité mais insiste sur le fait qu’aujourd’hui, l’objectif de Kolga est de « devenir une plateforme, de favoriser les échanges à l’international et de faire rayonner la photographie géorgienne »…

C’est dans ce sens que des relations sont progressivement établies avec d’autres manifestations européennes telles que le Festival Circulations à Paris, la toute jeune Milano Photo Week et le Fotofestiwal de Lodz.

« Si je ferme les yeux, j’aimerais d’ici cinq ans ouvrir un lieu consacré à la photographie avec une bibliothèque, une exposition permanente d’images historiques et des salles d’expositions temporaires. Mais comment le financer sans perdre en indépendance ? » conclut Beso Khaindrava.

KOLGA TBILISI PHOTO 2018, COTE CONCOURS : LE KOLGA AWARD 2018

Le premier événement majeur de la KOLGA TBILISI PHOTO week fut la remise le 4 mai dernier des prix Kolga 2018. Ceux-ci récompensent le travail de photographes du monde entier dans diverses catégories.

Au-delà des 7.000 US$ répartis entre les lauréats, le but de ce prix est surtout de positionner la Géorgie comme un acteur important de la scène photographique dans la région du Caucase. Tous les photographes présélectionnés bénéficient d’une exposition collective et figurent au catalogue.

Une attention particulière est portée à la participation des photographes géorgiens pour lesquels un Prix Spécial a vu le jour cette année. C’est ainsi que Mano Svanidze a été retenue pour un stage au sein de l’agence internationale de photographes Prospekt, basée à Milan.

Pour cette édition, le jury était composé de Richard Bram (photographe, USA), Nikolaj Lautliev (professeur de photographie, Bulgarie), Lars Lindemann (éditeur photo du magazine GEO, Allemagne) et de Tina Schelhorn (commissaire d’expositions, galerie Lichtblick, Allemagne).

Retour en image sur les lauréats 

Meilleure image One Shot :
« Pourim Banquet in Jerusalem » de Sébastien Leban
> Lire l’interview du lauréat : Kolga Tbilisi Photo 2018 : Decryptage avec Sébastien Leban

Meilleur reportage :
« Road to Ruin » de Christian Werner

Meilleur projet documentaire :
« Amores Perros » de Karl Mancini

Meilleur projet conceptuel :
« Aerotropolis, the way we will live next » de Giulio Di Sturco

Meilleure série « Mobile Photo » :
« Soviet » de Javier Arcenillas 

Meilleure image « One shot » « Mobile Photo »:
« Protest » de Dato Koridze

Newcomer award (moins de 25 ans) :
Ole Witt pour « Help Desk – Random acts of administration » 

Karin Hémar
Depuis près de 20 ans, Karin Hémar élabore des projets et accompagne institutions et entreprises destinés à laisser une empreinte culturelle Karin a débuté sa carrière à l'international, dans l'industrie de l'audiovisuel (distribution de programmes, business affairs), ce qui lui a permis d'acquérir des méthodes de travail qu'elle a renforcées lors de son MBA.

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