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Rencontres aux Promenades Photographiques de Vendôme

Temps de lecture estimé : 11mins

La 14ème édition du festival des promenades photographiques de Vendôme a été inaugurée le week-end dernier. Vous avez tout l’été pour découvrir une programmation éclectique et internationale qui met à l’honneur les nouvelles écritures photographiques. Pascal Therme, notre critique, est parti à la découverte de cette nouvelle proposition curatoriale concoctée par Odile Andrieu, directrice artistique de l’événement.

Odile Andrieu, Vendôme 2018 © Pascal Therme

Les Rencontres

Rencontre avec Ayana V. Jackson autour de sa série « Intimate justice in the stolen moment »

Portrait de Ayana V. Jackson © Pascal Therme | Intimate justice in the stolen moment © Ayana V. Jackson

« Je réalise ce que je voudrais voir – changer quelque chose dans le passé, pour aller droit au présent afin d’avoir un avenir meilleur » – Ayana V. Jackson

Au musée de Vendôme, on retrouve le travail puissant et engagé d’Ayana V. Jackson. Avec sa nouvelle série, « Intimate justice in the stolen moment », la photographe américaine réalise des autoportraits autour d’une recherche sociologique : celle du rôle de l’histoire de la photographie et des beaux-arts, dans la construction d’un stéréotype du genre et de la question raciale. Elle revendique ici, la condition de la femme noire au XIXème et au XXème siècle.

Pierre Faure, lauréat du Prix des amis du Musée Albert Khan

Portrait Pierre Faure | France Périphérique © Pierre Faure

Le photographe Pierre Faure nous présente ici son travail récompensé par le Prix des amis du Musée Albert Khan sur la montée de la pauvreté en France avec « France Périphérique ». Un sujet en noir et blanc qui pointe du doigt un phénomène croissant et révoltant. Les chiffres font froid dans le dos : La France compte 8,9 millions de pauvres. Sur les dix dernières années, le nombre de personnes concernées a augmenté de près d’un million. Son exposition est visible au Manège Rochambeau.

Caty Jan et son Cabaret Cubain

Exposition de Caty Jan, Vendôme 2018 © Pascal Therme

C’est au Manège Rochambeau que nous retrouvons le travail de Caty Jan, du collectif Tendance Floue, qui suite à un accident a été contrainte d’arrêter la photographie il y a 15 ans. Sa série Cabaret Cubain a été réalisée en 1995, elle est présentée entre quatre murs noirs. Ses images se confrontent au son de la voix et des mots d’Alexandre Héraud, un écho à leur rencontre au coeur des entrailles de ces nuits tropicales.

Le Campus, dirigé cette année par Mat Jacob

Mat Jacob, Vendôme 2018 © Pascal Therme

Campus Expérience, Vendôme 2018 © Pascal Therme

Chaque année, le festival affirme sa volonté d’éducation et de transmission, notamment auprès des écoles. En plus de l’Atelier des photos et des mots et du Prix Mark Grosset qui récompense un étudiant, on retrouve le Campus, qui réunit 30 élèves d’écoles de photographie européennes. Il s’agit d’un espace pédagogique, un terrain de jeux où les regards se croisent. Pour cette édition 2018, c’est le photographe Mat Jacob qui dirige cette expérience. Il nous en parle ici avec Philippe Labrosse, étudiant.

Margaux Senlis, Prix Mark Grosset

Margaux Senlis, Prix Mark Grosset 2018 © Pascal Therme

Cette année, c’est la jeune étudiante de l’Ecole des Gobelins, Margaux Senlis, qui remporte le Prix Mark Grosset dans la catégorie Documentaire. Ce prix a pour ambition de révéler un nouvel horizon et d’exposer les regards contemporains de la nouvelle génération. Le jury a sélectionné deux lauréats des catégories : Margaux pour la photographie documentaire et Antoine de Winter (École Agnès Varda Bruxelles) pour la catégorie plasticienne.

Rencontre avec Yves Bigot, éditeur

A l’occasion du week-end d’ouverture, le marché couvert accueillait le Salon du livre, nous y avons rencontré Yves Bigot, des éditions de Juillet. Il nous parle notamment de son dernier ouvrage édité « Usual Heroes » de Denis Bourges et Monica Rattazzi, livre qui a été financé à la moitié par l’éditeur et la seconde par une campagne de financement participatif.

26 expositions à travers la ville, une invitation au voyage…

La Chapelle Saint Jacques accueille l’exposition de la photographe madrilène Ouka Leele et ses portraits très colorés. « Dès la fin des années soixante-dix, ses portraits délirants coiffent d’avions, de verres, de livres, de fers à repasser les visages de ceux qu’elle décide de mettre en forme, parfois pour des commandes ».

C’est au Manège Rochambeau que sont concentrées la majorité des expositions du festival. On y voyage en traversant les frontières et les univers : de la Lettonie, avec la photographie anthropologique d’Inta Ruka, à la Mongolie, en plongeant dans l’univers des Tsaatans, éleveurs de rennes nomades mongols de Rémi Chapeaublanc, en passant par le delta du Danube avec Ljubisa Danilovic. Tilby Vattard et Gilles Roudière nous emmènent quant à eux à Varanasi, Istanbul, Berlin ou encore Israël… On déambule également au sein des paysages poétiques de Clara Chichin, et au travers des bois sauvages de Julien Daniel.
On retrouve des travaux plus introspectifs avec la série « Opium, chacun de nous est un désert » de Soraya Hocine, qui recompose le souvenir d’un portrait de famille, ou encore les portraits inspirés de Nathalie Baetens qui immortalisent en noir et blanc les patients de Danse-Rituel-Thérapie cachés derrière leurs masques.

Exposition Figaro Magazine, Vendôme 2018 © Pascal Therme

Le Parc du Chateau présente en extérieur trois expositions : les désormais célèbres cabanes de Nicolas Henry et une sélection d’images issue du travail personnel de Mathilde Geldhof. Enfin, « Le sanctuaire de la nature », une exposition organisée par Le Figaro magazine avec les images de Franck Charton & Stanislas Fautre qui nous dévoilent les lieux privilégiés et préservées de la faune et la flore.

Découvrez la programmation complète sur le site du festival.

INFORMATIONS PRATIQUES
Les Promenades Photographiques de Vendôme
Du 22 juin au 2 septembre 2018
411000 Vendôme
http://promenadesphotographiques.com

Pascal Therme
Les articles autour de la photographie ont trouvé une place dans le magazine 9 LIVES, dans une lecture de ce qui émane des oeuvres exposées, des dialogues issus des livres, des expositions ou d’événements. Comme une main tendue, ces articles sont déjà des rencontres, polies, du coin des yeux, mantiques sincères. Le moi est ici en relation commandée avec le Réel, pour en saisir, le flux, l’intention secrète et les possibilités de regards, de dessillements, afin d’y voir plus net, de noter, de mesurer en soi la structure du sens et de son affleurement dans et par la forme…..

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